Le « rabbin-espion » du Mossad
L’agence d’espionnage israélienne fait appel à un rabbin pour répondre à la présence croissante des Orthodoxes au sein de ses effectifs
Ilan Ben Zion est journaliste au Times of Israel. Il est titulaire d'une maîtrise en diplomatie de l'Université de Tel Aviv et d'une licence de l'Université de Toronto en études du Proche-Orient et en études juives

L’augmentation de la main-d’œuvre orthodoxe a conduit l’agence d’espionnage israélienne à engager un rabbin chargé de délivrer des interprétations religieuses aux employés du Mossad en Israël et à l’étranger.
Selon un article de Maariv, l’autorité rabbinique du Mossad est devenue une figure clef de l’organisation et a dû rendre des décisions d’importance critique sur la loi juive dans le cadre d’opérations d’espionnage au cours des dernières années.
« Il y a de nombreux religieux au sein du Mossad et, au cours des dernières années, leur nombre a augmenté », a déclaré une source interne au quotidien.
« Les questions ne concernent pas seulement la casherout – les aliments autorisés par la religion », ajoute la source. « Parfois, quand vous êtes loin d’ici [d’Israël], des questions se posent sur ce qui est permis et ce qui est interdit. Il peut aussi s’agir de questions sur des activités opérationnelles, qui nécessitent une réponse halakhique. » Parmi les questions soulevées, figurent celles du respect du chabbat et du travail en pays étranger.
Maariv précise que le rabbin-espion a remplacé le grand rabbin de l’armée en tant qu’arbitre des questions relatives à la loi juive au sein du Mossad, mais la date exacte de ce changement n’est pas indiquée.
L’identité du rabbin du Mossad est classée secrète. Toutefois, Maariv a été autorisé à publier qu’il s’agit d’un ancien officier rabbinique des renseignements et de l’armée et qu’il a été nommé à son poste entre 2006 et 2010, à l’époque où le brigadier général Avichai Rontzki était grand rabbin de l’armée.
Les décisions halakhiques du rabbin sont elles aussi classées secrètes, mais en 2010, un rabbin israélien a rendu publique son opinion selon laquelle des femmes agents pouvait avoir des relations sexuelles avec l’ennemi dans l’intérêt national.