Par téléphone, un agent israélien a dit à un général iranien : « Vous avez 12 heures pour fuir »

Un enregistrement audio divulgué révèle comment, le 13 juin, alors qu’Israël commençait à bombarder les sites nucléaires iraniens et à assassiner des responsables clés, ses agents de renseignement ont lancé une campagne visant à menacer les chefs militaires iraniens de rang inférieur.

Dans l’enregistrement, publié lundi par le Washington Post, on peut entendre un agent des services secrets, dont la voix a été modifiée, dire à un général iranien en persan qu’il a douze heures pour fuir avec sa famille avant qu’Israël ne le tue.

« J’ai un conseil pour vous maintenant : vous avez douze heures pour vous échapper avec votre épouse et votre enfant », dit l’agent des services secrets.

« Sinon, considérez-vous sur notre liste dès maintenant. »

Le Washington Post n’a pas identifié le général iranien, qui, selon lui, serait toujours en vie, et a coupé le son lors de l’appel. Le journal a rapporté que cet appel faisait partie d’une série d’appels passés à des hauts responsables iraniens au début des frappes israéliennes contre le programme nucléaire et les infrastructures militaires iraniens, dans le but de déstabiliser le régime du pays et de menacer les responsables de deuxième et troisième rangs qui remplaceraient les dirigeants assassinés.

Au début de l’appel, l’agent se présente comme un agent d’un pays ayant « envoyé Salami, Bagheri et Shamkhani en enfer », en référence aux trois hauts dirigeants iraniens tués par Israël au début de l’Opération « Rising Lion ». Il s’agit de Hossein Salami, chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, du général Mohammad Bagheri, chef de l’armée iranienne, et d’Ali Shamkhani, conseiller principal d’Ali Khamenei, le guide suprême iranien.

Le chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), Hossein Salami, s’exprimant lors d’une cérémonie marquant le premier anniversaire de la mort de l’ancien président iranien Ebrahim Raïssi, à Téhéran, en Iran, le 15 mai 2025. (Crédit : AFP)

Cet appel, dont le Washington Post a simplement déclaré avoir été transmis par « un Israélien ayant obtenu ces informations », semblait s’inscrire dans le cadre de la vaste opération de renseignement israélienne qui a accompagné les frappes contre les installations nucléaires iraniennes.

Dans le cadre de cette opération, des groupes d’agents et des armes ont été infiltrés secrètement en Iran. Outre l’élimination de chefs militaires, Israël a également éliminé de nombreux scientifiques nucléaires iraniens de haut rang. Lundi, une agence de presse semi-officielle iranienne a déclaré que le pays avait exécuté une personne arrêtée en 2023 pour collaboration avec l’agence de renseignement du Mossad.

Le bureau du Premier ministre a déclaré au Times of Israel qu’il n’avait aucun commentaire à faire sur l’article du Washington Post.

Plus tard au cours de l’appel, l’agent demande au général de réaliser une vidéo dénonçant le régime de Téhéran, dans laquelle il « déclare que nous avons quitté ce gouvernement et que nous ne sommes pas prêts à sacrifier nos vies pour des gens qui ont détruit notre pays pendant 46 ans ».

L’agent lui demande d’envoyer la vidéo via la plateforme de messagerie cryptée Telegram. Si le général a demandé où envoyer la vidéo, on ignore toutefois s’il l’a enregistrée ou envoyée.

Au cours de cet appel, l’agent secret affirme qu’Israël pourrait tuer le général à tout moment.

« Nous sommes plus près de vous que votre propre veine jugulaire », a-t-il déclaré.

« Mettez-vous cela dans la tête. Que Dieu vous protège. »