NYC : seulement 4 h de TIG pour l’activiste ayant ciblé les « Sionistes » dans le métro

NEW YORK – Un activiste anti-Israël arrêté l’année dernière pour avoir exigé que des « sionistes » s’identifient et quittent un wagon du métro de New York a été condamné à une simple peine de quatre heures de travaux d’intérêt général mercredi, entraînant la critique d’un des principaux groupes de sécurité juifs.

Anas Saleh avait été arrêté en juin et inculpé de coercition au troisième degré après cet incident. Une vidéo largement diffusée le montrait en train de mener des slogans de « Levez la main si vous êtes sioniste », dans un wagon bondé.

« Voici votre occasion pour sortir », a-t-il crié. L’appel a été repris en chœur par d’autres manifestants dans le train. Saleh et de nombreux autres militants portaient des masques.

Les images ont été largement condamnées par les autorités publiques, notamment par le maire de New York, Eric Adams, qui a qualifié les propos de « répréhensibles et ignobles ».

Saleh avait initialement été inculpé de tentative de coercition, un délit mineur, mais un juge a rejeté ce chef d’accusation.

En plus de ses travaux d’intérêt général, Saleh devra suivre un cours de sensibilisation aux préjugés, ont indiqué des membres de la communauté juive présents à l’audience de mercredi.

Anti-Zionism is a modern manifestation of antisemitism.

Example:
An Anti-Zionist declaring on a NYC subway car: “Raise your hands if you’re a Zionist. This is your chance to get out.”

Anyone threatening to purge “Zionists” (i.e. most Jews) from public places is an… pic.twitter.com/e3Wh6Ztp32

— Ritchie Torres (@RitchieTorres) June 12, 2024

Le bureau du procureur de Manhattan a précisé que la sentence avait pris en compte plusieurs éléments : l’absence d’antécédents criminels de Saleh, des discussions avec un plaignant, ainsi que l’achèvement d’un programme obligatoire par l’accusé. Il effectuera ses travaux d’intérêt général au sein d’une congrégation juive.

La Community Security Initiative (CSI), un groupe qui coordonne la sécurité des communautés juives de la région de New York, a salué le travail de la police de New York et le bureau du procureur pour leur travail dans cette affaire, mais a vivement critiqué la sentence.

« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que les lois actuelles de New York sur les crimes de haine ne classent pas les actions de M. Saleh comme un crime de haine », a déclaré le directeur de la CSI, Mitch Silber. « Nous appelons la législature de l’État de New York à mettre à jour les lois existantes afin de refléter fidèlement la haine sous-jacente à de tels actes et de garantir que les auteurs soient sanctionnés de manière appropriée. »

« Nous jugeons préoccupante la sanction de simples ‘travaux d’intérêt général’ », précise le communiqué. « La responsabilité doit être réelle et le système judiciaire doit continuer à prendre au sérieux les menaces, le harcèlement et la rhétorique d’exclusion à l’encontre des communautés juives et pro-Israël. »

Le bureau du procureur de Manhattan avait soutenu l’année dernière une législation de l’État élargissant la liste des infractions pouvant être poursuivies en tant que crimes de haine.

Le représentant de New York Ritchie Torres a lui aussi critiqué la sentence.

« Si vous voulez chasser les Juifs des lieux publics comme le métro, la pire sanction que vous risquez à New York est un travail d’intérêt général », a écrit Torres sur X. « L’État de New York envoie un message dangereux qui encourage l’antisémitisme. »

L’incident dans le métro s’est produit le 10 juin, après qu’un groupe important de manifestants anti-Israël a quitté un rassemblement à Union Square, Manhattan, pour se rendre à une manifestation contre une exposition commémorant le festival de musique Supernova, où le groupe terroriste palestinien du Hamas a assassiné 364 personnes lors de son pogrom du 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Cette manifestation, dirigée par le groupe radical anti-Israël Within Our Lifetime, a été largement condamnée comme antisémite par les responsables politiques de New York et de Washington.

Un autre manifestant anti-Israël, Christopher Husary, a été inculpé de tentative de coercition en tant que crime de haine et de harcèlement aggravé pour un autre incident survenu dans le métro à peu près au même moment.

Le bureau du procureur de Manhattan, Alvin Bragg, a déclaré que la victime présumée de Husary, un homme juif de 35 ans, était montée dans le métro à la station Fulton St. dans le sud de Manhattan et avait vu Husary dessiner un triangle rouge inversé, symbole du Hamas, sur une porte du métro.

L’homme juif a utilisé son téléphone portable pour photographier Husary, qui s’est ensuite approché de l’homme, qui portait une kippa, et lui a demandé d’effacer la photo.

Selon le bureau de Bragg, Husary a alors insulté et menacé l’homme juif, le traitant de « sioniste » et lui lançant : « Tu n’es pas un vrai juif. » Il aurait ensuite ajouté : « Nous vous retrouverons et il y aura des conséquences. »

Husary doit comparaître à nouveau devant le tribunal la semaine prochaine.

Les crimes de haine antisémites ont bondi à New York depuis le pogrom du Hamas dans le sud d’Israël. En 2024, les juifs ont été ciblés dans 345 crimes de haine, un nombre supérieur à celui de toutes les autres minorités combinées, selon les données du NYPD.

Mardi, la police de New York a signalé 18 crimes de haine antisémites pour le seul mois de janvier.