Ilan Moshe-Yaakov, 29 ans : directeur d’un centre de jeunesse et aspirant politicien

Ilan Eliyahu Moshe-Yaakov, 29 ans, originaire de Tel Aviv, a été assassiné par des terroristes du Hamas lors du festival de musique Supernova le 7 octobre.

Il participait à la rave avec sa cousine, Jenny Nisimboim, qui a également été assassinée ce jour-là.

À 6 h 32, Ilan a publié sur Instagram une vidéo du festival capturant les tirs de roquettes, accompagnée du message suivant : « État d’Israël, je t’aime malgré tout, malgré les roquettes, malgré les sirènes. Nul endroit n’égale l’État d’Israël. Nous n’abandonnerons jamais : ni notre indépendance, ni notre vie. »

À 9 h 12, il a appelé le responsable du centre de jeunesse où il travaillait pour organiser l’ouverture de l’abri anti-bombes. Peu avant 10 heures, Jenny a confié à des amis qu’elle craignait qu’Ilan ait été abattu. Ce fut la dernière nouvelle les concernant.

Sa famille a passé plusieurs jours à rechercher des traces de lui, allant jusqu’à se rendre sur le site du festival pour retrouver sa voiture et son sac, sans succès.

Au bout de cinq jours, le corps d’Ilan a été identifié.

Il a été enterré à Tel Aviv le 12 octobre. Il laisse derrière lui ses parents, Marina et Efim, et ses frères et sœurs, Neta, Roy et Tal.

Né et élevé à Tel Aviv, Ilan était le deuxième enfant de sa famille. Il a fréquenté les écoles de la ville, mais privilégiait souvent les rencontres sociales au détriment des études, selon l’éloge funèbre officiel.

À la fin du lycée, souhaitant améliorer son profil avant son service militaire, il a effectué une année de service national dans le cadre du programme Aharai, une initiative de leadership pour les jeunes. Il a ainsi passé un an à Hadera, où il travaillait avec des collégiens.

Par la suite, Ilan s’est engagé dans Tsahal et a servi dans l’unité d’élite Duvdevan.

Après sa démobilisation, il a entrepris un tour du monde, visitant près de 40 pays, selon ses proches.

À son retour en Israël, il a commencé à travailler dans un centre pour jeunes dans le quartier de Hatikva, au sud de Tel Aviv. Il patrouillait souvent la nuit, aidant les jeunes en difficulté à quitter la rue. Son implication l’a conduit à devenir directeur du centre, où il est devenu une figure emblématique du quartier.

Passionné par la politique, Ilan se préparait à intégrer le conseil municipal de Tel Aviv, sous la liste du maire Ron Huldai, lors des élections initialement prévues en octobre 2023.

« Ilan était un homme d’une générosité exceptionnelle », a écrit Ron Huldai sur Facebook. « Il a marqué la vie de milliers de jeunes, leur transmettant ses valeurs et son engagement. Pour beaucoup, il était bien plus qu’un mentor : un grand frère, présent dans les moments les plus déterminants de leur parcours. »

Le maire a ajouté : « Son action et son engagement pour la ville brûlaient en lui. Il avait récemment rejoint ma faction Tel Aviv 1 pour approfondir son influence. »

Durant ses six années au centre de jeunesse, Ilan a également obtenu une licence en histoire juive et en politique à l’université de Haïfa, et envisageait de poursuivre une maîtrise en politique. Il était aussi un supporter inconditionnel du Maccabi Tel Aviv, passionné de voyages et de sports extrêmes, et très proche de sa nièce et de son neveu.

« Ilan était un garçon d’une droiture exceptionnelle », a déclaré sa mère, Marina, dans un hommage vidéo. « Je savais que j’avais un fils hors du commun, un ange… mais je ne mesurais pas l’ampleur de sa lumière. »

En décembre 2024, sa sœur Neta lui a écrit sur Instagram : « Mon Ilanchik, tu es avec moi tout le temps. Dans chaque lettre que j’écris, dans le parc qui porte ton nom, dans mon shake matinal, dans ma solitude, dans le lever du soleil, dans mes pleurs face à la vie, et dans les fous rires malgré tout… Je déteste tellement que tu me manques, ça me déchire l’âme. »

Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.