Ismaël Boudjekada, candidat aux législatives condamné pour apologie du terrorisme
L’individu, soutien du Nouveau Front populaire, était jugé pour avoir qualifié le Hamas d’ « organisation de résistants palestiniens » ; il a été condamné à 20 000 euros d'amende
Ismaël Boudjekada, 28 ans, conseiller municipal franco-algérien divers gauche de la commune de Grand-Charmont (Doubs) et candidat dans la 9e circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et l’Afrique de l’Ouest) pour les élections législatives 2024, a été condamné jeudi 20 juin à 20 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité pour apologie du terrorisme par le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Il était poursuivi pour des propos tenus deux jours après les attaques du 7 octobre en Israël. Il avait alors qualifié sur X et TikTok le Hamas
d’« organisation de résistants palestiniens ». « Vous l’avez suivi sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d’information, le Hamas, organisation de résistants palestiniens, a mené une opération d’ampleur contre les colons israéliens », avait-il déclaré.
Trois associations s’étaient portées partie civile pour qu’il soit poursuivi en justice – l’Organisation juive européenne (OJE), Avocats sans frontières et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). L’élu du Doubs avait été placé 24 heures en garde à vue et avait reçu une convocation au tribunal pour apologie du terrorisme.
Partageant son jugement sur son compte X, où il est actuellement suivi par plus de 27 000 internautes, il a indiqué qu’il allait faire appel et que sa peine n’était pas « exécutoire », n’empêchant ainsi pas sa candidature aux législatives. « Je ne suis donc, à ce jour, toujours pas condamné », a-t-il écrit.
Il a ajouté qu’il « persiste et signe » sur ses propos sur le Hamas.
« Sémantiquement parlant, c’est effectivement le cas », a-t-il posté sur X, estimant que le « président du tribunal de Nanterre [avait été] mis sous pression par des menaces graves et enregistrées de certaines parties
civiles ». « Nous ne lâcherons rien. Nous sommes du bon côté de
l’Histoire ! La Palestine vaincra ! », a-t-il ajouté.
Ismaël Boudjekada se présente comme un soutien du Nouveau Front populaire, alliance de gauche et d’extrême gauche pour les élections à venir.
Fin janvier, il avait posté des messages antisémites sur X. Il avait notamment comparé les Juifs « sionistes » à des rats et des cafards. La députée Caroline Yadan avait annoncé dans la foulée avoir déposé plainte contre lui.
Ces derniers jours, il a été accusé d’avoir prononcé des propos homophobes à l’antenne de Sud Radio. L’homosexualité « n’est pas dans l’ordre naturel des choses », a-t-il dit, ajoutant qu’« en islam, c’est un péché, mais qui peut être pardonné ».
Face aux polémiques, Marine Tondelier, responsable des Écologistes et du Nouveau Front populaire, a précisé sur X que l’élu du Doubs était un « dissident ». « Propos honteux d’Ismaël Boudjekada, qui n’est ni candidat LFI, ni candidat Front populaire. Il aurait été immédiatement désinvesti sinon », a-t-elle posté.
Propos honteux d'Ismael Boudjekada qui n'est ni candidat LFI, ni candidat #Frontpopulaire.
C'est un dissident. Il aurait été immédiatement désinvesti sinon.
Soutien à @K_BenCheikh , député sortant et candidat officiel sur cette 9ème circonscription des Français de l'étranger. https://t.co/bnXz2Bm7V3
— Marine Tondelier (@marinetondelier) June 20, 2024
« Ça continue… Les amis du Front populaire islamiste persistent à s’en prendre aux gays, après s’en être pris aux Juifs… Chaque jour une horreur », a quant à lui posté Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, alors qu’Ismaël Boudjekada continue à se présenter comme un soutien du Nouveau Front populaire, mouvement déjà confronté à une enquête pour apologie du terrorisme visant Philippe Poutou du NPA, et aux accusations multiples d’antisémitisme ciblant La France insoumise.
« Cette alliance, c’est un jeu des 7 familles ! Il y a le dealer, le fiché S, le violent… et maintenant, l’apologiste du terrorisme ! », a quant à lui écrit Gilbert Collard, avocat et ancien député.
En 2015, déjà, le Conseil constitutionnel avait déclaré Ismaël Boudjekada inéligible à tout mandat pour une durée de trois ans pour n’avoir ni déposé ses comptes de campagne ni expliqué l’utilisation faite des dons consentis par des personnes physiques. Son domicile avait alors été perquisitionné.
La France, et l’Occident en général, connaissent une hausse de l’antisémitisme depuis les attaques barbares du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.