Plus de 10 % des membres d’un groupe juif britannique signent une lettre demandant l’arrêt de la guerre à Gaza

Trente-six membres de la principale organisation juive britannique ont signé une lettre publique critiquant la poursuite par Israël de la guerre contre le Hamas à Gaza, accusant Jérusalem de mettre en œuvre des politiques néfastes pour apaiser la frange d’extrême-droite du gouvernement.

Les membres du Board of Deputies of British Jews, qui compte au total plus de 300 membres, écrivent que « nos valeurs juives nous obligent à nous lever et à nous exprimer ».

Dans une lettre publiée dans le Financial Times, ils affirment que « les 18 derniers mois de guerre déchirante nous ont montré que le moyen le plus efficace de ramener les otages à la maison et de créer une paix durable est la diplomatie ».

Ils affirment que l’accord de cessez-le-feu signé en janvier comportait suffisamment de garanties internationales pour assurer la sécurité future d’Israël et qualifient la reprise de la guerre le mois dernier « d’offensive d’Itamar », ainsi nommée parce qu’elle était la condition posée par le ministre d’extrême-droite Itamar Ben Gvir pour réintégrer la coalition, permettant ainsi au budget du gouvernement israélien d’être adopté dans le délai nécessaire pour éviter des élections.

La lettre accuse Israël d’avoir tué des centaines de Palestiniens depuis lors, dont 15 dans un convoi d’ambulances, incident au cours duquel les forces israéliennes ont reconnu avoir agi par erreur.

« Le gouvernement israélien le plus extrémiste encourage ouvertement la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie, étrangle l’économie palestinienne et construit plus de nouvelles implantations que jamais », poursuivent les signataires, qui condamnent également un effort renouvelé en faveur d’une refonte du système judiciaire.

« L’âme d’Israël est en train d’être arrachée et nous, membres du Board of Deputies of British Jews, craignons pour l’avenir de l’Israël que nous aimons et avec lequel nous avons des liens si étroits », affirment les signataires, ajoutant qu’ils se joignent aux centaines de milliers de personnes qui font campagne en faveur de la libération des otages et la fin de la guerre lors de manifestations hebdomadaires à Tel Aviv et à Londres.

« Nous nous opposons à la guerre. Nous reconnaissons et déplorons la perte de vies palestiniennes. Nous aspirons au ‘jour d’après’ de ce conflit, lorsque la réconciliation pourra commencer. Alors que nous célébrons la fête de la liberté avec tant d’otages toujours en captivité, il est de notre devoir, en tant que juifs, de nous exprimer. »