Israël en guerre - Jour 340

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Réunion du cabinet de sécurité, Israël menace le Hezbollah de « destruction » en cas d’attaque

Selon Israël, le groupe viserait un haut responsable ; Gallant aux Libanais : "Ne laissez pas le Hezbollah vous entraîner dans la guerre" ; Le maire de Haïfa aux habitants de la ville: "faites des réserves"

De gauche à droite : Le ministre de la Défense Yoav Gallant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef d'état-major de Tsahal Herzi Halevi suivent la frappe d'Israël au Yémen depuis la salle des opérations de l'armée de l'air au quartier général de Kirya à Tel Aviv, le 20 juillet 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)
De gauche à droite : Le ministre de la Défense Yoav Gallant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef d'état-major de Tsahal Herzi Halevi suivent la frappe d'Israël au Yémen depuis la salle des opérations de l'armée de l'air au quartier général de Kirya à Tel Aviv, le 20 juillet 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Le cabinet de sécurité s’est réuni jeudi soir à Tel Aviv, alors que le pays continue de se préparer à une attaque potentielle du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran.

Le cabinet s’est réuni dans la salle de commandement souterraine du quartier général militaire de Kirya, a rapporté la presse israélienne. C’est la première fois qu’une telle réunion se tient dans cette salle depuis la nuit du 13 au 14 avril, lorsque l’Iran a lancé quelque 300 missiles et drones sur Israël, dont la quasi-totalité a été interceptée.

La réunion n’a pas eu lieu dans la salle de commandement souterraine des quartiers, également appelée « la fosse », pour des raisons de sécurité, mais plutôt pour se préparer à une éventuelle situation d’urgence, précise la Douzième chaîne, Israël se préparant à une attaque annoncée par l’Iran et ses mandataires terroristes en réponse à plusieurs assassinats récents très médiatisés.

La Treizième chaîne indique que, selon la dernière évaluation israélienne, le Hezbollah essaiera de cibler un haut responsable israélien en réponse à l’assassinat par Israël du commandant de la branche armée du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Fouad Shukr, suite à une attaque à la roquette du Hezbollah qui avait coûté la vie à douze enfants sur le plateau du Golan quelques jours plus tôt.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a adressé un message inhabituel au peuple libanais, avertissant en arabe qu’Israël combattra le Hezbollah « de toutes ses forces » si le groupe continue à exacerber les tensions.

« L’État d’Israël veut la paix, la prospérité et la stabilité des deux côtés de la frontière nord et ne permettra donc en aucun cas à la milice du Hezbollah de déstabiliser la frontière et la région. Si le Hezbollah poursuit son agression, Israël le combattra de toutes ses forces », a précisé Gallant.

« Souvenez-vous comment Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a regretté son aventure dangereuse et irréfléchie d’août 2006 », a-t-il ajouté, en référence à la deuxième guerre du Liban, un conflit de 34 jours qui a éclaté lorsque des terroristes du Hezbollah ont capturé deux soldats israéliens et en ont tué d’autres.

« Ceux qui jouent avec le feu doivent s’attendre à être détruits », a affirmé Gallant.

Le maire de Haïfa, Yona Yahav, a également évoqué la deuxième guerre du Liban jeudi, notant sur la chaîne publique Kan que l’arsenal du Hezbollah est nettement plus avancé qu’il ne l’était il y a 18 ans : « Il utilise des missiles très précis, et on prévoit qu’il tirera 4 000 missiles sur nous chaque jour », a indiqué Yahav.

« C’est à cela que nous préparons nos concitoyens. En tout état de cause, nous leur demandons de prévoir suffisamment de nourriture et d’eau, car nous prévoyons qu’ils pourraient être contraints de rester là [dans les abris et les zones de sécurité] pendant une période de quatre à six jours » en cas d’attaque du Hezbollah, a ajouté Yahav.

Lors d’une évaluation au commandement du Front intérieur de Tsahal, Gallant a déclaré qu’Israël s’efforcerait de fournir un avertissement adéquat de toute attaque attendue, mais a conseillé aux citoyens de poursuivre leur vie comme d’habitude en l’absence de directives spéciales.

« La résilience de la population nous permet de prendre les bonnes décisions opérationnelles. Face à la tentative de l’ennemi de semer la peur, nous devons poursuivre notre vie quotidienne », a-t-il indiqué dans un communiqué fourni par son bureau.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant tenant une évaluation avec des responsables militaires et de la défense dans la salle de commandement du Directorat des Opérations, aux quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 8 août 2024. (Crédit : Shachar Yurman/Ministère de la Défense)

Israël se prépare à une attaque depuis que l’armée a assassiné Shukr la semaine dernière, quelques heures avant que ne soit éliminé Ismail Haniyeh, le chef politique du groupe terroriste du Hamas, dans une explosion à Téhéran, dont Israël n’a ni revendiqué ni nié la responsabilité.

L’Iran, qui soutient à la fois le Hezbollah et le Hamas, a juré de riposter à ces assassinats.

Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que les États-Unis avaient averti l’Iran que son gouvernement et son économie souffriraient de conséquences dévastatrices s’il menait une attaque majeure contre Israël, transmettant le message directement à Téhéran ainsi que par le biais d’intermédiaires.

« Les États-Unis ont envoyé un message clair à l’Iran : le risque d’une escalade majeure en cas d’attaque importante en représailles contre Israël est extrêmement élevé », a indiqué un responsable américain anonyme cité dans l’article.

Téhéran a été informé « qu’il existe un risque sérieux de conséquences pour l’économie iranienne et la stabilité de son gouvernement nouvellement élu s’il s’engageait sur cette voie », a ajouté le fonctionnaire.

Selon le quotidien, qui cite des responsables américains, le but de cet avertissement n’est pas de communiquer une attaque directe des États-Unis contre l’Iran, mais plutôt de formuler une mise en garde contre le risque de provoquer une riposte militaire d’Israël.

La République islamique aurait hésité à lancer une attaque, mais mercredi, CNN a rapporté que des responsables israéliens estimaient que le Hezbollah pourrait attaquer Israël dans les jours à venir, et cela indépendamment de l’Iran.

Selon la Douzième chaîne, Israël a fait savoir au Hezbollah et à l’Iran que toute atteinte aux civils en Israël franchirait une ligne rouge et entraînerait une réponse disproportionnée.

La même chaîne a rapporté jeudi qu’Israël s’était préparé non seulement à contrer les roquettes et les missiles, mais aussi à empêcher toute pénétration transfrontalière par voie terrestre ou maritime.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi (au centre à gauche), rencontrant le chef du CENTCOM, le général Michael Kurilla (au centre à droite), à Tel Aviv, le 5 août 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Depuis 8 octobre 2023, le Hezbollah lance des attaques quasi-quotidiennes contre les communautés israéliennes et les positions militaires le long de la frontière, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans la guerre en cours. Une guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont déferlé sur le pays depuis la bande de Gaza, explosant la clôture frontalière, pour assassiner quelque près de 1 200 personnes et kidnapper 251 otages, qu’ils ont emmenés dans la bande Gaza.

Selon la Douzième chaîne, l’establishment de la défense israélienne s’est préparé à répondre à une attaque par une « action hautement significative » partout où cela s’avérerait nécessaire – « pas seulement au Liban ».

Face à la montée des tensions, les États-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région, en envoyant des avions de chasse et des navires de guerre supplémentaires au Moyen-Orient pour contrer les menaces de l’Iran et de ses mandataires, parallèlement à un effort diplomatique intense visant à désamorcer la situation.

Le Commandement du centre des États-Unis a annoncé jeudi que des avions de chasse F-22 de l’US Air Force étaient arrivés dans sa zone de responsabilité, « dans le cadre du changement de positionnement des forces américaines dans la région et pour faire face aux menaces posées par l’Iran et les groupes soutenus par l’Iran. »

Le chef du CENTCOM, le général Michael Kurilla, a effectué jeudi sa deuxième visite en Israël en moins d’une semaine, ont rapporté plusieurs médias.

Pendant ce temps, sur le champ de bataille, Tsahal a déclaré jeudi que ses avions de chasse avaient attaqué et détruit plusieurs sites « d’infrastructures terroristes » du Hezbollah dans le sud du Liban au cours de la nuit, publiant des images des frappes.

Les avions de chasse et les drones israéliens ont également effectué plusieurs frappes dans le sud du Liban jeudi, touchant une cellule d’agents, un lance-roquettes, des bâtiments utilisés par le Hezbollah et d’autres infrastructures à Kafr Kila, Yarine, Rachaf, at-Tiri et Houla, a déclaré l’armée.

Le Hezbollah a confirmé la mort d’un de ses terroristes dans une frappe israélienne, ce qui porte à 401 le nombre de victimes du groupe terroriste depuis le 8 octobre. Au Liban, 70 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont été tués.

Le Hezbollah a également tiré plusieurs barrages de roquettes depuis le Liban vers Israël jeudi, tirant une quinzaine de roquettes sur la Galilée occidentale jeudi après-midi, toutes frappant des zones ouvertes près du kibboutz Kabri, sans toutefois faire de blessés.

Peu après, le Hezbollah a tiré 8 autres roquettes depuis le Liban, visant la même zone. Les roquettes sont tombées dans des zones ouvertes près de la communauté de Shlomi, dans le nord du pays, selon Tsahal.

Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière nord ont causé la mort de 25 civils du côté israélien, ainsi que celle de 18 soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

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