Une employée de Wix Irlande licenciée pour ses publications sur la guerre Israël/Hamas

Une employée de la succursale de Dublin de la société israélienne de logiciels Wix a été licenciée cette semaine après avoir partagé des publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles elle qualifiait Israël d’État terroriste, entre autres déclarations incendiaires.

Selon le Irish Times, Courtney Carey, 26 ans, était employée par Wix dans les bureaux de Dublin depuis quatre ans et demi avant son licenciement.

Dans une publication partagée sur son profil LinkedIn, Carey a écrit qu’elle était fière d’être irlandaise et qu’elle était « solidaire du peuple palestinien contre l’apartheid israélien. »

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La guerre actuelle entre Israël et le Hamas a été déclenchée lorsque 2 500 terroristes du Hamas ont perpétré le massacre le plus meurtrier de l’histoire d’Israël le 7 octobre, tuant 1 400 Israéliens, pour la plupart des civils, et en emmenant 224 autres à Gaza comme otages.

En réponse, Israël a promis d’éliminer le groupe terroriste, qui dirige la bande de Gaza, et de détruire l’ensemble de ses infrastructures.

Sans reconnaître le massacre comme catalyseur, Carey a attribué la « cause profonde » de la guerre actuelle entre Israël et le Hamas à « l’idéologie sioniste qui promeut un État exclusiviste qui nie l’identité palestinienne ».

« C’est aussi une idéologie expansionniste, qui promeut la création de colonies illégales sur les terres palestiniennes », a-t-elle poursuivi. « Ne vous laissez pas berner par la propagande de l’establishment. Vous pouvez vous opposer au sionisme comme idéologie politique tout en vous opposant fermement à l’antisémitisme, qui est aussi une forme de racisme ».

Face aux critiques suscitées par sa déclaration, alors qu’Israël entame vers sa troisième semaine de combat contre le Hamas et que des milliers de roquettes continuent d’être tirées sur Israël, Carey a désactivé les commentaires sur sa publication et y a ajouté un addendum.

« Je tiens à préciser que, même si certains interprètent mon soutien aux Palestiniens comme un acte de soutien au Hamas, ce n’est absolument pas le cas. Je condamne toutes les formes de terrorisme, quel qu’en soit l’auteur ou la victime », a-t-elle déclaré.

« Mes critiques ne s’adressent qu’aux instances dirigeantes qui mettent leur population en danger et non aux individus qui sont victimes des actions de leur gouvernement, car aucune vie n’a plus de valeur qu’une autre. »

Des fleurs sur un cercueil drapé du drapeau israélien lors des funérailles de Dana Bachar et de son fils Carmel, au cimetière de Gan Shlomo, dans le centre d’Israël, le mardi 24 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Petros Giannakouris)

La publication de Carey a provoqué d’importantes réactions négatives au sein de l’entreprise, amenant le PDG de Wix, Nir Zohar, à décider de licencier l’employée, avec effet immédiat.

Dans une publication en ligne, Zohar a écrit : « Les membres de notre équipe en Israël ont tellement souffert depuis l’horrible attaque du Hamas du 7 octobre ; ils sont en deuil, certains ont perdu leur maison, d’autres ont perdu des amis et des membres de leur famille, beaucoup ont assisté à de nombreuses funérailles en l’espace de deux semaines… il y a tellement de douleur et de traumatisme personnel ».

« Au milieu de tout cela, il est inconcevable, inexplicable et inacceptable que tous les Israéliens soient traités de terroristes par une personne qu’ils considèrent comme leur coéquipière et collègue ».

Zohar explique qu’alors que Carey avait déjà reçu un avertissement pour une autre publication incendiaire, elle a choisi de publier sur LinkedIn ce message « qui accuse essentiellement les victimes d’actes terroristes horribles ».

« Wix est une entreprise internationale, ouverte et libérale. Nous ne désirons en aucun cas limiter les opinions politiques de qui que ce soit, mais nous avons également un ensemble de valeurs internes fortes concernant l’esprit d’équipe, la coopération et l’amitié », a-t-il écrit.

« Ces accusations, en ces temps difficiles, ne portent pas seulement atteinte à notre esprit d’équipe en Israël, elles menacent également les liens étroits qui existent entre nos bureaux de Dublin, comptant 500 membres d’équipe, et leurs collègues israéliens », a-t-il ajouté. « Nous avons donc décidé de nous séparer de cette employée. »

Suite à son licenciement, Carey a publié une nouvelle déclaration sur LinkedIn pour annoncer qu’elle avait « décidé de faire une pause dans ses activités sur les réseaux sociaux. »

« Ces derniers jours ont été difficiles », a-t-elle écrit, « mais en comparaison, c’est un petit prix à payer. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi ! »

Wix emploie actuellement quelque 500 personnes dans ses bureaux de Dublin. Outre ses filiales en Israël et en Irlande, l’entreprise possède des bureaux au Brésil, au Canada, en Allemagne, en Inde, au Japon, en Lituanie, en Pologne, aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Ukraine et à Singapour.

Le vice-premier ministre irlandais Micheál Martin a critiqué le licenciement de Carey lors d’une conférence de presse mardi.

Il a qualifié « d’inacceptable » la décision de Wix de licencier Carey et a déclaré qu’il estimait que les employés devaient être autorisés à avoir et à exprimer leurs propres opinions individuelles.

« Nous vivons dans une démocratie, nous tolérons le débat, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, et les gens ont des avis différents sur ces questions », a-t-il déclaré. « Les gens ont le droit d’avoir leurs propres points de vue, tant qu’ils ne prônent pas la violence dans la poursuite de ces objectifs. »