Tsahal détruit un tunnel du Hezbollah pénétrant en Israël

L’armée israélienne a annoncé mardi avoir démoli un petit tunnel d’une dizaine de mètres du Hezbollah qui pénétraient en territoire israélien depuis le Liban, alors que son opération terrestre au nord de la frontière continue de cibler l’infrastructure du groupe terroriste.

Selon les forces israéliennes, le tunnel de 20 mètres de long n’avait pas d’issue en territoire israélien et son tracé traversait la Ligne bleue reconnue par les Nations unies sur environ 10 mètres, dans le secteur ouest de la frontière, près du village libanais de Marwahin, juste en face de la communauté israélienne de Zarit.

Aucune ville n’a jamais été menacée par le tunnel, a souligné l’armée

Selon les évaluations de l’armée israélienne, le Hezbollah a commencé la construction du tunnel il y a environ deux ans, et il a été rapidement identifié par Tsahal. L’armée a déclaré qu’elle souhaitait surveiller l’avancement des travaux du tunnel, plutôt que de révéler au Hezbollah qu’elle disposait des renseignements sur l’itinéraire souterrain.

Le tunnel a été physiquement localisé par des commandos lors de raids menés dans le sud du Liban il y a plusieurs mois, mais l’armée a souligné qu’il était déjà connu des forces israéliennes et qu’elles contrôlaient entièrement la zone.

L’armée a déclaré que les troupes avaient fouillé le tunnel et trouvé des armes à l’intérieur, notamment des explosifs et des missiles antichars.

Maintenant que les forces israéliennes opèrent dans le sud du Liban avec des forces plus importantes, elles ont déclaré avoir saisi l’occasion pour démolir le tunnel.

Tsahal affirme ne pas avoir connaissance d’autres tunnels pénétrant en Israël depuis le Liban.

Image publiée par l’armée israélienne le 8 octobre 2024 montrant l’emplacement d’un tunnel du Hezbollah passant sous la frontière israélienne avec le Liban et qui a été démoli. (Crédit : Armée israélienne)

Par ailleurs, l’armée a déclaré que le Hezbollah avait lancé quelque 180 roquettes depuis le Liban sur le nord d’Israël mardi, dont un barrage d’environ 25 projectiles tirés dans la soirée sur Kiryat Shmona.

Selon l’armée, certaines des roquettes tirées sur Kiryat Shmona ont été interceptées, tandis que d’autres ont touché le secteur. Il n’y a pas eu de blessés ni de dégâts importants dans cette attaque.

Certains des lance-roquettes utilisés par le Hezbollah pour tirer 105 projectiles sur Haïfa plus tôt dans la journée ont été pris pour cible par un drone de l’armée de l’air israélienne, a déclaré Tsahal, ajoutant qu’elle avait mené plusieurs frappes contre des bâtiments du Hezbollah et des postes de lancement de missiles antichars dans le sud du Liban au cours de la journée écoulée.

Un homme examine son appartement endommagé par une roquette du Hezbollah tirée depuis le Liban, à Kiryat Yam, dans le nord d’Israël, le 8 octobre 2024. (Crédit : AP Photo/Ariel Schalit)

Après ce tir de barrage, le commandement du front intérieur de Tsahal a émis des directives plus strictes dans plusieurs villes proches de Haïfa, empêchant les écoles de fonctionner à Kiryat Ata, Kiryat Bialik, Kiryat Yam et Kiryat Motzkin.

Les écoles resteront ouvertes à Haïfa même, à condition qu’un abri antiatomique puisse être atteint assez rapidement, a indiqué l’armée israélienne.

Une frappe aérienne tue le chef du centre logistique du Hezbollah

La nuit dernière, l’armée israélienne a déclaré avoir frappé un dépôt d’armes et un autre site du Hezbollah à Beyrouth. Lundi soir, l’armée a déclaré qu’un drone avait frappé une école à Tayr Harfa, dans le sud du Liban, où un groupe de terroristes du Hezbollah avait été repéré.

Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré mardi que 50 terroristes et au moins six hauts commandants du Front Sud du Hezbollah avaient été tués lors d’une vaste vague de frappes aériennes dans le sud du Liban la veille.

Le Front Sud, responsable de l’activité militaire du groupe terroriste dans le sud du Liban, était commandé par Ali Karaki, qui a été tué en même temps que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le mois dernier.

« Les terroristes que nous avons éliminés hier sont les commandants et les terroristes qui devaient – le jour où l’ordre serait donné – s’infiltrer en Israël, dans les villes du nord, pour assassiner et enlever des civils israéliens », a déclaré Hagari.

Une autre frappe, lundi à Beyrouth, a permis d’éliminer le chef du quartier général logistique du Hezbollah, Suhail Hussein Husseini, a déclaré Tsahal. Il était membre du Conseil du Jihad du Hezbollah, l’organe militaire suprême du groupe terroriste.

« Husseini a joué un rôle crucial dans les transferts d’armes entre l’Iran et le Hezbollah et était responsable de la distribution des armes de pointe entre les unités du Hezbollah, supervisant à la fois le transport et l’attribution de ces armes », a déclaré Tsahal.

L’armée a indiqué qu’il était « responsable de la budgétisation et de la gestion logistique des projets les plus sensibles du Hezbollah, y compris les plans de guerre de l’organisation et d’autres opérations spéciales, telles que la coordination des attaques terroristes contre l’État d’Israël à partir du Liban et de la Syrie ».

L’armée a déclaré que le quartier général comprenait également le service de recherche et de développement du Hezbollah, qui est responsable de la fabrication de missiles de précision.

Sur le terrain, les troupes de la brigade Golani ont capturé une position de combat du Hezbollah dans le sud du Liban, située dans une oliveraie et une maison adjacente, a déclaré Tsahal.

Un lanceur de mortier dans une position de combat du Hezbollah dans le sud du Liban, dans une photo diffusée le 8 octobre 2024. (Crédit : armée israélienne)

L’armée a déclaré que les troupes avaient trouvé un mortier amorcé visant Israël, des munitions, l’infrastructure d’un tunnel et des aires de repos pour les agents du Hezbollah.

À l’intérieur de la maison, les soldats ont trouvé une cache d’armes, y compris des armes à feu, des missiles antichars et d’autres équipements.

L’armée israélienne a déclaré que l’équipement et le site auraient été utilisés pour tendre des embuscades aux soldats israéliens et attaquer des villes dans le nord d’Israël.

450 membres du Hezbollah tués en une semaine d’opérations

Selon de nouvelles évaluations de Tsahal mardi, quelque 450 membres du Hezbollah ont été tués par les troupes et les frappes aériennes au cours de la dernière semaine d’opérations terrestres. Quatre divisions de Tsahal opèrent actuellement dans les villages libanais le long de la frontière, la dernière ayant été déployée dans la nuit de lundi à mardi.

La 98e division de l’armée israélienne a fait le bilan d’une semaine d’opérations dans le sud du Liban, indiquant que ses troupes avaient tué plus de 200 terroristes du Hezbollah dans plusieurs villages adjacents à la frontière israélienne.

La formation d’élite de parachutistes et de commandos, rejointe par la 7e brigade blindée et l’unité d’élite de génie de combat Yahalom, ont été les premières forces israéliennes à entrer au Liban lorsque les opérations terrestres ont officiellement commencé le 30 septembre.

Tsahal a déclaré que la division avait démoli plusieurs tunnels et localisé des centaines d’armes dans des villages proches de la frontière, qui étaient censées être utilisées par le Hezbollah pour attaquer le nord d’Israël.

Plus de 100 tonnes d’explosifs ont été utilisées par la division pour démolir les sites du Hezbollah en surface et en sous-sol, selon des sources militaires.

La division, qui a combattu le Hamas à Gaza pendant des mois, a déclaré que le Hezbollah était un ennemi différent du Hamas, mais pas nécessairement plus fort.

La division a constaté que le Hezbollah est une force de combat beaucoup plus organisée que le Hamas, mais qu’il opère principalement en surface et non dans des tunnels comme le groupe terroriste à Gaza. Le Hezbollah dispose également d’armes plus perfectionnées et de meilleures fortifications, selon la division.

Néanmoins, la division a déclaré qu’elle avait l’avantage et que ses opérations avaient été couronnées de succès.

La semaine dernière, six membres de l’unité commando Egoz ont été tués au cours d’une bataille féroce avec des membres du Hezbollah, et trois autres parachutistes ont été tués dans des incidents distincts le même jour.

Par ailleurs, mardi soir, en Syrie, une frappe aérienne israélienne sur Damas aurait visé un haut responsable du Hezbollah au sein de l’unité 4400 du groupe terroriste, a rapporté le média saoudien Al-Hadath.

L’unité 4400 est chargée de livrer des armes de l’Iran et de ses mandataires au Hezbollah au Liban.

L’agence de presse syrienne SANA, citant une source militaire, a fait état de sept civils tués et de 11 blessés lors de la frappe, qui a touché un immeuble résidentiel et commercial dans le quartier de Mezzeh, dans la capitale.

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استهداف شقة في الدور السفلي بـ حي المزه بالقرب من السفارة الايرانية ???????? – دمشق المحتلة – سوريا و انباء عن عملية اغتيال شخصية كبيرة???? pic.twitter.com/vuT6Ioweqj

— فهد ???????? ( أخوان مريم ) ???????? (@fahadddd83) October 8, 2024

Outre les victimes, la frappe a causé « d’importants dégâts matériels ». Elle a ajouté que les secouristes s’efforçaient toujours d’extraire des personnes de sous les décombres.

Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, Israël – qui commente rarement les frappes isolées en Syrie – aurait effectué des centaines de frappes, ciblant principalement des positions de l’armée et des combattants soutenus par l’Iran, y compris le Hezbollah.

Le Hezbollah a commencé à lancer des missiles sur Israël il y a exactement un an, en soutien à son allié le Hamas, à la suite de l’attaque contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle quelque 1 200 personnes ont été tuées et 251 ont été prises en otage.

Les principaux dirigeants du Hezbollah ont déclaré à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée que le groupe ne cesserait pas ses tirs tant qu’un cessez-le-feu n’aurait pas été conclu à Gaza, mais cela semble avoir changé mardi après que le chef adjoint Naim Qassem a exprimé son soutien aux efforts visant à mettre un terme aux combats sans mentionner la guerre dans l’enclave.

Les troupes israéliennes en opération dans le sud du Liban, une image autorisée à la publication le 9 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Israël a intensifié ses frappes sur le Hezbollah ces dernières semaines, cherchant à éloigner le groupe terroriste de la frontière, conformément à une résolution des Nations unies de 2006.

Cette escalade fait suite à la décision d’Israël, le mois dernier, de faire du retour des habitants du Nord dans leurs foyers un objectif de guerre officiel. Quelque 60 000 habitants ont été évacués des villes du nord à la frontière du Liban peu après l’attaque du Hamas le 7 octobre, de peur que le Hezbollah ne mène une attaque similaire.

Les attaques contre le nord d’Israël ont entraîné la mort de 26 civils en Israël. En outre, 33 soldats et réservistes de Tsahal sont morts dans des escarmouches transfrontalières et dans l’opération terrestre lancée au Sud-Liban à la fin du mois de septembre.

Deux soldats du nord d’Israël ont été tués lors d’une attaque de drone en provenance d’Irak, et plusieurs attaques en provenance de Syrie ont également eu lieu, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.

Le Hezbollah a nommé 516 membres – dont Nasrallah – qui ont été tués par Israël au cours de la guerre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Quatre-vingt-quatorze agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués.

Ces chiffres n’ont pas été régulièrement mis à jour depuis qu’Israël a lancé sa nouvelle offensive contre le Hezbollah en septembre, y compris l’opération terrestre au cours de laquelle l’armée affirme qu’au moins 450 membres du Hezbollah ont été tués.

L’AFP a contribué à cet article.