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Un ancien chef de la police dit avoir pressé Netanyahu de rompre les relations avec le Qatar

Selon Roni Alsheich, la relation entre le Premier ministre et le Qatar "est bien plus grave que de simples contacts" - le Likud dément

L'ancien chef de la police israélienne, Roni Alsheich, prend la parole lors d'une manifestation contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement, à Tel Aviv, le 25 février 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
L'ancien chef de la police israélienne, Roni Alsheich, prend la parole lors d'une manifestation contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement, à Tel Aviv, le 25 février 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Roni Alsheich, qui fut chef de la police israélienne et chef adjoint du Shin Bet, a déclaré jeudi lors d’une interview qu’il avait « supplié » le Premier ministre Benjamin Netanyahu de cesser les relations avec le Qatar. Les services du Premier ministre font l’objet d’enquêtes sur de possibles liens illicites entre des membres du cabinet du Premier ministre et Doha.

Alsheich, qui a occupé le poste de chef de la police entre 2015 et 2018, était en fonction quand les enquêtes sur Netanyahu pour corruption et pots-de-vin ont commencé. Depuis lors, il est devenu un critique virulent du Premier ministre et s’est beaucoup impliqué dans les manifestations contre les projets de refonte judiciaire.

Lors de l’interview qu’il a accordée à la radio Kan, Alsheich a répondu à des questions sur les relations entre des proches de Netanyahu et le Qatar – relations qui font l’objet d’une enquête du Shin Bet – en disant qu’il avait « supplié » le cabinet du Premier ministre de « cesser les relations ».

« Pour quelle raison n’avons-nous pas cessé toute relation avec le Qatar dès le début de la guerre ? », s’est-il interrogé. « Après tout, le Qatar veut que le Hamas gouverne, alors quel est le sens de tout ça ? »

« Il est très probable que quelqu’un redoute ce qui pourrait refaire surface » lors des enquêtes, a-t-il ajouté.

« C’est bien plus grave que deux personnes en contact avec des Qataris », a affirmé Alsheich.

L’ancien chef de la police israélienne Roni Alsheich arrive pour témoigner devant la commission d’enquête sur la catastrophe de Meron, à Jérusalem, le 11 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

L’ancien chef de la police a par ailleurs affirmé qu’« il existait une équipe interministérielle dont le but était de lutter contre la circulation de fonds terroristes [venus du Qatar] », mais qu’elle avait été dissoute lors du mandat de Netanyahu.

« Pour moi, il y a quelque chose qui ne colle pas », a-t-il conclu.

Le Likud, parti de Netanyahu, a réagi en qualifiant les propos d’Alsheich de « fake news » et en disant que l’ex-chef de la police avait, à plusieurs reprises, fait de fausses déclarations sur le Premier ministre.

« Auteur de plaintes montées de toutes pièces contre le Premier ministre Netanyahu, qui sont en train de tomber devant les tribunaux », a indiqué le Likud en parlant de l’actuel procès pour corruption du Premier ministre, fruit des enquêtes de police, « Alsheich a admis qu’il « souhaitait depuis longtemps la démission de Netanyahu », sans jamais y parvenir ».

« Il n’est pas étonnant qu’il s’empresse aujourd’hui de se faire l’écho de fake news et de nouvelles enquêtes politiques » contre les services du Premier ministre, a affirmé le Likud, sans dire en quoi les propos d’Alsheich étaient faux.

Le chef de la police Roni Alsheich et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, photographiés dans les locaux du cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 3 décembre 2015. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Suite aux informations selon lesquelles Eli Feldstein, l’ex-porte-parole de Netanyahu, aurait reçu de l’argent de Doha pour le remettre à d’influents journalistes israéliens afin qu’ils parlent favorablement du Qatar, le Shin Bet a confirmé que le service de sécurité avait ouvert une enquête sur de possibles liens entre des conseillers de Netanyahu et le Qatar, principal bailleur de fonds du groupe terroriste Hamas.

Selon la chaîne N12, les relations de Feldstein avec le Qatar, médiateur de l’accord actuel de cessez-le-feu en raison de son influence sur le Hamas, sont apparues lors d’une enquête qui a conduit à son inculpation en novembre dernier, pour atteinte à la sécurité nationale dans le cadre d’une affaire de vol et de fuite de documents militaires classifiés.

Eli Feldstein, porte-parole du cabinet du Premier ministre accusé d’avoir divulgué des documents classifiés volés aux services de renseignement de Tsahal, arrive pour une audience au tribunal de district de Tel Aviv, le 14 janvier 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Les premières informations sur de possibles relations entre Feldstein et Doha ont été publiées le mois dernier : elles font suite à des informations qui, en novembre dernier, laissaient entendre que les plus importants conseillers de Netanyahu – Jonatan Urich et Yisrael Einhorn – avaient fait un travail sur l’image du Qatar avant la Coupe du monde 2022, qui s’y était déroulée.

Israël n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Qatar, qui accueille sur son territoire les dirigeants du Hamas. Cela fait des années qu’avec l’accord de Netanyahu, le Qatar verse des centaines de millions de dollars au groupe terroriste de Gaza.

Le Qatar, ainsi que l’Égypte et les États-Unis, ont été des médiateurs des négociations ayant abouti à la conclusion par Israël et le Hamas d’un accord cessez-le-feu contre otages, après 15 mois de combats initiés le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont commis un pogrom dans le sud d’Israël qui a coûté la vie à 1 200 personnes et fait 251 otages. Il avait également contribué à la médiation de l’accord trêve contre otages de novembre 2023, qui avait duré une semaine.

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