Genève : distribution d’agendas pro-palestiniens controversés aux étudiants

En cette rentrée universitaire, un agenda étudiant, édité par la Conférence Universitaire des Associations d’Étudiants (CUAE) et largement distribué auprès des étudiants de l’Université de Genève, suscite une vive polémique à cause de son contenu pro-palestinien.

L’inscription « From the River to the Sea » (en français : « De la rivière à la mer ») est notamment visible dès les premières pages. Ce slogan est régulièrement utilisé par les groupes pro-palestiniens pour appeler à la création d’un État palestinien du Jourdain à la Méditerranée, et donc à la destruction d’Israël.

Par ailleurs, l’agenda comprend des inscriptions pro-palestiniennes pour certaines dates clés.

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Par exemple, en date du 6 septembre, on peut lire : « 55 ans du triple détournement d’avion par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ». Interrogé par le magazine 20Minutes, un étudiant dénonce :
« C’est ce qu’on peut appeler de l’apologie du terrorisme ! ».

De même, en date du 15 mai, il est écrit : « Commémoration de la Nakba – nettoyage ethnique qui forcera l’exode de plus de 800 000 Palestiniens chassés de leurs terres par des milices sionistes ».

Suite à la distribution gratuite d’agenda à @UNIGEnews par le @CUAE_unige
Le rectorat répond qu’ils condamne la distribution de cet agenda
dont les messages heurtent l’ensemble de la communauté
Comment cette asso reçoit de l’argent ?#freeGazafromHamas pic.twitter.com/gOCsHhozaR

— תמר ✡︎????️Tamar (@Rose_tel_aviv) September 12, 2024

La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) a réagi en estimant qu’une « ligne rouge a été
franchie ».

Son secrétaire-général, Johanne Gurfinkiel, tient à rappeler que le 6 septembre 1970, 300 passagers ont été pris en otage par le groupe terroriste palestinien du FPLP.

Quant à l’utilisation du slogan « From the River to the Sea », M. Gurkinfiel rappelle que « c’est un appel à l’éradication de l’État juif ». Il dénonce une
« propagande scandaleuse, sinistre et dangereuse qui n’est pas acceptable de la part d’un organisme bénéficiant d’une reconnaissance publique et de subventions ».

Dans un communiqué, le rectorat a lui aussi réagi en condamnant
« fermement » l’agenda contenant « des messages et illustrations heurtant tant des membres de la communauté universitaire que de la Cité » et allant « à l’encontre des valeurs de respect, de diversité et d’inclusion que nous promouvons ».

Le magazine Watson révèle de son côté que la CUAE a bénéficié d’une subvention de 30 000 francs suisses (près de 32 000 €) de la part de l’Université pour l’impression et la distribution des agendas.

Face à la polémique, l’agenda a finalement été interdit par l’Université.

La CUAE a réagi vendredi dernier dans un communiqué, dans lequel elle se dit victime de « censure » de la part de l’Université, relevant un « désaccord politique sur quatre de ses plus que 200 pages » et jugeant que l’interdiction de l’agenda est une mesure « disproportionnée ».

En mai dernier, des étudiants de l’UNIGE avaient été évacués par la police pour avoir occupé un bâtiment du campus pendant près d’une semaine, exigeant notamment que l’Université prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu’elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens.