Décès d’Isabelle Choko, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz
Elle était devenue une grande championne d’échecs avant de témoigner de la déportation

Isabelle Choko, une des dernières grandes témoins de la Shoah, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, est décédée vendredi dernier à l’âge de 94 ans.
Née Izabela Sztrauch Galewska le 18 septembre 1928 à Łódź, en Pologne, elle a été enfermée avec ses parents pharmaciens dans le ghetto de la ville en 1940.
Pendant cette période, elle a été touchée par la jaunisse, la diphtérie et la typhoïde. Son père a succombé aux privations, à la faim et au manque de médicaments.
Alors que le ghetto a été liquidé pendant l’été 1944, Izabela et sa mère se sont cachées afin d’échapper aux déportations. Elles ont été découvertes par les nazis alors qu’elles se dissimulaient sous un plancher, puis déportées au camp d’extermination d’Auschwitz II-Birkenau. Elles ont intégré le camp de travaux forcés de Waldeslust, annexe du camp de concentration de Bergen-Belsen, une semaine après leur arrivée. Izabela a été affectée à la construction de bunkers et à la pose de rails de chemins de fer pour l’entreprise allemande Hochtief.
Toutes deux touchées par le typhus début 1945 après avoir été transférées en camion avec les autres détenues au camp de concentration de Bergen-Belsen, sa mère n’a pas survécu.
À la libération, elle ne pesait plus que 25 kg. Après avoir été soignée par la Mission vaticane dans un hôpital improvisé, elle a été transférée à l’hôpital de Norrköping en Suède.
En février 1946, Izabela prend le bateau pour la France via l’Angleterre pour s’installer chez un oncle, à Paris. En mai, elle rencontre Arcadie/Arthur Choko, qu’elle épouse en décembre à Saint-Maur-des-Fossés. Ils auront trois enfants.
Dix ans après son arrivée en France, Isabelle Choko est devenue championne nationale d’échecs – elle a appris à jouer dans le ghetto. En 1957, elle a remporté, avec Chantal Chaudé de Silans, la poule B du championnat du monde féminin d’échecs organisé aux Pays-Bas.
Elle a participé, en 1994, à l’édification d’un monument au cimetière du Père-Lachaise en souvenir des déportés du camp de Bergen-Belsen. Au début des années 2000, elle a décidé de témoigner sur la déportation en publiant son autobiographie Mes deux vies.
Elle est depuis apparue dans plusieurs documentaires et est devenue présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz en 2022.
Isabelle Choko était Officière de la Légion d’honneur (chevalière en 2007 et officière en 2016), Chevalier de l’Ordre national du Mérite et Chevalier des Palmes académiques.
Elle avait publié une nouvelle autobiographie, son quatrième livre, dédiée à sa mère, en début d’année : La mort en échec. Elle avait été invitée de l’émission « 28 minutes » sur Arte en janvier pour en parler.
« Continuez d’aimer et de rire », disait-elle aux élèves quand elle venait inlassablement dans les établissements scolaires témoigner de la déportation.
L’Elysée lui a rendu hommage, saluant « la mémoire d’une figure de l’engagement pour la mémoire, et le parcours d’une femme de passion et de transmission ».
Isabelle Choko nous avait fait l'honneur d'être présente en décembre dernier lors de l'inauguration de la plaque en hommage à la famille Pikovsky à Boulogne-Billancourt. https://t.co/T9rW8wuaCB
— Stéphanie Trouillard (@Stbslam) July 21, 2023
Nous apprenons avec beaucoup de tristesse la disparition de Isabelle Choko, survivante du ghetto de Lodz, d'Auschwitz-Birkenau et de Bergen-Belsen.
Nous adressons nos pensées émues à ses proches. 1/3 pic.twitter.com/KzWwutTu59— CRIF (@Le_CRIF) July 21, 2023
Isabelle Choko, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, celle qui avait mis “la mort en échec”, nous a quittés.
Rescapée du ghetto de Lodz et du camp d’Auschwitz, nous perdons un témoin infatigable, engagé pour la transmission de la mémoire.
Mes pensées à ses proches. pic.twitter.com/3REuz90YZk
— Patricia Miralles (@MIRALLESMP) July 21, 2023
C’est avec une grande tristesse que nous apprenons la disparition d'Isabelle Choko à 95 ans.Survivante d'Auschwitz, elle avait commencé à témoigner en 2001 et était Pdte d’honneur de l’AFMA.
J’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches. pic.twitter.com/RqkdFyoKxz— Caroline Pozmentier-Sportich (@CPozmentier) July 22, 2023
J’ai eu l’immense privilège de visiter Bergen Belsen avec Isabelle Choko et de nouer une relation avec elle. « La petite fille aux yeux bleus » était une grande dame, pétillante et passionnante. Et ses yeux toujours aussi bleus.Tristesse aujourd’hui et bonheur de l’avoir connue https://t.co/s4sMkYENVZ
— Laurence Rossignol (@laurossignol) July 24, 2023
La jeune fille aux yeux bleus nous a quittés hier. https://t.co/tWzsq9qjxU…
Hommage à Isabelle Choko (1928-2023) sur le site de l' @APHG_National
Née à Lodz, enfermée dans le ghetto, déportée à Auschwitz-Birkenau puis à Bergen-Belsen elle témoignait inlassablement. pic.twitter.com/J7DjJSYD8W— Christine Guimonnet ???? ???? (@GuimonnetCh) July 22, 2023
Quand je lui avais demandé si elle avait une héroïne, Isabelle Choko m'avait répondu du tac au tac : Marie Curie.
Elle avait désigné son bureau sur lequel trônait en bonne place une photo de la scientifique.
Isabelle était belle, et Isabelle riait. ???? #LestWeForget2022 pic.twitter.com/Eiv3eYMPOb— MS Seeberger (@MsSeeberger) July 22, 2023
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????Isabelle Choko, née Izabela Sztrauch Galewska le 18 septembre 1928 à Łódź en Pologne, est une rescapée des camps de concentration nazis et championne de France d’échec.
Elle est décédée le 21 juillet ????️ ⤵️ pic.twitter.com/R5TcxGmstw
— Arnaud Gallais ???????????????????? (@arnaud_gallais) July 22, 2023
Isabelle (Sztrauch) Choko, championne de France 1956 n'est plus
Survivante du ghetto de Lodz, d'Auschwitz-Birkenau et de Bergen-Belsen, championne de France d'échecs en 1956, Isabelle Choko s'éteint le 21 juillet 2023 à l'âge de 94 ans. https://t.co/TjGUleikKz pic.twitter.com/Mj0Ehtqy8o
— Europe Echecs (@EuropeEchecs) July 23, 2023
We are deeply saddened by the passing of Isabelle Choko, a concentration camp survivor during World War II who eventually became a successful chess player.
Originally from Poland, she settled in Paris after the war. She became French women’s champion and represented her new… pic.twitter.com/md23f4GrDU
— International Chess Federation (@FIDE_chess) July 24, 2023
« Continuez d’aimer et de rire. » disait Isabelle Choko aux élèves quand elle venait inlassablement témoigner de la déportation dans les camps nazis. D’origine juive polonaise, elle était rescapée de la #shoah . Plus tard elle devint championne d’échec. Elle vient de partir.????️ pic.twitter.com/S2Yq64ywNe
— Laurence Patrice (@lau_patrice) July 21, 2023