Gantz somme Netanyahu d’appeler les familles des six otages assassinés

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti et ancien ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz, a appelé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu à appeler instamment les familles des six otages israéliens dont les corps ont été retrouvés et récupérés par les troupes israéliennes opérant à Gaza.

« M. le Premier ministre, c’est une matinée douloureuse pour tout le peuple d’Israël, mais surtout pour six familles. Vous avez immédiatement appelé Farhan al-Qadi après sa libération, et pour Noa Argamani, vous vous êtes rendu à l’hôpital », a écrit Gantz sur le réseau social X.

« Appelez maintenant les six familles d’otages et écoutez-les. C’est la moindre des choses qu’elles méritent. N’attendez pas une seule minute. »

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Dimanche matin, l’armée israélienne a annoncé avoir retrouvé les corps des otages Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, Eden Yerushalmi, 24 ans, Ori Danino, 25 ans, Almog Sarusi, 25 ans, Alex Lubnov, 32 ans et Carmel Gat, 40 ans.

Cette combinaison de six photos non datées des otages, en haut à gauche, Hersh Goldberg-Polin, Ori Danino, Eden Yerushalmi ; en bas à gauche, Almog Sarusi, Alexander Lubnov, et Carmel Gat. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus via AP)

Malgré les déclarations publiques du président Herzog et d’autres politiciens israéliens – ainsi que du président américain Joe Biden et de la vice-présidente américaine et candidate à la présidence Kamala Harris – Netanyahu est resté silencieux jusqu’à dimanche midi – son bureau indiquant qu’il ferait une déclaration sous peu.

« Deux heures se sont écoulées depuis la publication des noms des otages assassinés, et le fait que le président de la plus grande puissance mondiale ait publié un message de condoléances et que le Premier ministre d’Israël n’ait pas tweeté un mot à ce sujet, ne fait que prouver que Benjamin Netanyahu fuit ses responsabilités », a écrit sur X le député Oded Forer (Yisrael Beytenu), s’ajoutant au concert de critiques contre Netanyahu.

Aryeh Deri, président du parti Shas, a lui lancé un appel à l’unité en cette « période difficile » où « les meilleurs de nos fils et de nos filles ont été assassinés par les maudits terroristes du Hamas ».

Alors que les critiques se multiplient à l’encontre de Netanyahu et de son gouvernement pour leur gestion de la guerre à Gaza, au lendemain de la découverte des corps de six autres otages, l’homme politique ultra-orthodoxe a appelé ses « frères et amis de toutes les factions, de la coalition comme de l’opposition, à agir en ce moment pour l’unité du peuple, à faire preuve de courage et de leadership et à ne pas multiplier les haines, les polarisations et les divisions ».

Le député du parti Shas, Aryeh Deri, à son domicile, à Jérusalem, le 15 avril 2024. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

« Nous sommes tous d’accord et il n’y a pas de différend sur le devoir sacré de ramener les otages immédiatement, ainsi que sur le devoir urgent d’éradiquer le Hamas. Ces deux valeurs constituent la base importante de l’unité », a-t-il déclaré.

« L’unité du peuple et sa division sont directement influencées par les élus. Lorsque les dirigeants continueront à œuvrer en faveur de l’unité, les masses populaires seront également unies. »

Dans une déclaration distincte, le ministre du Logement et de la Construction Yitzchak Goldknopf, chef du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, a pleuré la mort des otages qui « ont été brutalement assassinés sur le lieu de leur captivité par les monstres du Hamas ».

« Il n’y a pas de mots pour exprimer l’infinie tristesse. J’adresse mes condoléances du fond du cœur aux familles. Puissiez-vous ne plus connaître le chagrin et la douleur », a-t-il écrit sur X.

Plusieurs heures après que l’armée a annoncé avoir récupéré les corps de six otages dans un tunnel du Hamas, Netanyahu a finalement publié une déclaration vidéo affirmant que son gouvernement est engagé dans un accord de cessez-le-feu et rejetant la responsabilité de l’échec d’un accord sur le groupe terroriste palestinien du Hamas.

« C’est un jour difficile. Le cœur du peuple tout entier est déchiré. Comme tous les citoyens d’Israël, j’ai été choqué jusqu’au plus profond de mon âme par le terrible meurtre de sang-froid de six de nos otages », a déclaré le Premier ministre, en citant les six noms : Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alex Lubnov, Almog Sarusi et Ori Danino.

Il a exprimé sa « profonde reconnaissance » pour les combattants de Tsahal et de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet « qui risquent leur vie pour le retour de nos fils et de nos filles ».

« Avec l’ensemble du peuple, mon épouse et moi partageons la terrible peine des familles, nous sommes tous en deuil », a-t-il poursuivi.

« Je dis aux terroristes du Hamas qui ont assassiné les personnes qui nous ont été enlevées et je dis à leurs chefs : vous êtes des hommes morts. Nous ne nous reposerons pas et nous ne nous tairons pas. Nous vous poursuivrons, nous vous rattraperons et nous vous réglerons vos comptes », a promis Netanyahu.

« Nous nous battons sur tous les fronts contre un ennemi cruel qui veut tous nous assassiner. Ce [dimanche] matin encore, il a assassiné trois policiers à Hébron. Mon épouse et moi-même adressons nos sincères condoléances à leurs familles. Nous avons vu la cruauté inimaginable des assassins du Hamas le 7 octobre, et nous l’avons encore vue dans les tunnels sous Rafah. Le fait que le Hamas continue de commettre des atrocités comme celles qu’il a commises le 7 octobre nous oblige à tout faire pour qu’il ne puisse plus commettre ces atrocités », a poursuivi le Premier ministre.

« Nos efforts pour libérer les otages se poursuivent sans relâche », a-t-il assuré.

« Depuis décembre, le Hamas refuse de mener de véritables négociations. Il y a trois mois, le 27 mai, Israël a accepté un accord de libération des otages avec le plein soutien des États-Unis. Le Hamas a refusé. Même après que les États-Unis ont mis à jour les grandes lignes de l’accord le 16 août, nous avons accepté, et le Hamas a de nouveau refusé », a rappelé Netanyahu, ajoutant qu’aujourd’hui encore, « alors qu’Israël mène des négociations intensives avec les médiateurs dans un effort suprême pour parvenir à un accord, le Hamas continue de fermement refuser toute offre ».

Des manifestants réclamant un accord de « trêve contre otages » et s’opposant au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à son gouvernement, à Tel Aviv, le 31 août 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Pire encore, à ce moment précis [des négociations en cours], il a assassiné six de nos otages », a-t-il poursuivi, affirmant que « celui qui assassine des otages ne veut pas d’un accord ».

Malgré cela, « le gouvernement israélien s’engage, et je m’engage personnellement, à poursuivre la recherche d’un accord qui nous rendra tous nos otages et garantira notre sécurité et notre existence », a affirmé Netanyahu.

Le porte-parole du cabinet du Premier ministre n’a pas encore répondu à la question de savoir pourquoi Netanyahu a mis plusieurs heures à prendre la parole et pourquoi il a choisi de diffuser sa déclaration par le biais d’une vidéo pré-enregistrée plutôt que de s’adresser en direct.

Le Forum des familles des otages et disparus a pour sa part déclaré que la mort des otages était le « résultat direct » du « torpillage » par Netanyahu des propositions d’accords pour les otages et de son exigence que Tsahal maintienne sa présence dans le stratégique corridor Philadelphi.

Un manifestant portant un masque du Premier ministre Benjamin Netanyahu brandissant une pancarte sur laquelle on peut lire : « J’ai ajouté des clauses [à l’accord sur les otages] et des otages sont morts. Désolé », tout en s’agenouillant devant des simulacres de corps d’otages morts, sur Begin, à Tel Aviv, le 31 août 2024. (Crédit : Neta Dekel/Mouvement de protestation pour la démocratie)

Selon des sources de sécurité anonymes qui se sont adressées à la radio de l’armée, trois des otages assassinés retrouvés samedi figuraient sur la liste « humanitaire » des captifs et devaient être libérés lors de la première étape de l’accord de « trêve contre libération d’otages » actuellement en cours de négociations.