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Un lycéen israélien arrêté et condamné pour un supposé salut nazi à Auschwitz

Des gardes ont interpellé un élève de Kiryat Bialik après l’avoir vu lever le bras ; un camarade affirme qu’il voulait seulement gâcher une photo prise devant les grilles du camp

Des visiteurs passent sous la porte principale ornée de l'inscription « Arbeit macht frei » à l'entrée du camp d'extermination nazi d'Auschwitz, à Oswiecim, en Pologne, le 5 décembre 2019. (Crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP)
Des visiteurs passent sous la porte principale ornée de l'inscription « Arbeit macht frei » à l'entrée du camp d'extermination nazi d'Auschwitz, à Oswiecim, en Pologne, le 5 décembre 2019. (Crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP)

Un lycéen israélien a été arrêté par la police polonaise et condamné à une amende pour avoir apparemment fait un salut nazi lors d’un voyage scolaire au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau en Pologne, ont rapporté dimanche les médias israéliens.

L’élève a été interrogé pendant deux heures avant d’être condamné à une amende de 1 500 zlotys (380 dollars), selon le site Ynet.

Un autre étudiant du groupe a toutefois déclaré à la Treizième chaîne que le garçon ne faisait que saluer un autre lycéen.

Selon ce dernier, le groupe, scolarisé dans une école de Kiryat Bialik, se trouvait à l’entrée du camp lorsque l’un des élèves a tenté de prendre une photo des tristement célèbres grilles.

Le suspect lui a alors fait des signes de la main pour l’empêcher de prendre la photo. Bien que son ami lui ait conseillé d’abaisser son bras en lui disant que « cela ne donnait pas une bonne impression », il l’a de nouveau levé lorsque son camarade de classe a de nouveau essayé de prendre une photo.

Dans une vidéo de l’incident diffusée par la Treizième chaîne, on voit le suspect lever son bras avant qu’un autre étudiant ne le rabaisse brusquement.

Les agents de sécurité, qui surveillaient la scène via des caméras, ont interpellé l’adolescent malgré les protestations de ses camarades.

« Les agents de sécurité n’ont écouté personne, ils ne nous ont pas laissé parler. Immédiatement, ils l’ont emmené », a déclaré un élève à la Treizième chaîne.

En Pologne, le salut nazi est interdit par la loi qui proscrit les symboles fascistes.

Les gardes ont informé la police locale, qui a ouvert une enquête. Un enseignant et un guide polonais sont restés avec l’étudiant pendant sa détention.

Il restera avec le groupe jusqu’à son retour dans le pays à la fin du voyage dans deux jours, a rapporté la Treizième chaîne.

Le ministère de l’Éducation a déclaré dans un communiqué qu’il considérait cet « incident inhabituel avec la plus grande gravité ».

Il a souligné que « ce geste est inacceptable et totalement contraire aux valeurs du système éducatif israélien ainsi qu’à l’objectif du voyage en Pologne ».

Il a ajouté que les actes de l’étudiant feraient l’objet d’un examen approfondi à son retour dans le pays. Les fonctionnaires du ministère examineront les circonstances de l’incident et « mettront en place des mesures pour s’assurer qu’il ne se répète pas ».

Le musée d’Auschwitz-Birkenau a également condamné l’incident.

« Commettre un tel acte sur un site historique où l’Allemagne nazie a assassiné environ un million de Juifs, ainsi que des dizaines de milliers de Polonais, de Roms, de prisonniers de guerre soviétiques et d’autres victimes, est non seulement profondément offensant et moralement répréhensible, mais constitue également une violation de la loi », a déclaré le musée dans un communiqué rapporté par Ynet.

Des jeunes juifs du monde entier ont participé à la Marche des vivants au camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne le 11 avril 2018 (Yossi Zeliger / Flash90)

Les voyages en Pologne sont conçus comme une expérience éducative sur la Shoah. Jusqu’à 25 000 lycéens israéliens y participaient chaque année avant la pandémie de coronavirus.

En 2023, Israël et la Pologne ont convenu de reprendre ces visites après une interruption de trois ans due à des tensions diplomatiques sur les programmes scolaires. Le gouvernement polonais de droite dure de l’époque, désormais hors du pouvoir, exigeait un droit de regard sur le contenu des voyages, tout en restreignant la liberté d’expression concernant le rôle des Polonais dans la Shoah.

Les voyages ont de nouveau été suspendus après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et le déclenchement de la guerre à Gaza.

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