Le nouveau chef d’état-major ordonne de vérifier les enquêtes du 7 octobre et dissout l’unité « Iran »

Quelques heures après avoir pris ses fonctions, le nouveau chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a rencontré mercredi soir les hauts gradés de Tsahal. Il a alors annoncé une série de décisions spectaculaires, notamment la nomination d’un groupe d’experts externes chargé de réévaluer les enquêtes militaires sur le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, ainsi que la fermeture de l’unité « Iran » et la formation d’une nouvelle brigade de chars.

Lors de la réunion avec le Conseil d’état-major de Tsahal, composé des plus hauts généraux de l’armée ainsi que de quelques membres de la société civile, Zamir a déclaré que 2025 serait « une année de guerre » avec une attention particulière portée sur la bande de Gaza et l’Iran, tout en « préservant les acquis et en les approfondissant dans d’autres domaines ».

Zamir a déclaré aux généraux que le retour des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza était « un devoir moral » et que l’armée agirait pour les ramener tous chez eux. Le général Zamir a décidé de placer les photos des otages dans son bureau jusqu’à ce qu’ils soient libérés.

Le nouveau chef d’état-major a annoncé le lancement d’un nouveau plan pluriannuel pour l’armée, dont la planification devait commencer au second semestre de cette année.

Zamir a également procédé à deux nominations de haut rang dans l’armée, qui ont été approuvées par le ministre de la Défense, Israel Katz.

Le général de division Yaniv Asor, ancien chef du Directorat des Ressources humaines, sera le prochain chef du Commandement du Sud.

Le général de division Yaniv Asor, chef du Directorat des Ressources humaines de l’armée israélienne, assistant à une cérémonie organisée au siège du Commandement du Centre de l’armée, à Jérusalem, le 8 juillet 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Il remplacera le général de division Yaron Finkelman, qui a annoncé sa démission à la suite des massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas.

Le général de brigade Itzik Cohen, commandant de la 162ᵉ division, a été nommé à la tête du Directorat des Opérations.

Le commandant de la 162ᵉ division de l’armée israélienne, le général de brigade Itzik Cohen (à gauche), dans le nord de la bande de Gaza, sur une photo publiée le 5 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Cohen, qui a dirigé sa division pendant les quinze mois de combats dans la bande de Gaza, sera promu au grade de général de division. Il remplacera le général de division Oded Basiuk, qui a également annoncé sa démission.

De plus, Zamir a nommé le général de division (Rés.) Sami Turgeman, ancien chef du Commandement du Sud, à la tête d’un groupe d’experts chargé d’examiner les enquêtes du 7 octobre menées par Tsahal et d’en tirer des conclusions et des enseignements susceptibles d’être mis en œuvre. L’équipe présentera ses conclusions à Zamir dans les mois à venir.

Le général de division Sami Turgeman s’exprimant lors d’un événement pour les réservistes israéliens, au Centre interdisciplinaire de Herzliya, le 8 mai 2016. (Crédit : Flash90)

Zamir a déclaré que l’armée travaillerait également « en toute transparence et en totale coopération » avec tout organe d’enquête externe. Dans son discours d’adieu prononcé plus tôt dans la journée de mercredi, son prédécesseur, le lieutenant-général Herzl Halevi, a appelé à la création d’une commission d’enquête d’État sur le 7 octobre.

Zamir a également décidé que son adjoint, le général de division Tamir Yadaï, serait également « le chef du renforcement des forces ».

Le nouveau chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir (à droite), et le chef sortant, le lieutenant-général Herzl Halevi (à gauche), lors d’une cérémonie de passation de pouvoir, aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 5 mars 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Zamir a également décidé de fermer le Directorat de la Stratégie et du Troisième cercle – chargé du dossier militaire iranien – dans le mois à venir et de répartir ses responsabilités entre d’autres unités, tout en « améliorant l’efficacité dans le traitement de l’Iran, des relations étrangères et de la stratégie ».

Cette unité de haut niveau n’a été créée qu’en 2020 par l’ancien chef d’état-major, le lieutenant-général (Rés.) Aviv Kohavi. Elle a été critiquée par certains analystes militaires.

Le général Zamir a en outre demandé d’évaluer la possibilité de fermer le Corps d’état-major et d’activer à la place les forces terrestres pour qu’elles agissent comme un corps d’armée en cas d’urgence. Le Corps d’état-major est une unité qui n’est activée qu’en temps de guerre. Son rôle est de faire intervenir les troupes au niveau tactique tout en libérant le Commandement Régional pour qu’il s’occupe de la planification et de la stratégie. En réalité, le Corps d’état-major est rarement utilisé et son commandant est également responsable du Commandement des Entraînements de Tsahal.

Zamir, qui a commencé son service dans le Corps Blindé Mécanisé, a ordonné la formation d’une nouvelle brigade de chars et l’évaluation d’une nouvelle brigade du Corps d’Infanterie.

Des véhicules militaires israéliens et des chars près de la frontière de Gaza, se préparant à entrer dans la bande pour y mener une opération militaire, le 6 octobre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)

Il a également ordonné le rétablissement des compagnies de patrouille du Corps Blindé Mécanisé, qui avaient été fermées il y a plusieurs années, ainsi que l’évaluation de la possibilité de créer une compagnie pour les soldats ultra-orthodoxes.

Zamir a pris ses fonctions mercredi en tant que 24ᵉ chef d’état-major de Tsahal, succédant à Halevi, qui a démissionné après l’échec de l’armée à empêcher le pogrom du 7 octobre.