Une enquête est en cours sur la fuite de renseignements US concernant les plans d’Israël pour frapper l’Iran

Les États-Unis enquêtent sur la fuite de deux documents de renseignement hautement confidentiels décrivant les préparatifs d’Israël en vue d’une attaque de représailles contre l’Iran, a déclaré dimanche le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson.

Les documents semblent avoir été préparés par la National Geospatial-Intelligence Agency et décrivent les interprétations américaines de la planification de l’armée de l’air et de la marine israéliennes sur la base d’images satellites datant des 15 et 16 octobre.

Ils ont commencé à circuler la semaine dernière sur l’application de messagerie Telegram. Israël a planifié une réponse à un tir de barrage de missiles balistiques effectué par l’Iran le 1er octobre, sa deuxième attaque directe contre Israël en six mois.

Interrogé sur la fuite des documents lors d’une interview accordée à CNN, Johnson, président de la Chambre des représentants des États-Unis, a déclaré qu’une « enquête [était] en cours et [que] j’en serai informé dans quelques heures ».

« […] Nous suivons l’affaire de près », a ajouté Johnson.

La National Geospatial-Intelligence Agency et le Bureau du directeur du renseignement national n’ont pas encore répondu aux demandes de commentaires. Le Pentagone a déclaré qu’il examinait les rapports de fuites.

My Colleague, Middle East Spectator, has leaked some documents relating to an NGIA analysis done by the Pentagon in recent activities in Israel relating to a response against Iran.

The documents are probably real. https://t.co/vkACSN1Lo5 pic.twitter.com/5qIllcvDtL

— MedManOG (@MedManOG) October 17, 2024

Un haut fonctionnaire israélien a déclaré au site d’information Axios que l’establishment de la défense prenait la fuite très au sérieux. Un fonctionnaire américain a déclaré que la fuite présumée, bien qu’extrêmement préoccupante, n’aurait pas d’incidence sur les plans d’attaque contre l’Iran.

Le New York Times a rapporté que des fonctionnaires ont reconnu en privé que les documents étaient authentiques, mais qu’ils ne représentaient probablement qu’une partie des informations dont disposent les États-Unis sur les projets de leur proche allié.

Les deux fichiers ont été publiés par un compte Telegram pro-Iran, le « Middle East Spectator », qui affirme qu’ils ont été envoyés par une source au Pentagone et qu’ils détaillent les observations américaines sur les mesures prises par l’armée de l’air israélienne les 15 et 16 octobre, dans la perspective d’une attaque.

Le premier document est intitulé « Israël : L’armée de l’air poursuit ses préparatifs en vue d’une attaque contre l’Iran et mène un deuxième exercice d’emploi de forces importantes ». Il décrit des activités telles que le maniement de missiles balistiques et air-sol (SAM).

Le second est intitulé « Israël : L’armée poursuit la préparation des munitions clés et l’activité secrète des drones presque certainement en vue d’une frappe sur l’Iran ». Les UAV sont également connus sous le nom de drones.

Les documents font état de l’observation d’exercices de l’armée de l’air israélienne utilisant des missiles balistiques à lanceur aérien (ALBM), des SAM, des avions de chasse, des drones et des avions-citernes de ravitaillement précédemment utilisés lors de frappes israéliennes sur des sites houthis au Yémen.

Selon les documents, l’armée de l’air a manipulé au moins 16 ALBM Golden Horizon et 40 ALBM IS02 (ROCKS) depuis le 8 octobre 2023.

Capture d’écran d’une vidéo non datée du lancement d’un essai de missile ROCKS. (Crédit : YouTube ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

La République islamique se prépare à des représailles israéliennes après sa dernière attaque directe contre Israël, au cours de laquelle elle a tiré 200 missiles balistiques qui ont envoyé la majeure partie d’Israël dans des abris antiatomiques le 1er octobre, tué un Palestinien en Cisjordanie et causé des dégâts mineurs dans des zones résidentielles et sur des bases militaires. L’Iran a déclaré que l’attaque aux missiles était une réponse aux frappes au Liban qui ont tué les principaux dirigeants du groupe terroriste Hezbollah, soutenu par l’Iran, et à une explosion à Téhéran en juillet qui a tué le chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh.

Washington a cherché à adoucir les projets de Jérusalem de riposter à l’attaque du 1er octobre – qui a contraint la majeure partie du pays à se précipiter dans des abris anti-atomiques et des pièces sécurisées et qui a tué un Palestinien en Cisjordanie -, craignant que l’escalade des tirs ne déclenche une guerre plus large, entraînant d’autres pays de la région.

Il a exhorté Israël à ne pas frapper les installations nucléaires ou pétrolières de l’Iran.

L’attaque a causé des dégâts en Israël, notamment dans les bases aériennes israéliennes, bien que l’armée ait déclaré qu’aucun avion ou infrastructure critique n’avait été touché et que l’armée de l’air fonctionnait à pleine capacité.

Samedi soir, la chaîne N12 a cité une source israélienne anonyme qui a déclaré qu’Israël espérait que l’attaque par drone du domicile privé du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, plus tôt dans la journée, donnerait à Israël « une plus grande légitimité pour un plus grand nombre de cibles » en Iran, si nécessaire.

Netanyahu a déclaré que l’attaque de drone représentait une tentative d’assassinat et l’a imputée aux « agents de l’Iran ».

Le président américain Joe Biden, répondant aux questions des journalistes, a déclaré la semaine dernière qu’il comprenait bien quand et comment Israël attaquerait l’Iran. Mais il a également déclaré qu’il voyait une opportunité de mettre fin aux frappes réciproques des deux ennemis.