L’OIDH honore à titre posthume « l’Alfred Dreyfus portugais »

Un leader de la communauté juive portugaise et officier militaire, déshonoré par de fausses accusations antisémites dans les années 1930, a été honoré à titre posthume par l’Observatoire international des droits de l’Homme (OIDH), en partenariat avec le B’nai B’rith Portugal.

Le capitaine Arthur Carlos de Barros Basto (1887-1961) était un officier de l’armée et un écrivain qui a contribué à l’établissement de la communauté juive à Porto.

En 1937, alors qu’il servait dans l’armée portugaise à une époque marquée par la montée du conservatisme catholique et du nationalisme, il a été faussement accusé d’avoir abusé sexuellement d’hommes qu’il avait circoncis et a été déchu de son grade militaire à l’issue d’un procès militaire confidentiel.

Il est souvent qualifié « d’Alfred Dreyfus portugais », en référence au capitaine de l’armée française dont la condamnation injustifiée pour trahison avait poussé Theodor Herzl à fonder le mouvement sioniste moderne.

En 2012, une résolution de l’Assemblée nationale portugaise stipulait que sa carrière militaire avait pris fin « en raison d’un climat général d’animosité » motivé par « le fait qu’il était juif ».

Cependant, une motion visant à le réintégrer à titre posthume dans l’armée avait été rejetée par le gouvernement portugais en 2023.

« Le capitaine Barros Basto est plus qu’un personnage historique », a déclaré Luís Andrade, président de l’OIDH, lors d’une cérémonie à Porto en présence de la famille de l’officier.

« Il est un exemple intemporel de la façon dont le sacrifice personnel, la fierté nationale et culturelle, ainsi que les convictions morales peuvent façonner un monde meilleur et plus fraternel. »