Israël en guerre - Jour 476

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Amnesty Israel rejette le rapport de sa maison mère qui accuse le pays de « génocide »

La branche locale critique le double standard adopté par Amnesty International à l'égard d'Israël et du Hamas ; Washington et Berlin rejettent également ce rapport

Siège d'Amnesty International à Auckland, Nouvelle-Zélande, le 8 septembre 2015. (Crédit : chameleonseye/istock)
Siège d'Amnesty International à Auckland, Nouvelle-Zélande, le 8 septembre 2015. (Crédit : chameleonseye/istock)

Amnesty International Israel a rejeté jeudi un rapport publié par Amnesty International qui accuse Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, a indiqué l’organisation israélienne dans une déclaration à la presse, certains de ses membres accusant les auteurs du rapport d’être parvenus à une « conclusion prédéterminée ».

La branche israélienne du groupe international de défense des droits de l’homme déclare dans un communiqué qu’elle n’a pas été impliquée dans la recherche, le financement ou la rédaction du rapport publié aujourd’hui et qu’elle « n’accepte pas l’affirmation selon laquelle il a été prouvé qu’un génocide a lieu dans la bande de Gaza et qu’elle n’accepte pas les conclusions du rapport ».

Bien que « l’ampleur des meurtres et des destructions perpétrés par Israël dans la bande de Gaza ait atteint des proportions horribles et qu’il faille y mettre fin immédiatement », elle ne pense pas que les événements
« répondent à la définition du génocide telle qu’elle est strictement énoncée dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ».

Bien qu’elle rejette la thèse du « génocide », Amnesty Israel affirme néanmoins que les actions d’Israël à Gaza « laissent planer des soupçons de violations graves et généralisées du droit international et de crimes contre l’humanité » et demande que des mesures soient prises pour mettre fin immédiatement à la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023.

La déclaration semble également critiquer le double standard adopté par Amnesty International à l’égard d’Israël et du Hamas.

« Des allégations ont été formulées selon lesquelles le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre et l’attaque israélienne contre Gaza à la suite de ce massacre constituaient un génocide ou une tentative de génocide », précise Amnesty Israel.

Destructions causées par les terroristes du Hamas au kibboutz Beeri, près de la frontière entre Israël et Gaza, le 4 janvier 2024. (Chaim Goldberg/Flash90)

« Il est impératif et correct d’enquêter sur ces allégations et de veiller à ce que la norme requise pour prouver l’intention de commettre un génocide soit universelle et cohérente pour toutes les parties, ainsi que dans tout autre cas dans le monde où des préoccupations similaires sont soulevées ».

Dans une déclaration distincte obtenue par le journal Haaretz, plusieurs membres d’Amnesty Israel et des membres juifs d’Amnesty International sont allés plus loin et ont accusé le rapport de produire une « analyse artificielle » de la situation dans la bande de Gaza.

Dès le début, le rapport a été qualifié de « rapport sur le génocide » dans la correspondance internationale, alors même que les recherches n’en étaient qu’à leurs débuts », affirment les membres d’Amnesty, cités par Haaretz.

« Il s’agit là d’une forte indication de partialité et également d’un facteur qui peut entraîner une partialité supplémentaire : imaginez combien il est difficile pour un chercheur de travailler pendant des mois sur un rapport intitulé ‘rapport sur le génocide’ et de devoir ensuite conclure qu’il ne s’agit ‘que’ de crimes contre l’humanité », ont-ils ajouté. « Des conclusions prédéterminées de ce type ne sont pas typiques des autres enquêtes d’Amnesty International ».

Accusant le rapport d’avoir été « motivé par le désir de soutenir un récit populaire parmi le public cible d’Amnesty International », la déclaration commune appelle l’organisation à « reconsidérer de manière critique les procédures de travail et les méthodologies qui ont conduit à la publication de ce rapport erroné ».

Le ministère israélien des Affaires étrangères a également rejeté jeudi comme « fabriqué de toute pièces » un rapport de l’organisation de défense des droits humains Amnesty International l’accusant de « commettre un génocide » contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.

Des soldats israéliens passent devant des maisons détruites par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, dans le kibboutz Beeri, le 14 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Ariel Schalit)

« L’organisation déplorable et fanatique Amnesty International a une fois de plus produit un rapport fabriqué de toutes pièces, entièrement faux et basé sur des mensonges », a indiqué un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Le massacre génocidaire du 7 octobre 2023 a été perpétré par l’organisation terroriste Hamas contre des citoyens israéliens. Depuis lors, les citoyens israéliens sont soumis à des attaques quotidiennes sur sept fronts différents. Israël se défend contre ces attaques en agissant en pleine conformité avec le droit international », poursuit le texte.

Le porte-parole du département d’État, Vedant Patel, a par ailleurs déclaré lors d’une conférence de presse jeudi que les États-Unis s’opposent au qualificatif de génocide associé par Amnesty International à la guerre menée par Israël à Gaza.

« Nous ne sommes pas d’accord avec les conclusions de ce rapport. Nous l’avons déjà dit et nous continuons de trouver que les allégations de génocide sont infondées », a ajouté Patel.

Il a souligné que les États-Unis pensaient que les groupes de défense des droits de l’homme avaient un rôle essentiel à jouer dans l’analyse de ce qui se passe à Gaza, même si Washington pouvait ne pas se trouver d’accord avec leurs conclusions au particulier. Patel a également déclaré que les États-Unis n’étaient pas d’accord avec le qualificatif utilisé par Amnesty International – « déplorable » – pour parler du ministère israélien des Affaires étrangères.

Et bien que les États-Unis ne considèrent pas la guerre à Gaza comme un génocide, ils restent très préoccupés par la situation humanitaire et continueront à rappeler à Israël qu’il a la responsabilité morale et stratégique de se conformer au droit international, a conclu Patel.

Le gouvernement allemand a critiqué vendredi les accusations de « génocide » dans la bande de Gaza formulées à l’encontre d’Israël par l’ONG Amnesty International, tout en appelant ce pays au respect du droit humanitaire international lors de ses opérations militaires.

« La question du génocide présuppose l’intention claire d’exterminer un groupe ethnique, et je ne vois toujours pas cette intention claire, je ne peux donc pas suivre les conclusions du rapport à cet endroit », a déclaré lors d’un point presse régulier à Berlin un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, à propos des accusations portées par l’ONG.

Tout en répétant cette même position, la porte-parole du gouvernement allemand, Christine Hoffmann a ajouté que Berlin « ne cessait d’attirer l’attention d’Israël sur l’importance du respect du droit international humanitaire dans la lutte qu’Israël mène après l’attaque du Hamas ».

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, pose à Paris, le 6 avril 2021. (Crédit : AP Photo/Christophe Ena)

Le rapport de 300 pages met en avant « suffisamment d’éléments pour conclure que Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza » depuis l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre en cours, assure Amnesty International.

« Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement », a affirmé la secrétaire générale de l’organisation, Agnès Callamard.

Le 7 octobre 2023, quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 43 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

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