Hava Ben Ami, 78 ans : elle a quitté la Syrie pour rejoindre à pied l’Israël pré-étatique

Hava Ben Ami, 78 ans, a été tuée lors de l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le kibboutz Beeri le 7 octobre 2023.

Sa fille, Noam Ben Ami Revach, a raconté à un média britannique qu’elle avait dit à sa mère de se cacher dans un placard alors que les terroristes se déchaînaient dans son quartier. Vers midi, a raconté Noam, Hava lui a envoyé un SMS : « ‘Ils sont entrés dans la maison. Je suis terrifiée.’ Je lui ai répondu : ‘Ne t’inquiète pas, nous serons bientôt là pour te sortir de là. Je te promets qu’on sera bientôt là. Quelqu’un te sortira de là’. »

Environ une heure plus tard, ils ont complètement perdu le contact. La famille a découvert plus tard que les terroristes avaient kidnappé Hava et l’avaient emmenée de force au domicile de Pessi Cohen, où des dizaines de terroristes armés étaient retranchés à l’intérieur avec quatorze otages.

Les terroristes avaient déjà tué certains d’entre eux lorsque les soldats du Tsahal sont arrivés un peu plus tard et ont engagé un bras de fer avec les hommes armés du Hamas. Les terroristes ont utilisé les otages comme outil de négociation pour demander un passage sûr vers Gaza, avec l’intention d’emmener les otages avec eux et en menaçant de les tuer si Tsahal ouvrait le feu. Selon les deux survivants qui se trouvaient à l’intérieur de la maison, les terroristes ont placé les otages entre eux et les soldats qui avançaient, tandis qu’une fusillade s’engageait.

Tous ceux qui se trouvaient encore à l’intérieur ont été tués, à l’exception d’un Israélien qui a survécu. Ce tragique événement a fait l’objet d’une enquête très poussée de la part de Tsahal.

Hava a été enterrée le 18 octobre au kibboutz Mishmar HaNegev. Elle laisse dans le deuil ses trois enfants, Amit, Reut et Noam, huit petits-enfants – Mai, Gal, Lia, Noa, Yaël, Romi et Idan – et ses sœurs, Mazal, Doris et Ronit.

Selon l’éloge funèbre d’un kibboutz, Hava est née Evelyn Yehezkel à Alep, en Syrie. Au début de l’année 1948, au milieu des violences et des troubles qui ont précédé la création de l’État d’Israël, elle a fui à pied avec sa famille en direction d’Israël.

La famille s’est d’abord installée à Holon, puis Hava a été envoyée, enfant, à Beeri pour y recevoir une éducation après le remariage de sa mère. C’est là qu’elle a été adoptée officieusement par une famille et qu’elle est restée pendant près de 70 ans. Pendant toutes ces années, Hava a exercé de nombreux emplois dans le kibboutz, au poulailler, dans l’éducation, le magasin de vêtements, avant de décider, à l’âge de 45 ans, de suivre une nouvelle voie et de devenir esthéticienne.

Elle avait l’oreille musicale, chantait lors de cérémonies et de fêtes, et savait jouer de l’accordéon, du piano et de la flûte. À la fin de sa vie, elle s’est adonnée à plusieurs sports, dont le Pilates, la natation, le vélo et le yoga.

Son petit-fils, Gal Yelland, a présenté un intermède musical lors de ses funérailles, soulignant qu’en cas de perte, « nous ne vivons pas seulement avec les souvenirs qu’ils laissent derrière eux, mais nous commémorons leur esprit dans chaque chose fondamentale qu’ils nous ont enseignée – la langue, la nourriture qu’ils nous ont préparée – ou, bien sûr, la musique ».

Le jour du 78e anniversaire de Hava, six mois plus tôt, il avait déclaré : « Je suis venu te rendre visite à Beeri et nous avons écouté ensemble une chanson que tu as appris à jouer à la flûte », un hommage musical qui « symbolise ce qu’était et ce que sera toujours Grand-mère Hava : pleine de vie et de joie ».

Sa fille, Noam, a écrit à « ma mère bien-aimée, ma meilleure amie, mon inspiration, ma force, mon soutien ».

Hava était « la grand-mère la plus aimante, la plus accueillante ». « À chaque visite, les enfants étaient ravis – ils voulaient te réveiller le matin, tu les accueillais avec un grand sourire et un cœur aimant. Tu te manifestais pour nous à chaque fois que nous te le demandions, et même quand nous ne te le demandions pas. »

« Elle répandait des sourires, de l’optimisme, des câlins et de l’amour partout. Si sensible, si douce, avec un si grand cœur. À 78 ans, tu avais l’énergie d’une jeune fille de 20 ans. »

La fille de Hava, Reut, a partagé en ligne ce qu’elle a lu lors d’une cérémonie organisée en l’honneur de sa mère à l’occasion de Yom HaZikaron – le Jour du Souvenir.

« Ma mère, une femme pleine de vitalité avec un grand cœur et une âme pure, aimait la musique classique et la musique en général, elle jouait de la flûte avec beaucoup de talent », a noté Reut, se souvenant de sa participation musicale à de nombreux événements.

« Maman avait une maison chaleureuse et accueillante, elle aimait s’occuper de ses plantes et travailler dans son magnifique jardin, elle aimait tricoter et créer et, plus tard, elle avait tricoté des poupées pour les tout-petits », a ajouté Reut.

« Par-dessus tout, ma mère aimait sa famille, elle était une mère et une grand-mère dévouée à ses enfants et à ses petits-enfants. Elle a développé une relation unique avec chacun de ses petits-enfants. Elle aimait gâter tout le monde et donner de sa personne autant qu’elle le pouvait, avec amour et une générosité sans fin. »

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