Un ex-militaire britannique jugé pour avoir transmis des informations à l’Iran

Un ancien militaire britannique, qui avait fait la une de l’actualité en 2023 pour s’être évadé de prison en s’accrochant sous un camion de livraison, est jugé à Londres, accusé d’avoir transmis des informations à l’Iran.

Daniel Khalife, âgé de 23 ans, est entré en contact en avril 2019 avec l’Iran, a indiqué mercredi le représentant du parquet devant la cour de justice de Woolwich, dans l’est de Londres.

Il avait rejoint l’armée quelques mois plus tôt, en septembre 2018, juste avant ses 17 ans.

Cet ancien militaire, qui a grandi dans le sud-ouest de Londres avec sa mère originaire d’Iran, s’était échappé de prison en septembre 2023 en s’accrochant sous un camion venu effectuer une livraison pour la cuisine de la prison où il travaillait. Il avait été interpellé après trois jours de cavale.

Il est jugé depuis mardi pour cette évasion, ainsi que pour avoir transmis des informations à l’Iran.

Le parquet a affirmé mercredi qu’il avait diffusé via WhatsApp une liste de quinze noms de soldats britanniques, y compris des membres des forces spéciales. Cette liste comprenait le rang, le nom et l’unité des soldats.

Un camion de livraison de nourriture Bidfood similaire à celui utilisé dans l’évasion de Daniel Khalife. (Crédit : Capture d’écran Wikipedia/Glen Wallace from Inverness, Scotland – Bidvest Foodservice SN63 RDY, CC BY-SA 2.0 ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

En août 2020, Khalife a passé une heure à échanger avec un contact enregistré sous le nom de « David Smith », décrivant un système interne à l’armée permettant d’identifier le personnel militaire.

Il serait resté en contact avec des Iraniens alors qu’il était en poste au Texas (États-Unis) entre février et avril 2021.

Selon le parquet, Khalife a reçu de l’argent en liquide de la part des services de renseignements iraniens.

Le parquet a rapporté mardi que l’accusé avait affirmé lors de l’enquête avoir voulu être « un agent double » au bénéfice de l’agence de renseignement britannique MI6.

Khalife conteste les faits qui lui sont reprochés.

Ce procès démarre au moment où le patron des services du renseignement intérieur MI5, Ken McCallum, a affirmé mardi que les « complots » soutenus par l’Iran s’étaient intensifiés « à un rythme et avec une ampleur sans précédent » au Royaume-Uni depuis 2022, constituant des « menaces potentiellement mortelles » pour ses citoyens et ses résidents.