Un ex-soldat dit à CNN avoir été témoin de « punitions collectives » en Cisjordanie

Un ancien soldat ayant servi dans le bataillon Netzah Yehuda de l’armée israélienne, qui a été au centre de plusieurs controverses sur les droits de l’Homme par le passé, a déclaré à CNN qu’il a été témoin d’une « punition collective » qui aurait été, selon lui, infligée par Tsahal à des Palestiniens en Cisjordanie.

« Il y avait des enfants qui jetaient des pierres dans un petit village, ce qui n’est normalement pas grave. Mais le commandant de la compagnie a décidé de leur organiser ‘une fête’. Il a donc pris l’équipe d’intervention d’urgence et vingt soldats. Ils ont fait du porte-à-porte, lançant des grenades incapacitantes et des grenades à gaz dans les maisons des gens pour les punir d’avoir jeté des pierres », a raconté l’ancien soldat à CNN, sous couvert d’anonymat.

Le reportage cite également quatre anciens commandants de l’unité impliqués dans les violations présumées des droits de l’Homme – le lieutenant-colonel Nitaï Okashi, le lieutenant-colonel Uri Levy et le lieutenant-colonel Shlomo Shiran – qui ont été promus à des postes de responsabilité dans l’armée, et dont certains opèrent actuellement dans la bande de Gaza.

Le bataillon de la Brigade Kfir du Corps d’Infanterie, composé en grande partie de nationalistes ultra-orthodoxes, a été impliqué par le passé dans des controverses liées à l’extrémisme de droite et à la violence contre les Palestiniens, notamment avec la mort en 2022 d’Omar Asad. Asad était un Palestinien de 78 ans qui avait la citoyenneté américaine qui est mort d’un arrêt cardiaque après que les soldats du bataillon l’eurent ligoté et laissé avec d’autres détenus sur un chantier de construction près de Ramallah par une froide nuit de janvier.

À la suite de cet incident et d’autres rapports faisant état d’abus dont les Palestiniens auraient été victimes de la part des soldats du bataillon, Tsahal a décidé de déplacer l’unité hors de Cisjordanie en décembre 2022 afin que les troupes ne soient plus en contact avec les Palestiniens.

« Beaucoup d’entre nous ne considéraient probablement pas les Arabes, les Palestiniens en particulier, comme des personnes ayant des droits – comme s’ils étaient vraiment les occupants d’une partie de la Terre et qu’ils devaient être déplacés », a expliqué l’ancien soldat de Netzah Yehuda à CNN.

En avril, le Département d’État américain a établi que l’unité avait commis des violations flagrantes des droits de l’Homme à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie avant la guerre de Gaza, mais il s’est abstenu de supprimer le financement de l’unité à la suite de ces allégations.