Netanyahu affirme que « des progrès significatifs » ont été réalisés dans les négociations sur les otages

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé que des « progrès significatifs » avaient été réalisés dans les négociations avec le Hamas sur les otages dans la journée de mardi – même si, tempérant nettement cet optimisme, un responsable arabe proche des négociations a rejeté cette affirmation.

« Il est encore trop tôt pour se réjouir », a dit Netanyahu dans une déclaration filmée, évoquant des « progrès significatifs ». Il a toutefois ajouté que « nous travaillons sans relâche, en ce moment même, et nous espérons pouvoir aller de l’avant ».

Les négociations en cours consacrées à la remise en liberté des captifs, entre Israël et le Hamas, ont été dans l’impasse depuis fin mai – depuis la réponse apportée par le groupe terroriste à la proposition qui avait été faite par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, une proposition qui prévoyait un accord de cessez-le-feu temporaire qui ouvrait la porte à la libération des otages, une réponse que le diplomate de l’administration Trump avait qualifiée « d’inacceptable ».

Netanyahu a convoqué une réunion de hauts-responsables, dans la soirée de mardi, pour débattre des « prochaines étapes » des négociations en cours sur les otages, a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué.

« À la lumière de certains progrès qui ont été constatés dans les négociations », a écrit le cabinet du Premier ministre, Netanyahu a rencontré le ministre de la Défense Israel Katz, le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et des membres de l’équipe de négociation « dans le but de pouvoir recevoir des informations réactualisées sur le cadre de la libération de nos otages et pour discuter des prochaines étapes ».

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a également déclaré que « des progrès ont récemment été réalisés. Mais au vu de nos expériences passées, je ne veux pas les surestimer à ce stade ».

Illustration : Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar s’exprimant lors d’une cérémonie commémorative en hommage à Yaron Lischinsky Sarah Milgrim, au ministère des Affaires étrangères, à Jérusalem, le 26 mai 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

La proposition américaine consistait en un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, avec un retrait militaire partiel d’Israël et une augmentation des aides humanitaires qui entrent dans la bande en échange de la libération de dix otages vivants et de 18 otages décédés.

En réponse à l’offre soumise, le Hamas avait exigé des conditions qui auraient largement compliqué la reprise des combats par Israël en cas d’échec des négociations portant sur un cessez-le-feu permanent, à l’issue de la trêve de 60 jours. Le groupe terroriste avait annoncé qu’il libérerait les dix otages au fur et à mesure de la trêve et non en deux fois, au premier et au septième jour du cessez-le-feu, comme le stipulait l’offre américaine.

Explications de l’optimisme israélien

L’annonce faite par Netanyahu est intervenue alors qu’il a paru être soumis à des pressions sans précédent de la part du président américain Donald Trump concernant la conclusion d’un accord.

Selon la chaîne d’information N12, le président américain a fait savoir au Premier ministre israélien, lors d’un entretien téléphonique qui a eu lieu lundi, qu’il attendait de lui qu’il aille au-delà d’un simple accord dans le cadre du plan Witkoff et qu’il mette un terme à la guerre à Gaza.

Des manifestants rassemblés en soutien aux otages dans Central Park, à New York, le 8 juin 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Mettre un terme à la guerre faciliterait les négociations avec l’Iran et l’Arabie saoudite, aurait déclaré le président. Selon la chaîne, Washington serait prêt à offrir au Hamas des garanties solides concernant l’arrêt définitif du conflit.

Un responsable arabe proche des négociations sur les otages a toutefois tempéré l’optimisme affiché par les responsables israéliens.

Il n’y a pas eu d’évolution majeure dans les efforts livrés en faveur de la conclusion un accord, a déclaré l’officiel, qui a supposé que Netanyahu affichait ouvertement son optimisme dans le but « d’effrayer » les députés ultra-orthodoxes et de les dissuader de voter mercredi une loi qui entraînerait l’effondrement de sa coalition.

Le Shas et le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah ont déclaré qu’ils voteraient en faveur d’une mesure visant à dissoudre la Knesset lors de sa lecture préliminaire mercredi, en raison de l’incapacité de la coalition à adopter une loi exemptant les étudiants des yeshivot du service militaire.

Illustration : Le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, à droite, et le grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef, à gauche, le 19 septembre 2016. (Crédit : Yaakov Naumi/Flash90)

« Les désaccords qui portent sur la question de déterminer si l’accord est scuceptible de conduire à un cessez-le-feu permanent sont encore là », a confié le responsable arabe au Times of Israel. Il a souligné que Netanyahu n’était pas prêt à mettre fin à la guerre – du moins, tant que le Hamas n’acceptera pas de libérer les otages sans avoir reçu l’assurance préalable, de la part des médiateurs, que la trêve temporaire proposée débouchera bien sur un cessez-le-feu permanent.

« Les déclarations publiques semblent davantage liées à la politique intérieure », a estimé le responsable arabe. « Une percée pourrait-elle être réalisée prochainement ? Oui. Mais cela nécessitera que l’une des parties revienne sur son positionnement position de longue date, ce qui n’est pas encore le cas ».

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 54 des 251 otages qui avaient été kidnappés par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, ainsi que le corps sans vie d’un soldat tué en 2014.

Parmi les personnes toujours détenues dans les geôles du Hamas, 20 seraient encore en vie. La mort de 33 captifs a été confirmée par l’armée israélienne. Le sort réservé à deux autres personnes suscitent actuellement de vives inquiétudes, ont dit des responsables israéliens.

Le corps sans vie de l’un des otages tués, le ressortissant thaïlandais Nattapong Pinta, a été rapatrié mardi.

Israël « n’oublie pas ses amis », a déclaré le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel lors de la cérémonie d’adieu qui avait été organisée pour la dépouille de Pinta, qui avait été enlevé par des terroristes du Hamas lors de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023.

Cérémonie au moment du départ pour la Thaïlande du cercueil du ressortissant thaïlandais Nattapong Pinta, pris en otage et retrouvé mort à Gaza, devant l’aéroport Ben Gurion, non loin de Tel Aviv, le 10 juin 2025. (Avshalom Sassoni/ Flash90)

« Pinta était venu ici pour soutenir sa famille et il a finalement payé de sa vie une barbarie inimaginable », a déclaré Arbel.

Sa dépouille avqit été récupérée, dans la matinée de samedi, lors d’une opération conjointe des militaires et de membres du Shin Bet dans le sud de la bande de Gaza, ont annoncé les autorités.

Pinta avait été kidnappé vivant par des terroristes des Brigades des moudjahidines, un groupe terroriste relativement petit de la bande de Gaza, allié au Hamas, alors qu’il se trouvait dans la communauté frontalière du kibboutz Nir Oz, où il travaillait comme ouvrier agricole.

Tsahal pense que le groupe terroriste avait assassiné Pinta pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre.