Israël en guerre - Jour 397

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Tsahal élimine un haut chef du Hezbollah à Beyrouth après l’attaque de Majdal Shams

Fuad Shukr, considéré par Israël comme l'officier militaire le plus haut gradé du groupe terroriste, "bras droit" de Nasrallah, était également recherché par les États-Unis pour son rôle dans l'attentat à la bombe contre une caserne en 1983

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Des personnes se rassemblent près d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 30 juillet 2024 ; en médaillon : Fuad Shukr, haut commandant du Hezbollah, sur une affiche de Tsahal. (Crédit : AP Photo/Hussein Malla ; armée israélienne)
Des personnes se rassemblent près d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 30 juillet 2024 ; en médaillon : Fuad Shukr, haut commandant du Hezbollah, sur une affiche de Tsahal. (Crédit : AP Photo/Hussein Malla ; armée israélienne)

Les forces israéliennes ont frappé un bâtiment dans le sud de Beyrouth mardi soir, et éliminé le plus haut commandant militaire du groupe terroriste Hezbollah, qui, selon Israël, était responsable de l’attaque à la roquette meurtrière de samedi à Majdal Shams.

Fuad Shukr, le plus haut commandant militaire du Hezbollah et bras droit du chef terroriste Hassan Nasrallah, a été tué dans la frappe, qui a fait un grand trou dans le côté d’un immeuble résidentiel de huit étages dans le sud de Beyrouth, a déclaré Tsahal mardi en fin de journée.

L’attaque a eu lieu après plusieurs jours de diplomatie intensive visant à limiter la réaction d’Israël après l’assassinat de 12 enfants et adolescents samedi, alors que l’on craint que les représailles d’Israël ne fassent boule de neige et ne débouchent sur une guerre totale.

Le Hezbollah a indiqué que Shukr étaot bien dans le bâtiment visé et l’armée israélienne a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de donner des instructions spéciales aux civils pour qu’ils se mettent à l’abri, comme cela se fait parfois lorsque le pays s’attend à des représailles de la part d’un voisin, mais a tout de même conseillé aux Israéliens de rester vigilants.

La frappe israélienne s’est produite à Dahieh, une banlieue au sud de Beyrouth et un bastion du groupe terroriste libanais soutenu par l’Iran, vers 19h40. Les habitants ont rapporté avoir entendu une forte explosion qui a été suivi d’un panache de fumée qui s’est élevée au-dessus du quartier.

Le ministère libanais de la Santé a déclaré que trois personnes avaient été tuées, dont deux enfants, et que 74 personnes avaient été blessées lors de cette attaque.

L’armée a revendiqué la frappe aérienne menée par des avions de combat de l’armée de l’air israélienne, et a confirmé que Shukr avait été tué lors de l’attaque.

Les dégâts causés par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 30 juillet 2024. (Crédit : AP/Hussein Malla)

Dans un communiqué, l’armée israélienne a déclaré que Shukr, également connu sous le nom de Hajj Mohsin, était responsable de l’attaque de samedi à Majdal Shams, ainsi que d’autres attaques meurtrières contre Israël. Depuis l’attaque du 7 octobre du Hamas dans le sud d’Israël, Shukr gère les attaques quasi-quotidiennes du Hezbollah contre Israël, selon l’armée.

Shukr siégeait au Conseil du Jihad, l’organe militaire suprême du Hezbollah, et était à la tête de sa division stratégique, selon l’armée israélienne et le programme « Rewards for Justice » du département d’État américain.

Il a été désigné par les forces israéliennes il y a plusieurs années comme l’un des responsables du projet de missiles de précision du Hezbollah. Il est également recherché par les États-Unis pour son rôle dans l’attentat à la bombe perpétré en 1983 contre une caserne de Marines américains à Beyrouth, et sa tête a été mise à prix par Washington pour un montant de 5 millions de dollars.

Tsahal a déclaré qu’il était également un conseiller militaire de haut niveau du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont il était le « bras droit ».

Un homme se tient près d’une grillage endommagé suite aux tirs de roquette du Hezbollah sur un terrain de football qui a tué 12 enfants à Majdal Shams, le 28 juillet 2024 (Menahem Kahana / AFP)

L’armée israélienne a déclaré qu’il était « responsable de la majorité des armes les plus avancées du Hezbollah, notamment des missiles à guidage précis, des missiles de croisière, des missiles antinavires, des roquettes à longue portée et des drones », ainsi que de la « constitution de forces, de la planification et de l’exécution d’attaques terroristes contre l’État d’Israël » par le groupe terroriste.

Il a rejoint le Hezbollah dans les années 1980 et a occupé plusieurs postes à responsabilité. Tsahal a déclaré qu’au cours des années 1990, il avait préparé de nombreuses attaques contre les forces israéliennes et l’armée alliée du Sud-Liban, et qu’en 2000, il avait participé à l’enlèvement de trois soldats israéliens lors d’une attaque dans la région du Mont Dov.

Shukr a joué un « rôle central » dans l’attentat à la bombe perpétré en 1983 contre une caserne du corps des Marines américains, qui a fait 241 morts, selon le département d’État américain. Le département d’État a indiqué que pendant la guerre civile syrienne, il a « aidé les combattants [du Hezbollah] et les troupes du régime pro-syrien » dans leur lutte contre les forces anti-Assad.

Des passants autour d’une ambulance près du site d’une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, le 30 juillet 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Le Hezbollah n’a pas immédiatement confirmé la mort de Shukr, et certains médias avaient rapporté qu’il avait survécu à l’attaque.

L’agence de presse nationale libanaise a déclaré que la frappe israélienne visait la zone entourant le Conseil de la Choura du Hezbollah dans le quartier de Haret Hreik, dans la banlieue de Dahieh à Beyrouth.

Elle a indiqué que l’attaque avait été menée à l’aide d’un drone qui avait lancé trois roquettes.

Peu après la frappe, le ministre de la Défense Yoav Gallant a tweeté en anglais : « Le Hezbollah a franchi la ligne rouge ».

Un homme inspecte les dégâts causés par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 30 juillet 2024. (Crédit : AP/Hussein Malla)

Il s’agissait de la première attaque israélienne contre la capitale libanaise depuis une frappe qui, en janvier, avait tué le chef adjoint du Hamas à l’étranger, Saleh al-Arouri.

Cette frappe est intervenue alors que les autorités israéliennes menaçaient depuis plusieurs jours d’une réponse sévère à l’attaque à la roquette du Hezbollah, qui a tué 12 enfants jouant sur un terrain de football et une aire de jeux à Majdal Shams, une ville druze située sur les hauteurs du Golan.

L’armée a déclaré peu après minuit qu’il n’y avait pas de changements immédiats dans les directives du commandement du Front intérieur pour les civils israéliens, malgré les craintes d’une éventuelle contre-attaque du Hezbollah.

« Nous avons de très bons systèmes de défense aérienne, mais la défense n’est pas hermétique », a déclaré le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse, invitant les Israéliens à faire preuve de vigilance et à se conformer aux directives du commandement du Front intérieur.

Il a indiqué que l’armée procédait à des évaluations sur le front intérieur et qu’elle ferait le point en cas de changement.

« Nous ne cherchons pas à entrer en guerre, mais nous y sommes bien préparés », a déclaré Hagari. « Le Hezbollah entraîne le Liban et l’ensemble du Moyen-Orient dans une escalade. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu au quartier général militaire de Kirya à Tel Aviv, avec son chef d’état-major Tzachi Braverman, son secrétaire militaire le général de division Roman Gofman et le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi, sur une photo publiée peu après une frappe israélienne sur une cible du Hezbollah à Beyrouth, le 30 juillet 2024. (Crédit :
bureau du Premier ministre)

Les pays occidentaux cherchent à éviter une escalade plus importante et exhortent les responsables israéliens et libanais à faire preuve de retenue. Un certain nombre de compagnies aériennes avaient annulé leurs vols vers Beyrouth ces derniers jours, et Lufthansa a annulé plusieurs vols vers Tel Aviv.

Un fonctionnaire israélien et un fonctionnaire américain ont déclaré au Times of Israel qu’Israël avait prévenu les États-Unis avant de lancer la frappe.

Peu après la frappe, le porte-parole adjoint du département d’État américain, Vedant Patel, a déclaré lors d’une réunion d’information que « nous continuons à travailler à une résolution diplomatique qui permettrait aux civils israéliens et libanais de rentrer chez eux et de vivre dans la paix et la sécurité. Nous voulons certainement éviter toute forme d’escalade ».

Patel a réaffirmé que le soutien des États-Unis à Israël restait « inébranlable » et rappelé qu’Israël « a tout à fait le droit de se défendre » et « est certainement confronté à des menaces comme aucun autre pays ne l’est dans cette région du monde ».

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié la frappe israélienne sur Beyrouth de « violation flagrante du droit international », selon l’agence de presse russe TASS.

Des personnes inspectent des voitures endommagées dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le mardi 30 juillet 2024. (Crédit : AP/Hussein Malla)

Selon la chaîne publique Kan, le cabinet de sécurité n’a pas été informé de la frappe à Beyrouth. La chaîne a également indiqué que les États-Unis devraient approuver la frappe, d’autant plus que Shukr était recherché pour l’assassinat de 241 soldats américains. La Douzième chaîne a rapporté que les ministres avaient reçu l’ordre de ne pas commenter publiquement la frappe.

Les chefs de la FINUL – la force de maintien de la paix des Nations unies au Liban – et la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hannis-Plasschaert, se sont entretenus avec le Liban et Israël pour tenter d’empêcher l’éclatement d’une guerre, a déclaré le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric.

Plus tôt dans la journée de mardi, le Hezbollah a tiré une salve de 10 roquettes en direction de la Haute Galilée, tuant un civil israélien dans le kibboutz HaGoshrim. Il s’agit de Nir Popko, 28 ans, originaire de ce kibboutz.

L’armée a déclaré que la plupart des roquettes tirées par le Hezbollah avaient été interceptées par le système de défense antimissile Dôme de fer. Le Hezbollah a revendiqué l’attaque et a affirmé avoir lancé des dizaines de roquettes sur une base militaire voisine. L’armée a déclaré qu’elle bombardait le site de lancement avec de l’artillerie.

De la fumée s’échappant d’un site ciblé par l’armée israélienne dans le village frontalier de Kfar Kila, au sud du Liban, le 29 juillet 2024. (Crédit : Rabih Daher/AFP)

Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza pendant la guerre qui s’y déroule.

Jusqu’à présent, les escarmouches à la frontière ont causé la mort de 25 civils du côté israélien, ainsi que celle de 18 soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a nommé 384 membres qui ont été tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 68 autres agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.

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