Le Grand Rabbin Yosef pourra recevoir le prix Israël – Haute Cour

La Haute Cour de justice a rejeté mercredi les recours qui lui demandaient d’ordonner au ministre de l’Éducation Yoav Kisch de ne pas décerner le prix Israël au grand rabbin Yitzhak Yosef dans le domaine de la littérature de la Torah, des recours qui citaient des commentaires controversés qu’il avait faits au sujet de l’enrôlement des haredim – ou ultra-orthodoxes – dans l’armée israélienne.

En mars, Yosef avait averti que si les haredim étaient légalement obligés de s’enrôler dans l’armée ils quitteraient Israël, ce qui avait suscité l’indignation des groupes de la société civile et des hommes politiques, y compris ceux de la coalition.

L’organisation Israel Democracy Guard a déposé un recours auprès de la Haute Cour, arguant que les déclarations de Yosef, faites en temps de guerre, « dénigraient et discriminaient le segment de la population qui supporte le fardeau [surnom du service militaire en Israël] de la sécurité de l’État », et soutenant que l’avertissement de Yosef était « une violation flagrante de l’obligation de loyauté envers l’État à laquelle il s’est engagé en vertu de sa position ».

Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !

S’exprimant au nom de la majorité, le juge de la Haute Cour Isaac Amit a déclaré que l’ensemble de la jurisprudence relative au prix Israël démontrait qu’il n’y avait aucune raison juridique d’intervenir dans la décision du ministre de l’Éducation d’adopter la recommandation du jury du prix Israël.

Amit a écrit que « les déclarations scandaleuses et inappropriées de Yosef tout au long de son mandat devraient être considérées avec une grande sévérité, précisément en raison de son statut de fonctionnaire et d’autorité spirituelle et halakhique pour un large public ».

Mais il a conclu que les observations de Yosef ne sont pas liées au domaine professionnel pour lequel il a reçu le prix, et il a ajouté qu’en raison de « la quasi-immunité de la recommandation du comité du prix contre toute intervention », il n’y a pas de marge de manœuvre pour que la Cour puisse invalider la décision.

Les juges Ruth Ronnen et Khaled Kabub ont tous deux approuvé la décision, Kabub ajoutant que compte tenu de cette décision et de nombreuses autres, le moment était venu « de dire clairement : il n’y a pas de place pour les recours attaquant la décision du ministre de l’Éducation d’attribuer le prix Israël à n’importe quel candidat, même si ses déclarations sont laides et désobligeantes ».