Naïm Qassem : Le Hezbollah est prêt à une éventuelle incursion terrestre de Tsahal

Le chef adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a juré lundi que son organisation était prête pour toute opération terrestre potentielle des troupes israéliennes, dans le premier discours d’un responsable du groupe terroriste chiite libanais depuis l’élimination de son chef.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été éliminé vendredi par Israël, point culminant d’une série de frappes aériennes qui ont éliminé une très grande partie de la structure de commandement du groupe terroriste, soutenu par l’Iran.

« Nous ferons face à toute éventualité et nous sommes prêts si les Israéliens décident d’entrer par le sol et si les forces de la résistance sont prêtes à un engagement terrestre », a déclaré Qassem dans des propos pré-enregistrés.

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Selon le Wall Street Journal, les forces spéciales israéliennes ont déjà lancé de petits raids au Liban ces derniers mois, notamment en envoyant des troupes dans les tunnels du Hezbollah le long de la frontière avant une opération plus large.

« Malgré les pertes de ses commandants, les attaques contre les civils dans tout le Liban et les grands sacrifices, nous ne bougerons pas de notre position », a affirmé Qassem dans un discours prononcé depuis un lieu non divulgué à Beyrouth.

« Nous continuerons à soutenir Gaza [groupe terroriste palestinien du Hamas] et à défendre le Liban. »

Fouad Shokor, le plus haut commandant de la branche armée du Hezbollah (à gauche), qui a été éliminé lors d’une frappe israélienne sur Beyrouth le 30 juillet 2024, aux côtés de Hassan Nasrallah (à droite), sur une photo non datée. (Crédit : Bureau des médias du Hezbollah)

Qassem, qui semblait transpirer abondamment tout au long de son discours, a affirmé que le Hezbollah continuerait à suivre les traces de Nasrallah, qui le dirigeait depuis 1992, lorsque Abbas Moussawi, le chef de l’époque avait aussi été assassiné par Israël.

Il a indiqué que le groupe terroriste poursuivait ses opérations, travaillant selon des plans déjà établis, et a qualifié ses attaques contre Israël jusqu’à présent de « minimum ». Il a ajouté que même si la bataille pourrait être longue, le Hezbollah est convaincu qu’Israël n’atteindra pas ses objectifs.

Qassem a fait l’éloge de Nasrallah pour son leadership et sa popularité auprès des masses et a déclaré que le Hezbollah avait déjà prouvé sa détermination à poursuivre le combat en tirant des roquettes sur Haïfa et sur l’implantation de Maale Adumim en Cisjordanie, une attaque que le groupe terroriste n’avait pas revendiquée auparavant et qui, selon Qassem, a poussé un million de personnes à se réfugier dans des abris anti-atomiques.

Il a également déclaré que le groupe terroriste chiite libanais élirait un nouveau secrétaire général dès que possible, par le biais d’un processus interne, soulignant que pour chaque commandant et chaque responsable, il y a des remplaçants.

Outre Nasrallah, plus de 20 éléments du Hezbollah ont été tués lors de la frappe aérienne de grande envergure – et d’une extrême précision – à Beyrouth, a annoncé dimanche l’armée israélienne, dont Ali Karaki, le commandant du Front Sud du Hezbollah, et plusieurs conseillers du chef du terrorisme.

On s’attend à ce que Hashem Safieddine, cousin de Nasrallah et chef du conseil exécutif du Hezbollah, soit choisi comme nouveau chef du groupe terroriste chiite libanais.

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

Depuis qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes contre le groupe terroriste chiite libanais lundi, plus de 630 autres morts ont été signalés au Liban, selon le ministère de la Santé du pays. Mi-septembre, des milliers de bipeurs du Hezbollah ont explosé, mettant hors d’état de nuire 1 500 éléments terroristes, dans une attaque imputée à Israël.

Israël a déclaré avoir visé des maisons dans lesquelles le Hezbollah avait placé des missiles et des roquettes, après avoir exhorté les habitants à fuir. Il affirme que de nombreux terroristes du Hezbollah figurent parmi les morts. De nombreux hauts commandants du groupe terroriste chiite libanais ont été éliminés, ainsi que des chefs de la force d’élite Radwan du groupe Hezbollah, qui, selon Israël, préparait une invasion de la Galilée.

Au moins un quart des personnes tuées depuis lundi seraient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires libanaises qui ne font pas de distinction entre les civils et les terroristes. Plus de 2 000 personnes auraient également été blessées. Israël a déclaré que de nombreux terroristes du Hezbollah figuraient parmi les morts.

Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de nommer ses éléments éliminés.