Un manifeste prônant la violence attribué au tireur présumé de Washington

Le manifeste de l’auteur présumé de la fusillade survenue au Musée juif de Washington, un document qui a été mis en ligne mercredi soir, défend le recours à « l’action armée » pour protester contre ce que l’homme appelle « le génocide » qui serait actuellement perpétré contre les Palestiniens, dans la bande de Gaza.

La déclaration, qui a été diffusée sur le réseau social X à 22 heures précises, heure locale – soit moins d’une heure après la fusillade meurtrière – est signée Elias Rodriguez, le nom du suspect qui a été arrêté par la police. Il pourrait s’agir d’un message programmé ou posté par un tiers ; son authenticité n’a pas pu été vérifiée.

La police a fait savoir qu’Elias Rodriguez était le principal suspect des coups de feu à bout portant qui ont entraîné la mort de Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim, deux employés de l’ambassade d’Israël. Le couple quittait un événement organisé par l’American Jewish Committee (AJC) au Musée juif de la capitale lorsque l’attaque meurtrière s’est produite.

Après les tirs, l’homme est entré dans le musée. Il a été arrêté par les agents qui assuraient la sécurité de l’événement et il a commencé à scander : « Free Free Palestine », selon des images de la scène.

La manifeste d’environ 900 mots qui a été posté sur internet mentionne le nombre élevé de morts dans la guerre que mène Israël contre le Hamas à Gaza et il fait référence au soldat de l’armée de l’air américaine Aaron Bushnell, qui est décédé après s’être immolé devant l’ambassade d’Israël à Washington, au mois de février 2024, en signe de protestation contre la guerre. Bushnell, écrit l’auteur, est l’un de ceux qui se sont « sacrifiés dans l’espoir d’arrêter le massacre ».

La déclaration exprime également un mécontentement à l’égard du soutien américain à Israël, affirmant qu’alors que l’opinion publique s’est retournée contre l’État juif, « le gouvernement américain a tout simplement haussé les épaules, il se passera de l’opinion publique, il la pénalisera là où il peut le faire, il l’étouffera en lui donnant des assurances fades, en disant qu’il fait tout ce qu’il peut pour freiner Israël- quand il ne peut pas purement et simplement criminaliser les mouvements de protestation ».

Il évoque les manifestations massives condamnant la guerre aux États-Unis et dans d’autres villes occidentales, tout en faisant remarquer que « jusqu’à présent, la rhétorique n’a pas donné grand-chose ».

L’auteur termine en semblant prendre la défense de la « moralité de la manifestation armée », affirmant que ses actions auraient été moralement justifiées même si elles avaient été commises en réponse à la guerre qui avait opposé Israël au Hamas en 2014 – moment où, dit-il, il avait appris à connaître le conflit. Dans sa déclaration, il se dit convaincu que ses actions seront désormais considérées par de nombreux Américains comme « hautement lisibles », disant qu’elles ont été « la seule chose sensée à faire ».

Le manifeste a été posté sur un compte caractérisé par de violents sentiments anti-israéliens, avec notamment des références à des actions violentes contre des Israéliens et une « blague » sur l’attentat à la bombe perpétré contre le New York Times. Il contient également des messages de soutien au Hamas et au Hezbollah. Plusieurs messages font référence à Chicago, où le tireur présumé est né et où il a grandi.

Israël a lancé sa guerre contre le Hamas après le massacre perpétré par le groupe terroriste le 7 octobre 2023. Ce jour-là, environ 5 000 terroristes avaient franchi la frontière avec la bande de Gaza et ils s’étaient livrés à un carnage qui avait coûté la vie à plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, dans le sud d’Israël. 251 autres personnes avaient été enlevées et prises en otage.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous la direction du Hamas, affirme que plus de 53 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Un bilan invérifiable et qui ne fait pas de distinction entre civils et terroristes. De son côté, Israël a fait savoir, au mois de janvier, que quelque 20 000 hommes armés avaient perdu la vie dans les combats depuis le début de la guerre – en plus de 1600 terroristes qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre.