Ismaël Boudjekada n’assiste pas à son procès pour injure en raison de l’ethnie

Ismaël Boudjekada, conseiller municipal franco-algérien de la commune de Grand-Charmont (Doubs) ne s’est pas présenté à son procès, intenté par le juriste et chargé d’enseignement en droit à l’université de Lille Amine Elbahi, pour « injure à raison de son origine ou de son appartenance ou de sa non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

Le procès a eu lieu au Tribunal correctionnel de Paris le 27 novembre dernier, en l’absence du prévenu.

Amine Elbahi avait porté plainte contre Ismaël Boudjekada après que celui-ci l’avait cité dans une vidéo postée sur son compte Instagram en janvier 2023 et dans laquelle il l’avait nommément traité « d’arabe de service ».

Selon les propos retranscrits dans la convocation d’Ismaël Boudjekada par le tribunal, ce dernier avait déclaré : « Ce genre de personne me dégoûte et vous allez comprendre pourquoi. Lui, c’est Amine Elbahi […] Alors moi je vais pousser effectivement aujourd’hui un coup de gueule contre ce genre de spécimens de manière générale. J’en ai véritablement ras-le-bol de toutes celles et ceux qui, basanés, cherchent à se montrer systématiquement plus blanc que blanc, pour gratter un petit poste ».

Il avait précisé ses propos en expliquant : « Je sais qu’aujourd’hui on peut se faire poursuivre quand on parle d’arabe de service, mais effectivement, je considère que lorsque l’on se vend ainsi, on est effectivement des arabes au service de la fachosphère […] tout simplement pour faire tomber les masques et montrer qui est véritablement Amine Elbahi ».

La victime de ces propos intervient régulièrement sur CNews et est particulièrement engagé contre l’islamisme et les séparatismes dans la ville de Roubaix où il réside.

Il avait d’ailleurs été victime en 2022 de menaces après avoir participé à un numéro de l’émission « Zone interdite » consacrée à l’islam radical.

Il est toujours facile de déverser sa haine derrière un écran, mais lorsqu'il s'agit d'assumer ses actes devant la Justice, il n'y a plus personne.

Cette semaine @iboudjekada a été jugé en son absence pour injures racistes. La lâcheté, jusqu'au bout. https://t.co/j5m7Mfdb8W

— Amine Elbahi (@AmineElbahii) November 30, 2024

Sur les réseaux sociaux, Amine Elbahi a écrit, le 30 novembre dernier, « qu’il est toujours facile de déverser sa haine derrière un écran, mais lorsqu’il s’agit d’assumer ses actes devant la Justice, il n’y a plus personne. Cette semaine Ismaël Boudjekada a été jugé en son absence pour injures racistes. La lâcheté, jusqu’au bout ».

De son côté, l’élu du Doubs a répondu que « ce que ne dit pas ce vendu [en parlant d’Amine Elbahi], c’est que j’ai demandé un report en précisant au bureau d’ordre que je tenais à être face à lui ».

« Quant aux fachos qui le soutiennent, saviez-vous qu’Amine El Bahi a fait des pieds et des mains pour faire revenir sa sœur djihadiste en France ? », a-t-il ajouté.

Ismaël Boudjekada n’en est pourtant pas à son coup d’essai. En juin 2024, il avait été condamné pour apologie du terrorisme pour avoir qualifié le Hamas
« d’organisation de résistants palestiniens ». Malgré sa condamnation, il maintient toujours ses propos, estimant que « sémantiquement parlant, c’est effectivement le cas ».

Le Hamas a été créé en décembre 1987 peu après le début de la première Intifada par un groupe d’islamistes se réclamant des Frères musulmans, parmi lesquels l’influent cheikh Ahmad Yassine, qu’Israël a assassiné en 2004. Acronyme en arabe de « Mouvement de la résistance islamique », le Hamas a été notamment fondé pour contrecarrer le Jihad islamique palestinien pro-Iran et rivaliser avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), mouvement principalement laïc mené alors par Yasser Arafat.

Plus récemment, fin octobre dernier, une nouvelle plainte avait été déposée contre lui pour avoir qualifié l’ex-chef du Hamas et instigateur du 7 octobre Yahya Sinwar de « héros », après son élimination par l’armée israélienne à Gaza. Il avait alors déclaré : « Ce martyr est l’un des plus chanceux d’entre nous ».

En novembre dernier, il avait affirmé dans une vidéo postée sur Instagram qu’il aurait aimé être à Amsterdam pour participer aux violences commises par des gangs organisés contre des supporters israéliens du Maccabi Tel Aviv, jeudi 7 novembre 2024, à l’issue d’un match d’Europa League contre l’Ajax Amsterdam.

« Je pense qu’ils [les supporters israéliens] n’en ont pas pris assez », avait-il déclaré à ce moment-là.