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Décès d’Isabelle Choko, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz

Elle était devenue une grande championne d’échecs avant de témoigner de la déportation

Isabelle Choko, survivante de la Shoah, lors d'une cérémonie marquant le 65e anniversaire de la liquidation du ghetto de Lodz, le 26 août 2009, devant le plus ancien cimetière juif de Lodz, la deuxième ville de Pologne. (Crédit : AFP PHOTO / JANEK SKARZYNSKI)
Isabelle Choko, survivante de la Shoah, lors d'une cérémonie marquant le 65e anniversaire de la liquidation du ghetto de Lodz, le 26 août 2009, devant le plus ancien cimetière juif de Lodz, la deuxième ville de Pologne. (Crédit : AFP PHOTO / JANEK SKARZYNSKI)

Isabelle Choko, une des dernières grandes témoins de la Shoah, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, est décédée vendredi dernier à l’âge de 94 ans.

Née Izabela Sztrauch Galewska le 18 septembre 1928 à Łódź, en Pologne, elle a été enfermée avec ses parents pharmaciens dans le ghetto de la ville en 1940.

Pendant cette période, elle a été touchée par la jaunisse, la diphtérie et la typhoïde. Son père a succombé aux privations, à la faim et au manque de médicaments.

Alors que le ghetto a été liquidé pendant l’été 1944, Izabela et sa mère se sont cachées afin d’échapper aux déportations. Elles ont été découvertes par les nazis alors qu’elles se dissimulaient sous un plancher, puis déportées au camp d’extermination d’Auschwitz II-Birkenau. Elles ont intégré le camp de travaux forcés de Waldeslust, annexe du camp de concentration de Bergen-Belsen, une semaine après leur arrivée. Izabela a été affectée à la construction de bunkers et à la pose de rails de chemins de fer pour l’entreprise allemande Hochtief.

Toutes deux touchées par le typhus début 1945 après avoir été transférées en camion avec les autres détenues au camp de concentration de Bergen-Belsen, sa mère n’a pas survécu.

À la libération, elle ne pesait plus que 25 kg. Après avoir été soignée par la Mission vaticane dans un hôpital improvisé, elle a été transférée à l’hôpital de Norrköping en Suède.

En février 1946, Izabela prend le bateau pour la France via l’Angleterre pour s’installer chez un oncle, à Paris. En mai, elle rencontre Arcadie/Arthur Choko, qu’elle épouse en décembre à Saint-Maur-des-Fossés. Ils auront trois enfants.

Dix ans après son arrivée en France, Isabelle Choko est devenue championne nationale d’échecs – elle a appris à jouer dans le ghetto. En 1957, elle a remporté, avec Chantal Chaudé de Silans, la poule B du championnat du monde féminin d’échecs organisé aux Pays-Bas.

Elle a participé, en 1994, à l’édification d’un monument au cimetière du Père-Lachaise en souvenir des déportés du camp de Bergen-Belsen. Au début des années 2000, elle a décidé de témoigner sur la déportation en publiant son autobiographie Mes deux vies.

Elle est depuis apparue dans plusieurs documentaires et est devenue présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz en 2022.

Isabelle Choko était Officière de la Légion d’honneur (chevalière en 2007 et officière en 2016), Chevalier de l’Ordre national du Mérite et Chevalier des Palmes académiques.

Elle avait publié une nouvelle autobiographie, son quatrième livre, dédiée à sa mère, en début d’année : La mort en échec. Elle avait été invitée de l’émission « 28 minutes » sur Arte en janvier pour en parler.

« Continuez d’aimer et de rire », disait-elle aux élèves quand elle venait inlassablement dans les établissements scolaires témoigner de la déportation.

L’Elysée lui a rendu hommage, saluant « la mémoire d’une figure de l’engagement pour la mémoire, et le parcours d’une femme de passion et de transmission ».

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