Netanyahu : Israël atteindra bientôt ses objectifs en Iran, évitera une « guerre d’usure »

Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu’Israël était très proche d’atteindre ses objectifs en Iran, après avoir infligé des dommages importants à la fois au programme de missiles balistiques et aux installations nucléaires du pays.

Il a promis de ne pas laisser Israël être entraîné dans une « guerre d’usure » avec la République islamique, mais a souligné que cela ne signifiait pas qu’il serait prêt à mettre fin à la campagne avant que tous ses objectifs aient été atteints.

Le Premier ministre s’est exprimé devant les journalistes lors d’une conférence de presse préenregistrée dimanche soir, à la suite des frappes américaines contre des installations nucléaires majeures en Iran la nuit précédente.

Il a déclaré que les États-Unis avaient infligé « des dégâts très importants » au site nucléaire iranien de Fordo, difficile d’accès, mais a refusé de donner plus de détails sur l’étendue de ces dégâts.

« Nous les faisons reculer, nous éliminons la menace », a-t-il déclaré à propos du programme nucléaire iranien.

« Nous n’irons pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre [nos objectifs], mais nous n’arrêterons pas trop tôt non plus », a poursuivi Netanyahu, s’engageant à éviter une guerre d’usure.

Les dégâts causés par les frappes américaines sur l’usine d’enrichissement nucléaire d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, le 22 juin 2025. (Crédit : Image satellite ©2025 Maxar Technologies/AFP)

« Lorsque les objectifs seront atteints, l’opération prendra fin et les combats cesseront », a-t-il déclaré aux journalistes israéliens.

« Je n’ai aucun doute que ce régime veut nous anéantir, et c’est pourquoi nous avons lancé cette opération visant à éliminer les deux menaces concrètes qui pèsent sur notre existence : la menace nucléaire et la menace des missiles balistiques. Nous avançons pas à pas vers la réalisation de ces objectifs. Nous sommes très, très près de les atteindre. »

Interrogé sur la localisation des 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % détenus par l’Iran, Netanyahu a répondu qu’Israël disposait « d’informations intéressantes » à ce sujet, mais a refusé d’entrer dans les détails.

« Nous suivons cela de très près. Je peux vous dire qu’il s’agit d’un élément important d’un programme nucléaire », a-t-il ajouté.

« Il ne s’agit pas du seul élément. Ce n’est pas un élément suffisant. Mais c’est un élément important et nous disposons d’informations intéressantes à ce sujet, que vous me pardonnerez de ne pas partager avec vous. »

Au moins jusqu’à ce qu’Israël lance ses premières frappes contre le programme nucléaire iranien le 13 juin, la République islamique avait enrichi de l’uranium à une pureté pouvant atteindre 60 %, soit un peu moins que les 90 % nécessaires à la fabrication d’une bombe et bien plus que le plafond de 3,67 % imposé par l’accord nucléaire de 2015 – connu sous l’acronyme JCPOA -, dont Trump s’était retiré en 2018. C’est le seul État non doté de l’arme nucléaire à enrichir l’uranium à un tel niveau, qui n’a aucune utilisation civile.

Concernant le moment choisi pour la campagne israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, Netanyahu a expliqué qu’Israël « devait agir » parce que Téhéran se précipitait vers l’armement nucléaire depuis l’élimination du chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en septembre 2024.

Le Hezbollah, autrefois le plus puissant allié de Téhéran, a été considérablement affaibli par Israël au cours d’un conflit qui a duré plus d’un an, dont plusieurs mois de guerre totale dans le sud du Liban. Le groupe terroriste chiite libanais avait commencé à attaquer des communautés et des postes de l’armée à la frontière nord d’Israël, immédiatement après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023.

Netanyahu a également cité les plans de l’Iran visant à construire 300 missiles balistiques par mois comme facteur décisif dans le lancement de la campagne à ce moment précis. Il a affirmé que plus de la moitié des lanceurs de missiles balistiques de la République islamique avaient été détruits au cours des dix derniers jours.

Le Premier ministre a indiqué avoir fait part de ses préoccupations au président américain Donald Trump, qui selon lui comprend l’ampleur de la menace.

« Je lui ai fait part de la nécessité d’agir, et il l’a très bien comprise. Et je savais que lorsqu’il s’agirait de passer à l’action, il le ferait. »

« Il ferait ce qu’il faut pour l’Amérique. Il ferait ce qu’il faut pour le monde libre. Il ferait ce qu’il faut pour la civilisation. »

Un employé d’une entreprise de livraison roulant sur un pont devant des banderoles arborant une photo du président américain Donald Trump accompagnée d’un message, à Tel Aviv, le 22 juin 2025. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

La guerre à Gaza « pourrait prendre fin demain »

En ce qui concerne Gaza, où la guerre menée par Israël contre le Hamas dure depuis maintenant vingt mois sans qu’une issue ne soit en vue, Netanyahu a insisté sur le fait que les attaques contre l’Iran aideraient Israël à atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza.

« Sans l’échafaudage iranien, tout s’effondre », a-t-il souligné.

Il a affirmé que la guerre dans cette région « pourrait prendre fin demain ».

« Cela pourrait s’arrêter aujourd’hui si le Hamas se rend, dépose toutes ses armes et relâche tous les otages. Ce serait terminé en un instant », a-t-il insisté.

« Nous pensons pouvoir offrir un avenir différent à Gaza. »

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Les groupes terroristes palestiniens de Gaza détiennent toujours 50 otages, dont 49 des 251 personnes enlevées le 7 octobre, ainsi que le corps d’un soldat tué en 2014. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 28 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne. Vingt personnes seraient encore en vie et deux autres seraient dans un état critique.

Des proches d’Israéliens retenus en otages par des terroristes du Hamas à Gaza et des sympathisants manifestant pour leur libération devant le siège du Likud, à Tel Aviv, le 21 juin 2025. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Les négociations pour leur libération et la fin de la guerre sont dans l’impasse depuis plusieurs semaines, suite à la réponse du Hamas à la proposition de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff visant un cessez-le-feu temporaire et la libération des otages.

La proposition américaine prévoyait une trêve de 60 jours dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, accompagnée d’un retrait militaire partiel d’Israël et d’une augmentation de l’aide humanitaire, en échange de la libération de dix otages vivants et de dix-huit otages décédés.

La réponse du Hamas, jugée inacceptable par Israël et Witkoff, comprenait une exigence qui rendrait plus difficile la reprise des combats par Israël si les pourparlers sur un cessez-le-feu permanent n’étaient pas achevés à l’issue de la trêve de 60 jours. Elle prévoyait également la libération des dix otages encore en vie, échelonnée sur toute la durée de la trêve, plutôt qu’en deux groupes le premier et le septième jour, comme le stipulait l’offre américaine.

Pourtant, malgré l’impasse et le nouveau conflit avec l’Iran, Netanyahu a indiqué qu’Israël était toujours en contact avec les médiateurs et tentait d’obtenir du Hamas qu’il accepte un cessez-le-feu de 60 jours pendant lequel la moitié des otages seraient libérés.

« J’ai un plan pour une paix permanente », a-t-il insisté.

« Nous sommes prêts à entamer dès maintenant les négociations sur la proposition présentée par Witkoff. »

Visions d’un avenir radieux

Au-delà de Gaza, Netanyahu a déclaré qu’il pensait que l’Opération « Rising Lion » en Iran conduirait également à une extension des Accords d’Abraham, une série d’accords de normalisation entre Israël et les pays arabes négociés sous le précédent mandat de Trump.

« Des opportunités extraordinaires s’ouvrent ici », a-t-il déclaré, réaffirmant que la démonstration de force d’Israël « ouvre des possibilités que nous ne pouvons même pas imaginer ».

« Je peux imaginer une expansion massive des accords de paix », a-t-il poursuivi.

« Je peux envisager des collaborations qui peuvent sembler utopiques aujourd’hui, mais vous comprenez peut-être qu’elles ne le sont pas. »

« Nous verrons un avenir radieux, fait de sécurité, de prospérité, d’espoir et aussi de paix. »