Amnesty : Les attaques du Hezbollah contre des civils doivent faire l’objet d’une enquête

Le groupe de défense des droits de l’Homme Amnesty International a condamné vendredi le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pour avoir tiré des salves de roquettes non guidées sur des zones civiles d’Israël au cours du dernier conflit.

« L’utilisation inconsidérée par le Hezbollah de salves de roquettes non guidées a tué et blessé des civils, et détruit et endommagé des habitations civiles en Israël », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

« L’utilisation de ces armes intrinsèquement imprécises à l’intérieur ou à proximité de zones civiles peuplées constitue à première vue une violation du droit international humanitaire, » a-t-elle ajouté.

« Les attaques directes contre des civils et des biens de caractère civil ainsi que les attaques aveugles qui tuent et blessent des civils doivent faire l’objet d’une enquête en tant que crimes de guerre. »

Amnesty International a indiqué que le groupe avait recueilli des informations sur trois tirs de roquettes du Hezbollah contre des villes israéliennes, qui ont tué huit civils et en ont blessé au moins seize autres, à la suite de l’escalade du conflit à la fin du mois de septembre.

En observant les images des attaques, elle a déclaré avoir identifié l’utilisation de systèmes de roquettes non-guidées à lancement multiple, qui violent le principe fondamental de distinction en vertu du droit humanitaire international.

Un couple d’Israéliens observant les bâtiments endommagés dans un village du sud-Liban, près de la frontière israélo-libanaise, pendant le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, dans le nord d’Israël, le 30 novembre 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

À l’époque, le Hezbollah avait annoncé procéder à une série de tirs de barrage de roquettes visant des centres de population israéliens en réponse aux frappes aériennes israéliennes sur des villes et des villages libanais.

Amnesty International a déjà publié les conclusions de son enquête sur les actions israéliennes pendant la guerre. L’organisation a déclaré avoir recueilli des informations sur des frappes aériennes israéliennes illégales qui ont tué 49 civils et qui doivent faire l’objet d’une enquête en tant que crimes de guerre. L’organisation a également accusé Israël de commettre un « génocide » à l’encontre des Palestiniens dans le cadre de sa campagne militaire contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, accusation qu’Israël et ses alliés ont fermement rejetée.

Un cessez-le-feu précaire entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur le 27 novembre.

Malgré la trêve, les frappes aériennes israéliennes auraient fait plus de vingt morts au Liban depuis le 27 novembre, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres du ministère de la Santé qui ne fait pas de distinction entre civils et terroristes. Israël et le groupe terroriste chiite libanais s’accusent mutuellement d’avoir violé le cessez-le-feu à plusieurs reprises.

Illustration : Des soldats de l’armée libanaise circulant en convoi à Mansouri, en direction du sud du Liban, après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le 27 novembre 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

Depuis le 8 octobre 2023, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

Le conflit contre le groupe terroriste chiite libanais s’est étendu fin septembre avec l’intensification des frappes israéliennes sur des cibles du Hezbollah au Liban, au cours desquelles la grande majorité de ses dirigeants ont été éliminés, y compris l’ancien chef Hassan Nasrallah, et une opération terrestre subséquente lancée dans le sud du Liban par Tsahal.

L’armée israélienne estime que près de 4 000 terroristes du Hezbollah ont été éliminés durant le conflit. Une centaine d’éléments d’autres groupes terroristes auraient également été tués au Liban.

Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de nommer ses éléments éliminés.

Au cours de l’année écoulée, les attaques contre le nord d’Israël ont entraîné la mort de 45 civils israéliens. En outre, 80 soldats et réservistes de Tsahal ont perdu la vie lors d’affrontements transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.