Herzog à Yad Vashem : « L’histoire ne pardonnera pas à ceux qui détruisent Israël de l’intérieur »

S’exprimant lors de la cérémonie officielle organisée à Yad Vashem pour Yom HaShoah – le Jour du Souvenir de la Shoah -, mercredi, le président Isaac Herzog a lancé un appel urgent à l’unité nationale face aux « terribles » divisions au sein de la société. Il a déclaré que « l’histoire ne pardonnera pas » à ceux qui sont en train de démanteler l’État juif de l’intérieur.

« J’en appelle à vous du fond du cœur : unissons-nous, tous ensemble, toute la maison d’Israël », a plaidé Herzog.

« Transformons ces jours – les Dix Jours Saints – à partir de maintenant et jusqu’au Jour de l’Indépendance [Yom HaAtsmaout], en un moment de responsabilité nationale. Baissons les flammes. Réparons nos cœurs. »

Herzog a expliqué qu’il a régulièrement rencontré des survivants de la Shoah qui lui ont raconté d’horribles histoires personnelles, mais qu’ils ont tous conclu par le même message : « Monsieur le Président, s’il vous plaît, nous vous en supplions, nous vous le demandons – nous sommes terriblement divisés – faites en sorte que le peuple soit uni. »

« L’histoire ne pardonnera pas à ceux qui se comportent de manière irresponsable et nous détruisent de l’intérieur », a déclaré Herzog.

« Nous ne devons pas permettre au poison des réseaux sociaux et aux experts de la diffamation et de la polarisation de s’emparer de l’âme du peuple et de nous détruire de l’intérieur. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Isaac Herzog et le président de Yad Vashem Dani Dayan, accompagnés de leurs épouses, au Mémorial de la Shoah Yad Vashem, à Jérusalem, à la veille de Yom HaShoah, le 23 avril 2025. (Crédit : Yad Vashem)

Ces déclarations interviennent alors que la société israélienne est divisée depuis plus de dix-huit mois de guerre et que le gouvernement a entrepris de réformer le système judiciaire, ce que beaucoup considèrent comme une atteinte à la démocratie et à l’État de droit dans le pays.

Cette année marque le 80ᵉ anniversaire de la fin de la Shoah, au cours de laquelle six millions de Juifs ont été assassinés par les nazis et leurs complices. Cette année, le thème de la cérémonie est « Sortir de l’abîme : L’angoisse de la libération et la renaissance ».

Herzog a souligné que si rien n’était comparable à « l’ampleur et le caractère systématique » de la Shoah, « il est impossible d’échapper aux témoignages terrifiants provenant du cœur de l’horreur du 7 octobre… et de ne pas être choqué par les échos de cette catastrophe historique ».

Néanmoins, leurs histoires peuvent également être considérées comme un élément d’une victoire plus large pour le peuple juif, revenu sur ses terres.

« Je parle aux [survivants] et je suis confronté à des histoires de vie incompréhensibles. Et soudain, je me surprends à dire – parfois en silence, parfois à voix haute – à moi-même ou à eux : « Ici, vous avez gagné. Ici, nous avons gagné. »

Les commémorations se poursuivent jeudi, avec une sirène retentissant pendant deux minutes à 10 h, moment où le pays s’immobilisera pour rendre hommage aux victimes de la Shoah.

Yad Vashem ouvre ses portes au grand public pour une série de cérémonies jeudi. D’autres cérémonies et événements auront lieu dans plusieurs endroits au cours de la journée, qui se terminera par une cérémonie à 20 heures à la Maison des combattants du ghetto.