Le président de « Arab Americans for Trump » fustige l’appel du président à reloger les Gazaouis

Le président d’un groupe qui a fait campagne auprès des Américains arabes et musulmans pour qu’ils votent pour Donald Trump lors des dernières élections s’est fermement opposé dimanche à l’appel lancé par le président américain à la Jordanie et à l’Égypte pour qu’elles accueillent les Palestiniens de la bande de Gaza déchirée par la guerre.

« Nous rejetons catégoriquement la suggestion du président selon laquelle les Palestiniens de Gaza devraient être déplacés – apparemment de force – vers l’Égypte ou la Jordanie », a déclaré Bishara Bahbah, président de Arab Americans for Trump, au Times of Israel.

« Ce dont les Palestiniens ont besoin en ce moment, c’est d’une pérennisation du cessez-le-feu, d’une aide accrue, d’un plan de reconstruction et de la prise en charge de la bande de Gaza par l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

« Nous n’avons pas besoin d’affirmations ou de déclarations farfelues sur le sort des Palestiniens. La seule solution à la question israélo-palestinienne est une solution à deux États. Point final », a ajouté Bahbah, qui n’a pas précisé la taille de son organisation, mais a insisté sur le fait qu’elle avait joué un rôle central dans l’élection de Trump et qu’elle représentait la majorité des opinions des 3,8 millions d’Américains d’origine arabe.

Après la publication de l’affaire, Sam Yono, un militant de la communauté irako-américaine, a affirmé au Times of Israel que Bahbah « ne représente que lui-même, et non les Arabes américains qui ont travaillé avec la campagne de Trump dans le Michigan ».

Interrogé sur les commentaires de Trump concernant Gaza, Yono a reconnu qu’il n’était pas particulièrement familier avec la question, mais qu’il faisait confiance au jugement du président.

Trump a remporté une pluralité de voix arabes et musulmanes dans le Michigan, faisant basculer un État pivot que l’ancien président américain Joe Biden avait remporté en 2020.

Alors que Trump a déclaré aux journalistes samedi que la relocalisation des Palestiniens qu’il envisage actuellement pourrait être temporaire, Bahbah ne croit pas que ce soit le cas. « Il n’y a rien de temporaire. »

Des déplacés de Gaza chargeant un chariot avec leurs biens, près d’un barrage routier sur la rue Salah al-Din, à Nuseirat, le 25 janvier 2025. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

« Ce n’est pas ce pour quoi nous avons voté pour Trump en tant qu’Arabo-Américains », a-t-il déclaré, ajoutant que son groupe apprécie toujours grandement l’effort de Trump pour obtenir le cessez-le-feu à Gaza et l’accord sur la libération des otages, qui ont été longtemps évités.

« Il nous a promis la fin des guerres, une paix durable au Moyen-Orient, ce qui est satisfaisant pour toutes les parties », a poursuivi Bahbah. « Cela pourrait satisfaire [les législateurs israéliens d’extrême-droite Itamar] Ben Gvir et [Bezalel] Smotrich, mais ce n’est pas satisfaisant pour les Palestiniens et les Arabes.»

Interrogé sur l’origine de l’idée soulevée par Trump, il a supposé que ce dernier avait vu des photos de la dévastation de Gaza et avait déterminé qu’il fallait la « balayer d’un bout à l’autre ».

Toutefois, Bahbah a affirmé que le processus de reconstruction pouvait se faire progressivement et qu’il n’était pas nécessaire de forcer les Palestiniens à quitter la bande de Gaza pour qu’il ait lieu.

Il a affirmé que les conseillers de Trump sont bien « plus sévères » que le président et qu’ils le conseillent en conséquence.

« Ils sont absolument durs, au point qu’ils m’ont dit de ne pas leur parler d’une solution à deux États et de proposer une autre alternative. Mais il n’y en a pas », a affirmé Bahbah.

(De gauche à droite) Paul Manni, Sam Alasri, Wasel Yousaf, Waseem Makani et Abrahim Tamimi, applaudissent à la diffusion du discours du candidat républicain à l’élection présidentielle et ancien président Donald Trump lors d’une soirée de veille organisée par Arab Americans for Trump au Lava Java Cafe, un salon de narguilé, aux premières heures du 6 novembre 2024, à Dearborn, dans le Michigan. (AP Photo/David Goldman)

Il a refusé de nommer les collaborateurs du président en question, mais son groupe a publié une déclaration distincte affirmant que de nombreuses personnes arabes et musulmanes nommées par Trump sont « des anciens qui ont joué un rôle mineur dans sa réélection ou qui sont peu au fait des priorités et des préoccupations de ces communautés ».

« Le président m’a dit qu’il soutenait une solution à deux États. Il a également déclaré qu’il ne se souciait pas de savoir s’il s’agissait d’un État ou de deux États, mais apparemment, certains de ces conseillers l’influencent et lui mettent des idées en tête », a-t-il soutenu.