« Zone interdite » sur l’islam radical : 6 personnes inculpées pour cyberharcèlement
Dix personnes avaient été placées en garde à vue pour être interrogées sur les menaces reçues par Amine Elbahi, qui avait témoigné dans ce reportage tourné en partie à Roubaix
Six personnes sont convoquées devant le tribunal correctionnel de Paris en avril 2024 dans le cadre de l’enquête ouverte pour harcèlement aggravé après la diffusion en janvier 2022 d’une émission de M6 « Zone interdite » consacrée à l’islam radical, a indiqué jeudi le parquet de Paris.
Dix personnes avaient été placées en garde à vue mercredi pour être interrogées sur les menaces reçues par Amine Elbahi, qui avait témoigné dans ce reportage tourné en partie à Roubaix, avait indiqué une source proche de l’enquête.
Les suspects avaient été interpellés par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), ainsi que des policiers du Nord, de Gironde, de Saône-et-Loire, du Val-d’Oise, des Vosges et de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire de Paris. Les gendarmes ont également été mobilisés en Gironde.
À l’issue de leur garde à vue, six personnes, dont une femme, ont reçu une convocation devant le tribunal correctionnel les 22 et 23 avril 2024 pour harcèlement moral aggravé par deux circonstances : l’utilisation d’un moyen de communication en ligne et une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, a précisé le parquet.
Selon une source proche du dossier, ces personnes, nées entre 1985 et 2001, sont domiciliées dans le Nord, en région parisienne, dans les Vosges et en Saône-et-Loire.
Dans ce reportage, qui avait déclenché une vive polémique, Amine Elbahi, militant associatif de Roubaix et juriste, avait mis en cause l’association « Ambitions et initiatives pour la réussite ». Il lui reprochait de prêcher l’islam au lieu de dispenser des cours de soutien dans cette commune du Nord.
Une autre enquête a par ailleurs été ouverte concernant les menaces de mort reçues par la journaliste de M6 et productrice de l’émission, Ophélie Meunier. Ce volet est traité par le parquet de Nanterre et la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire de Paris.
En janvier dernier, deux personnes interrogées dans le cadre de cette émission ont porté plainte, en dénonçant escroquerie et incitation de la part des auteurs du sujet et de la chaîne.