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Les élus israéliens saluent les frappes sur l’Iran ; de nombreux pays condamnent
Le chef de l'ONU appelle à la retenue ; l'Arabie saoudite, Oman, le Qatar et les Émirats arabes unis condamnent les frappes
Les députés israéliens de tous les horizons politiques ont annoncé qu’ils soutenaient massivement les frappes préventives lancées par le pays sur les installations nucléaires iraniennes dans la nuit de jeudi à vendredi. Ces frappes ont suscité l’inquiétude dans d’autres pays, qui craignent qu’une telle action ne déstabilise davantage la région.
Les bombardements lancés par Israël sur l’Iran ont débuté tôt dans la matinée de vendredi. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé que cette opération baptisée « Rising Lion » avait pour objectif de « frapper les infrastructures nucléaires et usines de missiles balistiques iraniennes, ainsi que les installations militaires du pays ».
Les responsables israéliens ont manifesté leur soutien et exhorté le public à se conformer aux directives du Commandement du front intérieur de Tsahal. L’armée a émis un ordre général demandant à la population de rester à proximité des abris anti-bombes, alors que l’État juif se prépare à des représailles de la part de l’Iran.
« Je poursuis mes ennemis, je les atteins, et je ne reviens pas avant de les avoir anéantis », a déclaré le Président Isaac Herzog, citant le psaume 18:37, dans une publication sur le réseau social X. « Les forces de sécurité agissent avec détermination et responsabilité pour protéger les citoyens israéliens », a-t-il ajouté. « Soyez attentifs aux directives du Front intérieur – elles sauvent des vies. »
Le chef de l’opposition Yair Lapid a pour sa part écrit qu’il « bénit et soutient les forces de sécurité ainsi que leurs actions, ce soir, pour protéger les citoyens israéliens. »
Benny Gantz, chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti, a publié une prière récitée chaque samedi dans les synagogues pour le salut des soldats israéliens. Il a ensuite exhorté le public à se conformer aux instructions, et répété : « Nous sommes tous unis contre nos ennemis ».
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a publié la même prière, également récitée lorsque les combattants israéliens vivent des situations périlleuses. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a quant à lui affiché trois drapeaux israéliens.
Yair Golan, chef du parti d’opposition Les Démocrates, a posté le message suivant : « Un peuple fort, une armée déterminée et un front intérieur pour les soutenir, c’est ainsi que nous avons toujours gagné, et c’est ainsi que nous gagnerons aujourd’hui. »
« Le peuple éternel n’a pas peur », a écrit Avigdor Liberman, chef du parti d’opposition Yisrael Beytenu.
Les législateurs américains ont fait preuve de réactions mitigées à l’annonce des frappes israéliennes.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a fait savoir qu’Israël avait lancé « une action contre l’Iran de manière unilatérale ». Il a souligné l’absence d’implication des États-Unis et mis l’Iran en garde contre d’éventuelles représailles visant le pays.
« Le droit d’Israël à se défendre est incontestable », a indiqué le sénateur républicain John Cornyn sur le réseau social X. « C’est avec la plus grande fierté que je me tiens aux côtés d’Israël. »
« Notre engagement envers Israël doit être absolu, et je soutiens pleinement cette attaque », a rapporté le sénateur démocrate John Fetterman. Le sénateur républicain Tom Cotton a pour sa part affirmé sa volonté de « soutenir Israël jusqu’au bout. »
Le président démocrate de la Commission des Forces armées du Sénat des États-Unis a toutefois, pour sa part, vivement critiqué Israël, l’accusant de mettre la région et les forces américaines en danger.
« La décision alarmante d’Israël de lancer des frappes aériennes sur l’Iran marque une escalade irresponsable, qui risque de plonger la région dans une flambée de violence », a annoncé le sénateur de Rhode Island Jack Reed dans un communiqué.
Pour le sénateur démocrate Chris Murphy, « l’attaque d’Israël contre l’Iran, clairement destinée à saborder les négociations de l’administration Trump avec la République islamique, risque de déclencher une guerre régionale. Une telle guerre serait très probablement un désastre pour l’Amérique. C’est une preuve supplémentaire du peu de considération que les puissances mondiales, et même nos alliés, ont pour le président Trump ».
Des messages de condamnation et d’inquiétude provenant du monde entier ont afflué vendredi, dès les premières heures.
Ryad, ancien rival de Téhéran avant la réconciliation des deux puissances il y a environ deux ans, a condamné les frappes.
« Le Royaume d’Arabie saoudite dénonce et condamne fermement les agressions israéliennes contre notre pays frère, la République islamique d’Iran. Ces agressions sapent sa souveraineté et sa sécurité, et constituent une violation flagrante des lois et normes internationales », a fait savoir le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Oman, qui assume le rôle de médiateur durant les pourparlers entre les États-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire controversé, a indiqué qu’il « considère cet acte comme une escalade dangereuse et irresponsable, constituant une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et des principes du droit international ».
« Un tel comportement agressif et persistant est inacceptable. Il déstabilise encore la paix et la sécurité de la région », a précisé le communiqué. « Le Sultanat d’Oman tient Israël pour responsable de cette escalade et de ses conséquences. Il appelle la communauté internationale à adopter une position ferme et sans équivoque, pour mettre fin à cette conduite dangereuse. »
Les Émirats arabes unis et le Qatar ont également condamné avec fermeté les frappes israéliennes.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a signalé que ces frappes étaient inquiétantes. Selon lui, toutes les parties devraient tenter de prendre du recul afin de réduire les tensions.
« Les informations concernant ces frappes sont très inquiétantes. Nous exhortons toutes les parties à faire un pas en arrière, afin de réduire de toute urgence les tensions. Cette escalade ne sert personne dans la région », a-t-il expliqué. « La stabilité au Moyen-Orient doit être la priorité. Nous exhortons nos partenaires à tenter de désamorcer la situation. L’heure est à la retenue, au calme et au retour à la diplomatie. »
Le Japon condamne « fermement » les frappes aériennes israéliennes contre l’Iran, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya s’adressant à des journalistes à Tokyo vendredi. Il a également appelé toutes les parties à faire preuve de retenue.
« Nous condamnons fermement cette dernière action, qui ne peut qu’aggraver encore la situation », a-t-il déclaré. « La paix et la stabilité dans la région du Moyen-Orient sont d’une importance extrême pour le Japon. Nous exhortons toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue et à tenter de calmer la situation. »
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar est actuellement engagé dans une série d’appels diplomatiques avec ses homologues du monde entier. L’objectif est d’expliquer la décision d’Israël de frapper l’Iran, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les frappes sont intervenues aux premières heures du matin, heure locale. Parmi les premiers à réagir publiquement figuraient des responsables de Nouvelle-Zélande et d’Australie, des pays où le jour était déjà levé.
« L’Australie exprime son inquiétude face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran. Cette situation risque de déstabiliser davantage une région déjà instable », a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, dans un communiqué. « Nous appelons toutes les parties à s’abstenir d’actions et de rhétorique susceptibles d’aggraver encore les tensions. »
« Nous comprenons tous la menace que représente le programme de nucléaire et et de missiles balistiques de l’Iran pour la paix et la sécurité internationales. Nous exhortons les parties à donner la priorité au dialogue et à la diplomatie », a-t-elle ajouté.
« Ce développement constitue un véritable désastre pour le Moyen-Orient », a fait savoir le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon. « Le risque d’erreur de calcul est élevé. Cette région n’a pas besoin d’une seule action militaire de plus, ni du risque associé. »
Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a exhorté Israël et l’Iran à « faire preuve de la plus grande retenue » après la vague de frappes aériennes israéliennes, a indiqué jeudi soir le porte-parole du secrétaire général dans un communiqué.
Dans ce communiqué, tout en condamnant largement « toute escalade militaire au Moyen-Orient », le porte-parole adjoint Farhan Haq a souligné la « grande inquiétude » de Guterres à propos des frappes israéliennes sur les installations nucléaires dans le contexte des négociations en cours entre les États-Unis et l’Iran.
« Le Secrétaire général demande aux deux parties de faire preuve de la plus grande retenue, en évitant à tout prix une intensification du conflit. La région peut difficilement se permettre de vivre une telle situation », a-t-il conclu.
