Dialogue judéo-chrétien : la lutte contre l’antisémitisme doit être une « grande cause nationale »

Dans une tribune publiée dans le journal La Croix, l’historien Jean-Dominique Durand et le père Christophe Le Sourt appellent à faire de la lutte contre l’antisémitisme une « grande cause nationale ».

« Depuis l’enlèvement et l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, ce sont onze de nos concitoyens, dont trois enfants, qui ont été assassinés uniquement parce qu’ils étaient Juifs », commencent-ils par rappeler.

Ils écrivent ensuite : « Oui, l’actuelle montée vertigineuse des actes antisémites doit nous alarmer. Comment, en particulier, ne pas être atterré et révolté par le récent viol d’une enfant de 12 ans, puis, quelques jours plus tard, par les agressions physiques de six jeunes adolescents ? », faisant ici référence au viol d’une enfant juive en juin dernier à Courbevoie, ainsi qu’à l’agression de six adolescents juifs à la sortie d’un cinéma à Levallois-Perret.

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Face à la montée de cet « antisémitisme d’atmosphère », Durant et Le Sourt veulent se faire l’écho de l’appel du grand rabbin de France, Haïm Korsia, à faire de la lutte contre l’antisémitisme une « grande cause nationale ».

Ils proposent notamment de donner davantage de visibilité à cette cause grâce « à des diffusions gratuites de messages sur les radios et les télévisions publiques ».

« L’antisémitisme, qui est polymorphe dans son expression, et qui se répand comme un virus aux multiples variants, dont le dernier avatar est l’antisionisme, est un indicateur essentiel pour la société », écrivent-ils.

« Il est, de façon séculaire, le signal inquiétant de l’inaptitude d’une société à accepter l’altérité. Un peu comme un sismographe qui annonce les éventuels périls à venir. »

Durant et Le Sourt concluent leur tribune en affirmant que « si l’antijudaïsme et l’antisémitisme sont un drame pour les Juifs, c’est la Nation tout entière qui est visée dans sa richesse et dans sa cohésion ».

Pour rappel, les actes antisémites ont quasiment triplé en France depuis le début de l’année, avec « 887 faits » recensés au premier semestre selon le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin, alors qu’ils étaient 304 au cours de la même période en 2023.