Un sénateur américain accuse une militante musulmane de soutenir le Hamas et le Hezbollah

Le sénateur américain républicain John Kennedy a accusé mardi à dirigeante de l’Arab American Institute de soutenir l’extrémisme lors d’une audition au Sénat sur les incidents liés à la haine aux États-Unis, ce qui a suscité les critiques de nombreux groupes de défense des droits civiques.

Kennedy a commencé l’interrogatoire de Maya Berry, en déclarant : « Vous soutenez le Hamas, n’est-ce pas ? »

Visiblement décontenancée par la question, Berry a répondu : « Le Hamas est une organisation terroriste étrangère que je ne soutiens pas, mais le fait que vous posiez cette question à la directrice exécutive de l’Arab American Institute met l’accent sur la question de la haine dans notre pays ».

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Impassible, le sénateur républicain a posé la question suivante à Berry : « Vous soutenez le Hezbollah, n’est-ce pas ? ».

Berry a répondu qu’elle s’opposait à toute organisation qui recourt à la violence, y compris le Hamas et le Hezbollah, et a regretté les questions « extraordinairement décevantes » auxquelles sont confrontés les Américains d’origine arabe et musulmane.

Apparemment peu convaincu par ses réponses, Kennedy a poursuivi : « Vous ne pouvez pas vous résoudre à dire que vous ne soutenez pas l’UNRWA, que vous ne soutenez pas le Hamas, que vous ne soutenez pas le Hezbollah et que vous ne soutenez pas l’Iran. Vous devriez cacher votre tête dans un sac ».

.@SenJohnKennedy: You support Hamas, do you not?@AAIUSA's Maya Berry: Hamas is a foreign terrorist organization that I do not support…You asking the executive director of the Arab American Institute that question very much puts the focus on the issue of hate in our country? pic.twitter.com/h7WU3ePLOu

— CSPAN (@cspan) September 17, 2024

Berry a répété à plusieurs reprises dans ses réponses qu’elle ne soutenait pas ces groupes et a ajouté qu’elle trouvait cette série de questions « extraordinairement décevante ».

Le Hamas et le Hezbollah sont tous deux désignés comme organisations terroristes étrangères par le gouvernement américain.

De nombreux défenseurs des droits civiques ont dénoncé Kennedy.

« Il est absolument répréhensible qu’un sénateur américain utilise l’identité raciale d’un témoin comme arme et l’accuse de soutenir le terrorisme en recourant à un discours anti-arabe et anti-musulman lors d’une audition destinée à lutter précisément contre ce type de sectarisme », a déclaré à Reuters Robert McCaw, directeur des affaires gouvernementales du Conseil des relations américano-islamiques (Council on American Islamic Relations).

« Ce harcèlement est alarmant », a déclaré l’association de défense des musulmans américains Engage Action.

La commission judiciaire du Sénat, dirigée par les démocrates, qui a organisé l’audition de mardi, a également condamné le sénateur et qualifié la réponse de Berry de « puissante ».

Les défenseurs des droits humains ont mis en garde contre les menaces croissantes qui pèsent sur les musulmans, les Arabes et les Juifs américains depuis le déclenchement de la guerre d’Israël à Gaza, à la suite du pogrom perpétré par le Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre.

Parmi les incidents survenus aux États-Unis ces derniers mois, citons la tentative de noyade d’une fillette musulmane de 3 ans au Texas, l’agression mortelle à l’arme blanche d’un garçon musulman de 6 ans dans l’Illinois, l’agression à l’arme blanche d’un musulman au Texas, le passage à tabac d’un musulman à New York, des menaces de violence à l’encontre de Juifs à l’université de Cornell qui ont abouti à une condamnation, ainsi qu’un complot infructueux visant à attaquer un centre juif de la ville de New York.