Une startup de Tel Aviv sort de l’ombre en levant 33 M de $ et le soutien de Wiz

La startup Linx Security, fondée par des Israéliens, est sortie de son « mode furtif » lundi avec un financement de 33 millions de dollars ; la nouvelle compagnie vise à protéger les entreprises et les organisations contre les cyber-attaques liées à l’identité et aux failles de sécurité.

La startup a obtenu un financement dirigé par Cyberstarts, un fonds de capital-risque fondé par le vétéran de la technologie Gili Raanan qui investit dans des startups de cybersécurité en phase de démarrage, et par la société mondiale de capital-risque Index Ventures. Des investisseurs providentiels, dont certains des fondateurs de Wiz, Assaf Rappaport et Yinon Costica, les entrepreneurs Mickey Boodaei et Rakesh Loonkar, ainsi que Cerca Partners et Knollwood Investment Advisory, ont participé à ce tour de table.

Israel Duanis, CEO, et Niv Goldenberg, CPO, qui se sont rencontrés il y a plus de 20 ans alors qu’ils servaient tous deux dans le célèbre programme Talpiot de l’unité d’élite du renseignement militaire israélien 8200, ont fondé Linx Security au cours du premier semestre 2023, avec Rappaport de Wiz et Costica.

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Israel et Niv, à l’instar de nombreux anciens de l’unité 8200, ont tous deux formé des cadres dans le domaine de la cybersécurité. Avant de fonder Linx, Israel a cofondé Fleetonomy, une plateforme de solutions de gestion de flotte basée sur l’IA qui a été acquise par Via en 2020 ; il a aussi dirigé le secteur d’activité de la prévention des menaces chez CheckPoint Software. Avant de fonder la startup, Goldenberg était vice-président des produits chez Boodaei’s Transmit. Il a également travaillé chez Adallom et Microsoft avec les fondateurs de Wiz.

« Nous opérons dans le domaine de l’identité et nous répondons à une question simple mais très complexe : qui doit avoir accès à quoi au sein de votre entreprise ? », a expliqué Duanis dans une interview accordée au Times of Israel. « Lorsque vous avez beaucoup d’employés, c’est-à-dire beaucoup d’identités et beaucoup d’actifs auxquels ils ont accès, la cartographie de tous ces liens devient très complexe ».

« C’est l’origine du nom [Linx] : nous cartographions les liens entre les identités, les actifs et l’entreprise, à l’aide d’une plateforme qui s’occupe de la gestion des identités et de la sécurité dans son ensemble, ce qui permet aux entreprises de rester à la pointe de l’évolution des menaces et des exigences réglementaires », a-t-il ajouté.

Les fondateurs de Linx Security (de droite à gauche) Israel Duanis, CEO, et Niv Goldberg, CPO. (Crédit : Ohad Kab)

Linx sort de sa période de développement confidentiel à une époque où les cyber-attaques basées sur l’identité sont en hausse, soulignant le besoin des entreprises et des organisations de protéger les informations identitaires de leurs employés, fournisseurs, partenaires et clients dans des paysages numériques complexes et en pleine croissance. En effet, environ 84 % des organisations ont subi une violation liée à l’identité au cours de l’année écoulée qui, selon elles, a eu un impact direct sur leur activité, contre 68 % en 2023, selon le rapport 2024 Trends in Securing Digital Identities (Tendances de la sécurisation des identités numériques).

« L’identité est devenue le vecteur principal de menace et l’un des principaux problèmes de cybersécurité auxquels sont confrontées les organisations dans l’environnement commercial rapide actuel », a expliqué Duanis.

Linx, qui compte 25 employés dont 23 sont basés au centre de R&D de la startup à Tel Aviv, a précisé que sa technologie est destinée à éliminer les « angles morts et les lacunes inhérentes aux outils d’identité traditionnels » qui ont été construits il y a une dizaine d’années.

La plateforme, que la start-up a développée dans ses bureaux de R&D à Tel Aviv, scanne et cartographie les liens entre les utilisateurs, leurs identités et les accès et autorisations qu’ils ont aux données et ressources de l’entreprise. Elle utilise l’analyse de données et une automatisation avancées alimentées par l’IA pour aider les entreprises et les organisations à réduire leur surface d’attaque, à se mettre en conformité et à rationaliser leurs opérations.

Linx a notamment révélé que sa plateforme avait détecté des identités « non gouvernées », ce qui lui a permis de retracer l’accès non sécurisé d’un ancien employé qui pouvait être exploité par des acteurs malveillants.

« Linx Security marque un tournant dans les solutions de sécurité de l’identité et s’apprête à redéfinir la façon dont les entreprises protègent leurs actifs numériques », a déclaré Shardul Shah, partenaire d’Index Ventures. « Avec une équipe de direction visionnaire et une technologie innovante, ils ont de solides références pour guider l’industrie dans le cadre de la lutte contre les cyber-attaques en constante évolution. »

Illustration : Une personne tapant sur un clavier. (Crédit : Techa Tungateja/iStock/Getty Images)

S’exprimant sur la decision de lancer la start-up alors que le pays est en guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas depuis près de dix mois, Duanis dit y voir une preuve de la résilience du secteur technologique du pays, qui représente environ 20 % de la production de l’économie.

« Faire fonctionner une entreprise en temps de guerre comporte des défis, et malgré les difficultés, nous avons pu respecter nos délais », a affirmé Duanis. « Notre manière de travailler, notre fonctionnement relève du marathon, que nous soutenons comme une famille au quotidien, mais encore plus en temps de guerre ».

« De nombreuses entreprises en Israël, et pas seulement la nôtre, ont été poussées à la marge, mais tout cela contribue à nous rendre meilleurs, car c’est dans les moments extrêmes que l’on mesure la valeur des entreprises et des sociétés », a-t-il souligné.