Israël en guerre - Jour 647

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Dubaï convoque l’envoyé israélien suite aux événements « honteux » de Yom Yeroushalayim

Yossi Shelley a été réprimandé par le ministère des Affaires étrangères émirati pour des "violations à l'encontre des Palestiniens" à al-Aqsa et dans la Vieille Ville de Jérusalem

Nurit Yohanan est la correspondante du Times of Israel pour le monde arabe et palestinien.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir en visite le mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem, lors de la Journée de Jérusalem, le 26 mai 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir en visite le mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem, lors de la Journée de Jérusalem, le 26 mai 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a annoncé mercredi avoir convoqué l’ambassadeur d’Israël, Yossi Shelley, pour le réprimander au sujet de ce qu’il a qualifié de « pratiques honteuses et violations à l’encontre des Palestiniens à la mosquée al-Aqsa et dans le quartier musulman » de la Vieille Ville de Jérusalem.

Cette déclaration faisait vraisemblablement référence aux événements survenus lundi, lors de Yom Yeroushalayim – la Journée de Jérusalem.

« Il est tout à fait inconcevable qu’au beau milieu du carnage qui est actuellement en cours à Gaza, le gouvernement israélien – souligné par la présence de l’un de ses ministres – continue d’autoriser » la marche des drapeaux, a déclaré un responsable émirati au Times of Israel dans un communiqué qui a été diffusé peu après qu’Abou Dhabi a convoqué l’ambassadeur d’Israël dans ce pays du Golfe pour une rare réprimande.

C’est la deuxième fois qu’un envoyé israélien est convoqué par les autorités émiraties – et c’est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza. Une deuxième source a affirmé au Times of Israel que la réunion au ministère émirati des Affaires étrangères avait donné lieu à une réprimande particulièrement sévère.

Au cours de la Marche des Drapeaux, des dizaines de milliers de sionistes religieux ont défilé dans la Vieille Ville en scandant des slogans anti-Arabe ; des affrontements avec des commerçants palestiniens ont été signalés.

Beaucoup se sont également rendus au mont du Temple, où le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré que la prière juive, y compris la prosternation complète, y était autorisée.

Cette visite avait suscité lundi une rapide condamnation de la Jordanie.

Le mont du Temple est le lieu le plus sacré du judaïsme car il abritait autrefois les deux Temples bibliques, et le troisième lieu le plus sacré de l’islam, avec le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa. Ceci fait de ce site un point névralgique du conflit israélo-arabe.

Les participants de la marche des drapeaux ont harcelé verbalement et agressé physiquement des résidents palestiniens du quartier. Les manifestants présents ont également vandalisé des biens, faisant toutefois une exception pour un certain nombre de distributeurs automatiques de billets sur lesquels étaient apposés des panneaux expliquant aux personnes présentes qu’ils étaient la propriété de Juifs.

Un groupe d’extrême droite qui a pris part à la marche a même déployé une bannière appelant à l’expulsion massive des Palestiniens de Gaza. Plusieurs ministres d’extrême droite étaient dans le cortège et le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est adressé aux participants lors d’une cérémonie clôturant l’événement.

Le chef de la police israélienne a fait savoir qu’il n’y avait pas eu d’arrestations et que seul un petit nombre de manifestants avait été brièvement placé en détention. Il a noté que que les personnes qui se comportaient mal ne représentaient qu’un pour cent des personnes présentes.

Aucun représentant du gouvernement n’a condamné les scènes qui sont devenues monnaie courante lors de la marche annuelle des drapeaux.

« Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Il se produit tous les ans et, année après année, on le laisse se dérouler sans conséquence », a dit le responsable émirati.

« Nous avons clairement indiqué que nous attendions d’eux qu’ils prennent des mesures décisives pour mettre fin à cette situation », a-t-il indiqué.

« Les Israéliens feraient bien de prendre cette attente très au sérieux », a prévenu l’officiel.

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