Affaire des fuites : La Cour prolonge d’un jour la détention provisoire du principal suspect

Le principal suspect dans l’affaire du vol présumé de renseignements de l’armée israélienne qui auraient été divulgués aux médias par l’intermédiaire du cabinet du Premier ministre a été placé en détention provisoire pour une durée supplémentaire d’un jour, mercredi.

Cependant, le tribunal de Rishon Lezion a rejeté une demande de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet et de la police israélienne visant à prolonger la détention d’Eli Feldstein de huit jours. Cela semble indiquer l’impatience de la présidente du tribunal, Dorit Saban-Noy, face à la durée de l’enquête.

Feldstein et trois autres suspects dans cette affaire ont déjà été détenus pendant 18 jours.

Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !

Saban-Noy a déclaré que la vitesse à laquelle l’enquête se déroulait était « insatisfaisante ».

Feldstein, un collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui avait précédemment servi dans l’unité du porte-parole de Tsahal, est soupçonné d’avoir travaillé avec les quatre soldats du Directorat des Renseignements militaires pour voler des documents militaires confidentiels et en divulguer une partie au bureau du Premier ministre. L’un de ces documents aurait été divulgué par Feldstein à Bild d’une manière déformée qui concordait avec les arguments de Netanyahu contre la conclusion d’un accord de « trêve contre libération d’otages » avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Il est détenu depuis le 27 octobre, et durant une partie de cette période, il n’a pas eu accès à un avocat. Parmi les quatre soldats, l’un d’entre eux a été remis en liberté surveillée la semaine dernière et un autre a été remis en liberté surveillée mercredi.

Un panneau indiquant le bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 7 novembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

La police et le Shin Bet ont demandé une prolongation de la détention provisoire des deux autres suspects. Saban-Noy ne leur a accordé qu’un jour supplémentaire.

Les noms des soldats soupçonnés dans cette affaire, ainsi que d’autres aspects de celle-ci, sont couverts par un embargo.

Me Eytan Lehman, représentant le suspect qui a été assigné à résidence depuis mercredi, a déclaré à Haaretz que bien que le dossier contre son client n’ait pas été clos, « la situation évolue dans la bonne direction ».

L’avocat d’un autre suspect a déclaré à la chaîne N12 qu’il pensait qu’il n’y avait aucune raison de prolonger la détention provisoire de son client.

« Il ne peut y avoir de nouvelles preuves puisque l’histoire est connue depuis un certain temps », a déclaré Me Micha Fettman, ajoutant que la question de la détention prolongée des suspects est devenue une question de confiance du peuple dans les autorités chargées de l’application de la loi.

Mardi, Me Fettman a déclaré que son client avait été informé par Feldman qu’il avait transmis les documents à Netanyahu, qui avait alors demandé plus d’informations. Le bureau du Premier ministre a publié une déclaration rejetant cette affirmation et laissant entendre que les suspects dans cette affaire avaient subi des pressions pour impliquer Netanyahu.

Le Shin Bet, qui a mené l’enquête, aurait fini d’interroger Feldstein, qui va maintenant être transféré à la police.

Selon des sources médiatiques non confirmées, il existerait des tensions entre la police, d’une part, et le Shin Bet et les procureurs, d’autre part, quant à la manière dont l’affaire est traitée. Alors que la police souhaite clore l’enquête et déposer des actes d’accusation, les deux derniers estiment qu’il y a encore plus à gagner en poursuivant l’enquête, selon Ynet.

La police procédera à une évaluation de l’affaire jeudi afin de décider de la meilleure marche à suivre, a rapporté la chaîne publique Kann.

Les suspects ont été détenus jusqu’à présent dans une installation du Shin Bet habituellement utilisée pour les prisonniers de sécurité, chacun d’entre eux étant maintenu à l’isolement toute la journée, a rapporté Ynet, citant des sources au fait des circonstances. Lorsqu’ils sont extraits de leur cellule pour être interrogés, ils sont emmenés les yeux bandés, selon Ynet.

Le vol présumé de renseignements est l’un des nombreux scandales liés à la sécurité qui ont récemment ébranlé le bureau de Netanyahu.

Les principaux collaborateurs du Premier ministre sont également accusés d’avoir recueilli des images embarrassantes de Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, lors d’une altercation avec un agent de sécurité, et d’un haut fonctionnaire du secrétariat militaire du cabinet du Premier ministre dans le cadre d’une relation clandestine, Ils sont également soupçonnés d’avoir tenté de falsifier des comptes-rendus de discussions en temps de guerre impliquant Netanyahu et/ou des fonctionnaires du cabinet du Premier ministre avant et après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, y compris dans la nuit du 6 au 7 octobre, dans les heures précédant l’assaut.