Législatives : Phillipe Poutou se présente, suscitant l’indignation
Le soutien du syndicaliste à l'assaut du Hamas lui a valu une enquête pour apologie du terrorisme mais ne l’empêche pas de concourir sous les couleurs du Nouveau Front populaire
Le Nouveau Front populaire n’est âgé que de quelques jours qu’il a déjà suscité de nombreuses interrogations dans ses rangs. Les investitures pour le scrutin des 30 juin et 7 juillet prochains ont provoqué de vives inquiétudes, avec La France Insoumise (LFI), mouvement d’extrême-gauche anti-Israël, qui a été critiqué pour ses choix concernant plusieurs candidats.
Le parti de Jean-Luc Mélenchon a d’abord écarté plusieurs députés sortants pour cause de non-alignement sur sa ligne. La décision d’investir Philippe Poutou, président du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), et d’autres a semé encore un peu plus le trouble dans les rangs de la gauche « unie ». L’ancien candidat à la présidentielle bénéficiera donc d’une étiquette LFI pour sa campagne contre le sortant Christophe Barthès (RN) dans la 1ʳᵉ circonscription de l’Aude.
Poutou concourra ainsi sous les couleurs du Nouveau Front populaire malgré ses positions controversées en réaction à l’assaut barbare du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023. Alors que les combats directs entre l’armée israélienne et les terroristes du Hamas faisaient encore rage dans les localités prises d’assaut dans le sud du pays, le NPA avait publié un communiqué pour rappeler son soutien « aux Palestinien/nes et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister ». Le texte se concluait par ce cri de ralliement : « Aujourd’hui comme hier, nous sommes toutes et tous Palestien/nes. Intifada ! »
Cette déclaration a conduit la justice française à ouvrir une enquête pour apologie du terrorisme. Poutou, dirigeant du NPA, avait ensuite reconnu que le texte avait « sous-estimé » l’ampleur de la « tuerie », mais a continué à refuser de parler de « groupe terroriste » pour désigner le Hamas.
La qualification des massacres du 7 octobre et la lutte contre l’antisémitisme en France faisaient partie des enjeux principaux dans les négociations qui ont conduit à la formation du Nouveau Front populaire.
À l’occasion de la conférence de presse de présentation de cette nouvelle coalition le 14 juin, Fabien Roussel, secrétaire nationale du Parti communiste français (PCF), a affirmé que « la lutte contre le racisme, la lutte contre l’antisémitisme seront au cœur du projet du Nouveau Front populaire ». Dans cette optique, la désignation du patron du NPA crée un certain malaise dans les rangs de la jeune union de la gauche. Cité par Le Figaro, un élu socialiste concède que « nous aurions dû faire plus attention pendant les négociations ».
Côté majorité, l’investiture du candidat NPA a été mise en avant pour pointer l’incohérence idéologique de la coalition de gauche.
Alors qu’elle était interrogée par Europe 1 sur la candidature de François Hollande dans son fief de Corrèze, Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l’Assemblée nationale, a jugé des « plus nauséabondes » l’alliance entre l’ancien président de la République et ses camarades socialistes avec le NPA et LFI, dont les représentants profèrent des « propos antisémites ». Pour Bruno Le Maire, cité par Le Monde, l’ex-locataire de l’Élysée « s’acoquine avec un Front populaire dans lequel vous avez un NPA qui a été poursuivi pour apologie du terrorisme ».
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