L’Iran se dit favorable à un cessez-le-feu au Liban alors qu’Israël pilonne Beyrouth

Les frappes israéliennes ont, à plusieurs reprises, pris pour cibles des positions du Hezbollah à Beyrouth ce vendredi, au moment où l’Iran se disait favorable à tout accord de cessez-le-feu entre Jérusalem, le Liban et le groupe terroriste soutenu par Téhéran.

Plusieurs frappes ont été observées dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah connu sous le nom de Dahiyeh, après des ordres d’évacuation israéliens émis une trentaine de minutes avant les attaques.

L’armée israélienne a mené des dizaines de frappes aériennes à Beyrouth ces tout derniers jours.

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Lors d’une frappe vendredi dans le secteur de Tayouneh, à plusieurs kilomètres du centre de Beyrouth, un photographe de l’Associated Press a photographié ce qui semble être une bombe israélienne dans sa course finale, juste avant de frapper un immeuble résidentiel de 11 étages.

On ignore si cette frappe a fait des victimes, mais la bombe a touché le bâtiment dans sa partie basse, dont il n’a laissé que des ruines. Avant de frapper, l’armée israélienne avait émis un ordre d’évacuation pour les environs du bâtiment, affirmant qu’il était utilisé par le Hezbollah.

L’armée israélienne a également continué à frapper des emprises du Hezbollah dans le sud-Liban.

لحظة تنفيذ #الجيش الإسرائيلي للغارة على #الطيونة منذ قليل pic.twitter.com/hmoSO7WMFC

— Lebanon Debate (@lebanondebate) November 15, 2024

Pendant la nuit, l’armée israélienne a frappé plusieurs bâtiments et centres de commandement appartenant à la force d’élite Radwan du Hezbollah à Nabatieh, dans le sud du Liban, a indiqué l’armée.

Selon Tsahal, la veille, 120 emprises du Hezbollah avaient été ciblés au Liban – dépôts d’armes, centres de commandement, agents et lance-roquettes en grand nombre, certains d’entre eux utilisés lors d’une attaque sur Haïfa jeudi.

Ces frappes ont eu lieu au moment où les 36e, 91e et 146e divisions de Tsahal commençaient à se déployer et intervenir dans de nouveaux secteurs du sud-Liban, en découvrant des lance-roquettes du Hezbollah et d’autres armes et en démolissant un tunnel.

Par ailleurs, des avions de chasse israéliens ont frappé jeudi soir plusieurs routes en Syrie, qui, selon l’armée israélienne, servaient au Hezbollah pour de la contrebande d’armes venues d’Iran.

Plusieurs routes et postes-frontières entre le Liban et la Syrie ont été frappés par l’armée israélienne ces dernières semaines dans le but de déjouer les tentatives de contrebande d’armes du Hezbollah.

מטוסי קרב של חיל האוויר, בהכוונת אגף המודיעין, יצאו במהלך הבוקר לשני גלי תקיפות כחלק ממאמץ נרחב להשמיד את מטרות הטרור של ארגון הטרור חיזבאללה המוסתרות בלב אוכלוסיה אזרחית בדאחייה שבביירות >> pic.twitter.com/iP6eSw8K25

— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) November 15, 2024

Le Hezbollah s’en prend à la région de Haïfa

L’organisation terroriste libanaise a continué à tirer des roquettes sur Israël. Vendredi, cinq roquettes tirées par le Hezbollah ont légèrement blessé trois travailleurs étrangers âgés d’une quarantaine d’années dans la région de Haïfa.

Plusieurs roquettes ont été interceptées, mais l’une d’entre elles est tombée sur le chantier de construction sur lequel ils travaillaient.

Le service d’urgence du Magen David Adom a indiqué que les trois hommes étaient conscients et qu’ils ont été conduits au centre hospitalier Rambam.

Durant la nuit, les alertes roquettes avaient retenti à Nahariya, sur la côte, dans le nord d’Israël ainsi que dans des communautés voisines. Aucun blessé n’est à déplorer.

Deux roquettes tirées sur la baie de Haïfa, vers 7 heures du matin, ont été interceptées, a indiqué l’armée israélienne. L’attaque n’a semble-t-il pas fait de blessés.

Pourparlers de cessez-le-feu

Principal soutien du Hezbollah, l’Iran s’est déclaré vendredi favorable à toute décision que prendrait le gouvernement libanais et la « résistance » libanaise dans le cadre des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu.

Le message en a été donné par Ali Larijani, principal conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, lors de sa rencontre avec le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, et le président du Parlement Nabih Berri.

Ali Larijani (à gauche), conseiller principal du guide suprême iranien Ali Khamenei, rencontre le président du Parlement libanais Nabih Berri (à droite), à Beyrouth, le 15 novembre 2024. (Crédit : AFP)

« Nous ne cherchons pas à saboter quoi que ce soit. Nous recherchons une solution aux problèmes », a déclaré Larijani après la réunion, ajoutant que l’Iran soutiendrait le Hezbollah et ses autres mandataires en toutes circonstances.

Dans un message publié vendredi sur X, Mikati a écrit que le gouvernement libanais donnait la priorité à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans son intégralité et sans aucun amendement.

Cette résolution, qui a mis fin à la dernière série de conflits entre le Hezbollah et Israël, en 2006, stipule que le sud-Liban doit être exempt d’armes n’appartenant pas à l’État libanais.

« Des appels sont en cours pour parvenir à un accord », a écrit Mikati.

La veille, l’ambassadeur des États-Unis au Liban avait soumis un projet de trêve au Liban au président du Parlement, M. Berri.

L’ambassadrice américaine Lisa Johnson a rencontré jeudi Berri, allié du Hezbollah et intermédiaire habituel de la diplomatie avec le groupe, pour soumettre la première proposition écrite de Washington depuis plusieurs semaines, ont déclaré à Reuters deux sources politiques libanaises de haut rang.

Depuis le 8 octobre 2023, c’est presque chaque jour que les forces dirigées par le Hezbollah attaquent les communautés israéliennes et postes militaires situés le long de la frontière, officiellement en soutien à Gaza en proie à la guerre.

Peu après l’assaut du groupe terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, près de 60 000 habitants ont été évacués des villes du nord d’Israël situées au niveau de la frontière libanaise, de crainte que le Hezbollah ne mène une attaque semblable mais aussi en raison des tirs de roquettes orchestrés par le groupe terroriste.

Les attaques contre le nord d’Israël ont entraîné la mort de 43 civils auxquels s’ajoutent 69 soldats et réservistes de Tsahal morts dans des tensions transfrontalières ou lors de l’opération terrestre lancée dans le sud-Liban fin septembre. Par ailleurs, deux soldats ont été tués par un drone venu d’Irak sans compter les attaques menées depuis la Syrie, qui elles n’ont pas fait de blessés.

L’armée israélienne estime à 3 000 le nombre de membres du Hezbollah tués au Liban depuis le début du conflit, auxquels s’ajoute une centaine de membres d’autres organisations terroristes, ainsi que des centaines de civils.

Le Hezbollah a fait état de 516 morts parmi ses rangs lors des combats, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Ces chiffres n’ont pas nécessairement été mis à jour depuis qu’Israël a lancé une nouvelle offensive contre le Hezbollah en septembre.