Israël en guerre - Jour 526

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Eyal Zamir succède à Herzi Halevi à la tête de Tsahal et promet la victoire sur le Hamas

Dans son discours d'adieu, le chef d'État-major sortant a demandé la création d'une commission d'enquête d'État sur le 7 octobre ; son successeur a dit qu'il ferait tout pour ramener les otages

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le nouveau chef de Tsahal, Eyal Zamir, prend la parole lors de la cérémonie de passation de commandement au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, le 5 mars 2025. (Capture d'écran : Cabinet du Premier ministre)
Le nouveau chef de Tsahal, Eyal Zamir, prend la parole lors de la cérémonie de passation de commandement au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, le 5 mars 2025. (Capture d'écran : Cabinet du Premier ministre)

Eyal Zamir a pris ses fonctions, mercredi, en tant que 24e commandant de l’armée israélienne, en remplacement du lieutenant-général Herzi Halevi, qui a démissionné à cause de l’incapacité de l’armée à empêcher le pogrom du Hamas, le 7 octobre 2023.

Au moment de prendre les commandes, Zamir a juré de mener l’armée à la victoire, d’appeler sous les drapeaux les membres de la communauté ultra-orthodoxe et de ramener à la maison tous les otages encore détenus par le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.

La passation de pouvoir a commencé par une cérémonie, à 11 heures au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, lors de laquelle Zamir, âgé de 59 ans, a été promu au grade de lieutenant-général, le plus haut grade de l’armée. En raison de la guerre, l’armée israélienne a renoncé aux uniformes de ville et Halevi et Zamir avaient tous deux revêtu pour l’occasion leur uniforme de travail, connu dans l’armée sous le nom de Madei Bet.

Jusqu’à présent directeur-général du ministère de la Défense, Zamir revient donc dans le giron de l’armée pour la diriger lors de la guerre qui se poursuit. Il a été choisi, le mois dernier, par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Israel Katz.

Halevi avait annoncé son départ en janvier dernier après deux ans passés à ce poste – au lieu des quatre prévus. On s’attendait depuis longtemps à sa démission, à un moment d’accalmie de la guerre à Gaza, en raison des défaillances militaires qui ont permis au Hamas de commettre son pogrom.

Le nouveau chef d’État-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, embrasse sa femme Orna, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et le ministre de la Défense Israel Katz (à droite) lui ont conféré le grade de lieutenant-général, au quartier général de Tsahal à Tel Aviv. 5 mars 2025. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Dans son premier discours post-promotion, Zamir a déclaré : « La tâche que je reçois aujourd’hui est claire : mener l’armée israélienne à la victoire ». « Je reçois le commandement de Tsahal aujourd’hui, avec modestie et humilité. Le 7 octobre, la frontière a été franchie et nos ennemis ont infiltré nos communautés. De cette fracture, le peuple d’Israël s’est relevé et a de nouveau prouvé sa puissance au moment de vérité », a-t-il déclaré.

« L’armée israélienne a connu d’impressionnants succès sur le champ de bataille. Nous avons gagné des batailles à Gaza et au Liban, nous avons frappé loin au Yémen et en Iran. Le Hamas a reçu un coup dur, mais il n’est pas encore totalement vaincu. La mission n’est pas encore terminée », a-t-il ajouté.

S’adressant aux familles des otages toujours détenus par le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza, Zamir a dit : « Vos proches sont dans mon viseur. Notre devoir moral est on ne peut plus clair : ramener tout le monde à la maison, quelle que soit la manière, le plus rapidement possible. »

A propos de la communauté ultra-orthodoxe, Zamir a « invité toute la société israélienne à participer à la mitsva [commandement religieux] de défendre la patrie. Il s’agit d’une responsabilité partagée. »

Le nouveau chef de Tsahal, Eyal Zamir, prend la parole lors de la cérémonie de passation de commandement au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, le 5 mars 2025. (Capture d’écran : Cabinet du Premier ministre)

« L’armée israélienne est l’armée du peuple. Face aux menaces extérieures, nous devons avoir une cohésion de rang. Nous allons faire en sorte d’élargir les rangs. Les missions défensives doivent être partagées », a-t-il poursuivi.

Lors de cette même cérémonie, le chef d’Etat-major sortant, Halevi, a demandé la création d’une commission d’enquête nationale sur le pogrom du 7 octobre.

« La mise en place d’une commission d’enquête d’État est nécessaire et vitale. Non pas pour trouver des coupables, mais avant tout pour identifier la source des problèmes et nous permettre de les réparer », a déclaré Halevi. « Le 7 octobre, l’armée israélienne a échoué. Ce fut un échec cuisant. Un échec de cette ampleur ne peut pas seulement faire l’objet d’une enquête au sein de Tsahal et du Shin Bet », a-t-il ajouté.

Il a tenu ces propos devant Netanyahu, vivement opposé au principe d’une telle enquête.

Halevi s’en est par ailleurs pris aux politiciens et citoyens qui critiquent sans cesse l’armée, avant comme pendant la guerre. « Cela ne nous rend pas meilleurs. Cela peut même porter atteinte à la confiance des soldats et à celle de leurs commandants », a-t-il déclaré.

Le chef sortant de Tsahal, Herzi Halevi, prend la parole lors de la cérémonie de nomination d’Eyal Zamir comme nouveau chef d’Etat-major de Tsahal, au quartier général de Tsahal, à Tel Aviv, le 5 mars 2025. (Capture d’écran : GPO)

« Ceux qui parlent de manque de courage ou de détermination n’ont jamais senti le froid de la gâchette, la nuit, face à l’ennemi, jamais entendu le souffle d’un ami blessé sur une civière en territoire ennemi », a poursuivi Halevi.

Lors de cette même cérémonie, Netanyahu a déclaré : « Le pays veut la victoire, et il a, il aura, la victoire ». Il a par ailleurs promis que « nous ramènerons tous les otages ». Il a par ailleurs rendu hommage aux quarante années de service rendus par Halevi en tant que commandant de Tsahal en ajoutant que bon nombre des opérations qu’il avait dirigées « resteraient encore longtemps secrètes ».

« Merci, Herzi, 23e chef d’État-major, pour votre contribution importante à nos succès depuis le pogrom du 7 octobre », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a noté que c’était la troisième fois qu’il recommandait la nomination de Zamir à la tête de Tsahal, lui qui avait été son secrétaire militaire. Il a dit avoir été frappé par « le sionisme si présent en vous… et votre détermination professionnelle à créer du lien entre l’armée israélienne et les cercles de la sécurité auprès du Premier ministre. » Il a souligné l’importance de la contribution de Zamir en qualité de directeur-général du ministère de la Défense pendant la guerre, qui lui a valu de diriger d’importants processus d’approvisionnement.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprime lors de la cérémonie de nomination d’Eyal Zamir, nouveau chef d’État-major de Tsahal, au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, le 5 mars 2025. (Capture d’écran : GPO)

Le ministre de la Défense Israel Katz a, lors de cette cérémonie, rappelé à Zamir qu’il n’aurait pas le temps d’apprendre les finesses du métier avant d’être jeté dans la mêlée. « Les questions sécuritaires qui nous entourent ne laissent pas au nouveau chef de cabinet 100 minutes de grâce. En fait, Eyal, vous n’aurez même pas une minute de grâce », a-t-il déclaré.

S’adressant directement à Zamir, Katz a dit : « Le plafond de Halevi est votre sol. Et je suis convaincu que vous l’élèverez plus haut encore. » Il a ajouté que si le Hamas ne libérait pas les derniers otages, « nous reprendrons le combat et il affrontera l’armée israélienne avec une force et des méthodes sans précédent, jusqu’à ce que [le Hamas] soit totalement vaincu ».

« Nous ne laisserons pas le Hamas gouverner à nouveau Gaza », a ajouté Katz.

Le général Michael Kurilla, chef du Commandement central des États-Unis et ami proche de Halevi, était présent à la cérémonie et a été invité à prendre la parole, ce qu’il a refusé.

Conformément à la tradition, après la cérémonie d’attribution des grades, Zamir s’est rendu au mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem – vestige ô combien symbolique du Second Temple et point central pour le peuple juif depuis 2 000 ans.

Le nouveau chef d’État-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, au mur Occidental à Jérusalem, le 5 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sennel/FLASH90)

À Jérusalem, Zamir s’est également entretenu avec le président Isaac Herzog, à la résidence du président, et a allumé une bougie au Mémorial national pour les soldats israéliens morts au combat, sur le mont Herzl, avant de retourner à Tel Aviv pour le passage officiel de témoin. Au quartier général de l’armée, à la Kirya, à Tel Aviv, une cérémonie de passation minimale a eu lieu, sans la foule, ni le cortège et le tapis rouge habituels. La cérémonie a commencé par la récitation de la prière commémorative de Yizkor pour les soldats de Tsahal morts au combat.

Après la passation de témoin officielle, Zamir et Katz se sont réunis avec le Forum de l’État-major général de Tsahal, composé de généraux de haut rang ainsi que de civils comme le directeur-général du ministère de la Défense.

Le mois dernier, Katz a choisi l’ex-chef des forces terrestres, le Général de division Tamir Yadai pour occuper le poste d’adjoint de Zamir. Il devrait prendre la relève du Général de division Amir Baram lors d’une cérémonie, ce jeudi. Baram deviendra bientôt directeur-général du ministère de la Défense – les précédentes fonctions de Zamir.

Dès son entrée en fonction, Zamir devrait examiner la nomination de nombreux commandants. En effet, les nominations d’officiers supérieurs ont été suspendues sur ordre de Katz, et plusieurs généraux de haut rang devraient suivre les traces de Halevi et démissionner le 7 octobre. Mercredi soir, il discutera de la nomination d’une soixantaine de généraux de brigade ainsi que de colonels. Une autre discussion aura lieu jeudi, et une troisième, avant la fin de ce mois.

Parmi les généraux de haut rang qui ont annoncé leur démission de l’armée mais ne l’ont pas encore quittée, figurent le chef du Commandement Sud, le Major-général Yaron Finkelman, le chef de la direction des opérations – le Général de division Oded Basiuk -, et le chef de la Direction de la stratégie et du troisième cercle – chargée du dossier militaire sur l’Iran – le Général de division Eliezer Toledano.

Zamir a déjà nommé son nouvel assistant, le lieutenant-colonel Alon Laniado, qui sera promu au grade de colonel, son chef de bureau, le lieutenant-colonel Tomer Sayag et son secrétaire du haut commandement, le lieutenant-colonel Noy Tal.

Le ministre de la Défense Israel Katz au quartier général du Commandement sud de Tsahal à Beer Sheva avec (à droite) le chef d’État-major sortant de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi et (à gauche), le chef entrant, le général de division Eyal Zamir, le 13 février 2025. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

A deux reprises, déjà, Zamir avait été pressenti pour prendre la tête de l’armée israélienne, respectivement en 2018 et 2022, mais c’est à l’époque les lieutenants-généraux Aviv Kohavi et Halevi qui avaient été choisis.

Né à Eilat, la ville la plus méridionale d’Israël, Zamir est le tout premier chef militaire de l’histoire du pays à avoir commencé sa carrière dans les blindés. Il a rejoint l’armée en 1984. Une fois sa formation d’officier de char terminée, il a gravi les échelons jusqu’à commander la 7e brigade blindée, en 2003, puis la 36e division blindée en 2009. Entre 2012 et 2015, il a été secrétaire militaire de Netanyahu.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) avec le secrétaire militaire sortant du Premier ministre, le général de division Eyal Zamir, au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 8 septembre 2015. (Haim Zach / GPO)

Après avoir quitté le service du Premier ministre, il a été nommé commandant du Commandement sud de Tsahal, supervisant la réponse militaire aux violentes manifestations organisées par le Hamas le long de la frontière de Gaza. Entre 2018 et 2021, il a occupé le poste de chef d’État-major adjoint de Tsahal, ses dernières responsabilités au sein de l’armée avant aujourd’hui. Il s’est ensuite rendu aux États-Unis en qualité de chercheur invité au sein du think tank Washington Institute.

En 2023, il a été nommé directeur général du ministère de la Défense, poste qu’il a occupé jusqu’en février dernier.

Lazar Berman a contribué à cet article.

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