Courbevoie : 2 ados de 13 ans mis en examen pour viol et violences antisémites sur une ado de 12 ans
Les suspects auraient voulu se venger car la victime aurait caché sa religion juive de peur de se faire agresser, et aurait eu de mauvais propos sur la Palestine
En France deux adolescents ont été mis en examen mardi soir pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences antisémites sur une mineure juive de 12 ans, dans la banlieue de Paris.
Selon le parquet de Nanterre (ouest de la capitale), un troisième suspect, également mineur, a été placé sous le statut de témoin assisté pour viol et mis en examen pour les autres infractions visées par l’enquête.
Deux des trois adolescents, âgés de 13 ans, ont été placés sous mandat de dépôt par un juge des libertés et de la détention, tandis que le troisième, âgé de 12 ans, a fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire provisoire, selon la même source.
Ils ont été présentés mardi après-midi à un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour viol et agression sexuelle en réunion sur mineure de 15 ans, tentative d’extorsion, atteinte à l’intimité de la vie privée et menace de mort.
Voici le récit du calvaire enduré par la jeune fille juive à Courbevoie.
C’est ignoble. https://t.co/d3K5HC17YR pic.twitter.com/w8ft5RZPJy— Laurent de Béchade (@LaurentDBE) June 18, 2024
Les infractions de « violences et injures » sont « aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion », a précisé le ministère public.
Selon une source policière, la mineure a expliqué avoir été abordée par trois adolescents et entraînée dans un hangar alors qu’elle se trouvait dans un parc proche de son domicile avec un ami.
Les suspects l’ont frappée et « lui ont imposé des pénétrations anales et vaginales, une fellation, tout en proférant des menaces de mort et des propos antisémites », a précisé cette même source.
Son ami est parvenu à identifier deux des agresseurs. L’adolescente a été prise en charge par les sapeurs-pompiers et transportée à l’unité médico-judiciaire de Garches (ouest de Paris).
L’affaire avait débuté samedi soir après des « dénonciations » de la jeune fille qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête en flagrance, d’abord confiée au commissariat de Courbevoie, puis à la brigade territoriale de protection de la famille des Hauts-de-Seine.
Elle y expliquait que l’un des suspects était son ex-petit-ami qui lui avait demandé pourquoi elle cachait sa religion. Elle avait répondu par peur d’être agressée.
Selon Le Parisien, « l’ancien petit ami aurait déclaré être en colère, parce que la victime lui aurait caché sa religion juive dans son téléphone portable. Les enquêteurs auraient retrouvé des propos et des images antisémites – notamment celle d’un drapeau israélien brûlé. » Un deuxième mineur aurait dit aux policiers, toujours selon Le Parisien, « avoir frappé la jeune fille aux motifs qu’elle aurait eu de mauvaises paroles à propos de la Palestine ». L’unité médico-judiciaire de Garches (Hauts-de-Seine) a procédé à un examen gynécologique qui a confirmé le viol de la jeune fille.
Les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, selon des chiffres du gouvernement, qui a fait état de « 366 faits antisémites » recensés entre janvier et mars, en hausse de 300 % sur un an.
En janvier, le Crif avait rapporté une forte augmentation des actes antisémites en France, multipliés par quatre en un an, de 436 en 2022 à 1 676 en 2023, avec une « explosion » après les massacres barbares commis par les terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre en Israël et aidés par des civils palestiniens complices. Les actes barbares commis par ces Palestiniens incluaient notamment le viol à large échelle.
Le président du Consistoire central, Elie Korchia, a exprimé mardi soir dans un tweet son « soutien à cette jeune victime, de confession juive, qui a subi un viol et des agressions insupportables », déplorant « un crime sexuel sordide et ignoble qui nous émeut profondément ».
« Nul ne saurait être dédouané face à ce déferlement antisémite sans précédent », a commenté sur X le grand rabbin de France Haïm Korsia, se disant « horrifié ».
Sur le même réseau social, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dit son « immense émotion face au viol tragique de cette jeune fille », jugeant cette « affaire extrêmement inquiétante ».
« C’est un acte abject, on ne peut pas penser que ça existe encore », a réagi auprès de l’AFP Jacques Kossowski, maire Les Républicains (LR) de Courbevoie, appelant à une condamnation « ferme » des « agresseurs, quel que soit leur âge ».
Voici le récit du calvaire enduré par la jeune fille juive à Courbevoie.
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« Il est temps que les actes antisémites, comme le viol en raison de ses origines de cette gamine de 12 ans à Courbevoie, soient bcp plus sévèrement punis. Temps aussi que le Parquet agisse systématiquement contre les propos antisémites, y compris venant de responsables politiques », a réagi le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi sur X.