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Kiev exhorte l’Occident à autoriser les frappes sur des missiles iraniens en Russie

Le chef du bureau présidentiel déclare que les Ukrainiens devraient pouvoir utiliser des armes occidentales pour frapper les entrepôts de munitions de Téhéran, y compris à l'intérieur du territoire russe

Les défenses antiaériennes ukrainiennes interceptent un drone Shahed lors d'une attaque russe, la troisième en 24 heures, à Kiev, en Ukraine, le 30 mai 2023. (Crédit : AP Photo/Evgeniy Maloletka)
Les défenses antiaériennes ukrainiennes interceptent un drone Shahed lors d'une attaque russe, la troisième en 24 heures, à Kiev, en Ukraine, le 30 mai 2023. (Crédit : AP Photo/Evgeniy Maloletka)

Un haut fonctionnaire ukrainien a déclaré lundi que les pays alliés occidentaux devaient autoriser l’Ukraine à utiliser les armes fournies pour frapper les entrepôts militaires situés en Russie, car l’Iran est fortement soupçonné d’avoir fourni des missiles balistiques à l’effort de guerre du Kremlin.

Les États-Unis ont fait savoir à leurs alliés qu’ils pensaient que l’Iran avait envoyé des missiles balistiques de courte portée à la Russie pour l’aider dans sa guerre en Ukraine, ont déclaré deux personnes au fait de la question à l’Associated Press ce week-end.

Les pays occidentaux qui soutiennent l’Ukraine ont hésité à laisser l’armée ukrainienne frapper des cibles sur le sol russe, craignant d’être entraînés dans le plus grand conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale, mais le chef du bureau présidentiel ukrainien a déclaré que « la protection n’est pas une escalade ».

« En réponse à la fourniture de missiles balistiques à la Russie, l’Ukraine doit être autorisée à détruire les entrepôts où sont stockés ces missiles avec des armes occidentales afin d’éviter la terreur », a déclaré Andrii Yermak sur sa chaîne Telegram. Il n’a pas précisé quel pays fournissait les missiles.

La Russie a déjà soumis l’Ukraine à des bombardements répétés et dévastateurs de missiles à longue portée et de drones qui ont tué plus de 10 000 civils depuis le début de la guerre en février 2022, selon un décompte des Nations unies. Les barrages ont également paralysé la production d’électricité.

L’Ukraine a toutefois refusé de céder et a récemment lancé une incursion audacieuse dans la région russe de Koursk, tout en s’efforçant de contenir l’invasion russe dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

La Russie reçoit des drones Shahed de fabrication iranienne depuis 2022. La possibilité que des missiles balistiques iraniens soient également expédiés en Russie a alarmé les gouvernements occidentaux, alors que le président Vladimir Poutine sollicite d’autres pays pour qu’ils lui apportent leur soutien.

L’épave de ce que Kiev a décrit comme un drone iranien Shahed abattu près de Kupiansk, en Ukraine, le 13 septembre 2022. (Crédit : Direction des communications stratégiques de l’armée ukrainienne via AP)

Le Kremlin n’a pas démenti que l’Iran lui livrait de tels missiles, relevant que la Russie développait comme elle l’entendait ses relations avec Téhéran notamment dans les domaines « les plus sensibles ».

« Ce type d’informations ne sont pas toujours vraies », a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans démentir ces accusations.

« L’Iran est un partenaire important, nous développons nos relations économico-commerciales, notre coopération, notre dialogue dans tous les domaines possibles, y compris les plus sensibles et nous continuerons le faire », a-t-il ajouté.

Téhéran, de son côté, a assuré ne pas livrer d’armes à Moscou.

« Nous rejetons catégoriquement les affirmations selon lesquelles l’Iran aurait joué un rôle dans l’exportation d’armes vers l’une des parties en conflit », a assuré lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a exprimé samedi sa « profonde inquiétude » face à cette éventualité.

« L’Iran doit cesser complètement et définitivement de fournir des armes à la Russie afin de prouver par des actes, et non par des mots, la sincérité des déclarations de ses dirigeants politiques sur leur non-implication dans l’alimentation de la machine de guerre russe de la mort », lit-on dans un communiqué.

Le directeur de la CIA, William Burns, a mis en garde à Londres ce week-end contre les relations de défense croissantes et « troublantes » entre la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Selon lui, ces liens menacent à la fois l’Ukraine et les alliés occidentaux au Moyen-Orient.

Le ministère chinois de la Défense a annoncé lundi des exercices navals et aériens conjoints avec la Russie, qui débuteront ce mois-ci.

Si la Chine n’a pas directement fourni d’armes à la Russie, elle est devenue une source de revenus vitale en tant que principal client pour le pétrole et le gaz russes. Elle a également fourni des produits électroniques et d’autres articles à usage civil et militaire.

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