Un jeune Israélien inculpé pour l’agression raciste d’un médecin arabe

Un jeune résident de Kfar Pines, une ville du nord d’Israël, a été mis en examen mardi – il est accusé d’agression sur un homme arabe à qui il avait fait signe de s’arrêter, lui demandant de l’aider avant de s’en prendre physiquement à lui, le mois dernier. L’attaque avait entraîné des lésions corporelles graves.

Selon l’acte d’inculpation, l’incident s’est produit le 25 décembre, à proximité de Kafr Qara – où vit la victime. Le nom de cette dernière n’est pas mentionné dans le document judiciaire.

Ynet avait toutefois identifié la victime, rapportant, le mois dernier, qu’il s’agissait du docteur Mahmoud Masalha, qui est le directeur d’une clinique pédiatrique à Kafr Qara.

Masalha était au volant de sa voiture lorsque Liel Abadi, 18 ans, lui avait fait signe, selon l’acte d’accusation. Masalha s’était alors arrêté sur le bord de la route et Abadi s’était installé sur le siège passager, fumant une cigarette.

Abadi avait alors demandé au médecin, semble-t-il, que ce dernier le dépose – sans préciser où. Masalha avait accepté et il lui avait demandé de se débarrasser de la cigarette, et cela avait été à ce moment-là que l’agresseur s’était rendu compte que le conducteur était d’origine arabe.

Selon l’acte de mise en examen, Abadi avait ensuite dit à Masalha : « La vérité, c’est que je veux que tous les Arabes meurent. Vous, les Arabes, vous devez tous mourir, et la vérité, c’est que je suis ici parce que je cherche des Arabes. »

Il avait donné plusieurs coups de poing au visage de Masalha. Il avait enfoncé sa main dans la bouche de sa victime lorsque le médecin avait tenté d’appeler à l’aide, le blessant à la langue.

Masalha était finalement parvenu à sortir de la voiture, et Abadi s’était installé sur le siège conducteur, selon l’acte d’inculpation. Masalha avait eu peur, à ce moment-là, qu’Abadi ne tente de l’écraser, et il s’était approché de la voiture avec une pierre à la main.

Abadi avait quitté le véhicule et avait à nouveau agressé sa victime, la frappant à plusieurs reprises au visage et sur le torse avant de lui mordre la joue gauche.

L’acte d’inculpation précise qu’Abadi n’avait cessé son agression que lorsque des passants, qui avaient entendu les appels à l’aide du médecin arabe, s’étaient approchés de la scène. Abadi avait alors pris la fuite.

Masalha avait ensuite été emmené à l’hôpital Hillel Yaffe de Hadera. Les médecins avaient diagnostiqué une blessure au doigt, un hématome et un caillot de sang dans la narine droite, ainsi que des coupures à la lèvre inférieure, à la langue, à la main et à la narine.

Le jour de l’attaque, Masalha avait déclaré à Ynet qu’il s’était arrêté parce qu’il pensait qu’Abadi avait besoin d’une aide médicale.

Un criminel menotté. Illustration. (Crédit : YakobchukOlena/iStock/Getty Images)

« Je soigne les Arabes et les Juifs et je tente toujours de venir en aide. C’est la première fois que je suis attaqué de cette façon », avait-il confié au site d’information, ajoutant penser qu’Abadi l’aurait assassiné s’il avait eu une arme en sa possession.

Selon Ynet, la police avait d’abord déclaré que l’incident n’avait pas de caractère raciste, notant qu’Abadi s’était échappé d’un établissement psychiatrique avant d’attaquer Masalha – mais l’acte de mise en examen qui a été rendu public mardi évoque des motivations racistes concernant cette agression.

Dans un communiqué qui a été émis mardi, la police n’a rien dit sur les possibles mobiles de l’attaque mais elle a indiqué qu’Abadi avait été examiné par des professionnels de la santé et qu’il avait été considéré inapte à être jugé.

Il est toutefois en état d’arrestation depuis le 25 décembre et le parquet a demandé son maintien en détention jusqu’à la fin des procédures judiciaires.

« La menace que représente l’accusé apparaît dans ses agissements lorsque, sans raison discernable, sans antécédents [avec Masalha], il a attaqué le plaignant dont le seul ‘péché’ était son origine », avait écrit le procureur dans sa demande présentée devant les juges.