À New York, en 2024, les Juifs ont été la première cible des crimes de haine
Selon les chiffres de la police, il y a eu 345 actes antisémites à New-York l'an dernier, ce qui représente 54 % du total de ces actes commis à l'encontre de toutes les minorités
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
![Des policiers lors d'une manifestation anti-Israël à Times Square, à New York, le 6 janvier 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel) Des policiers lors d'une manifestation anti-Israël à Times Square, à New York, le 6 janvier 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2025/01/20250101_untitled_02226-640x400-1.jpg)
NEW YORK – Selon les chiffres de la police de New-York qui ont été publiés lundi, les Juifs ont été la cible de 345 actes antisémites à New York en 2024, soit davantage que la totalité des autres minorités réunies.
Toujours selon ces chiffres, les crimes antisémites ont représenté 54 % des 641 crimes de haine signalés à la police de la ville en 2024. Arrivent à la deuxième place les crimes de haine liés à l’orientation sexuelle, dont le nombre se monte à 78. On a relevé 43 actes islamophobes et 21 autres actes ciblant d’autres minorités.
Les 345 actes antisémites correspondent à un incident toutes les 25 heures en moyenne. Les organisations juives chargées de la sécurité estiment par ailleurs que nombre d’incidents ne sont pas signalés à la police.
Le nombre d’incidents antisémites en 2024 est en hausse de sept pour cent par rapport à 2023. Depuis le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, la ville de New York connait un regain des phénomènes de discrimination antijuive qui ne s’est pas démenti jusqu’à la fin 2024.
Selon les chiffres avancés par la police, ce pic d’antisémitisme est d’autant plus visible que la criminalité globale à New York a sensiblement baissé en 2024, enregistrant même une baisse de 4 % des crimes de haine par rapport à 2023.
Ces chiffres de la police new-yorkaise ne sont que de premières indications et ils pourraient encore évoluer si, par exemple, l’enquête sur un incident d’apparence antisémite devait conclure à une absence de préjugé antijuif. Il est particulièrement difficile d’établir le caractère d’un acte, ce qui rend difficile les condamnations pour crimes de haine.
Parmi les incidents les plus récents et les plus médiatisés de 2024, citons par exemple ce militant anti-Israël qui avait menacé un homme juif dans le métro, les actes de vandalisme commis au domicile du directeur juif du Brooklyn Museum, cet homme qui avait voulu chasser les « sionistes » d’une rame de métro ou encore cet homme qui avait été accusé d’avoir tenté de renverser des Juifs alors qu’il se trouvait à bord de sa voiture.
Les autorités de la ville de New York tentent de lutter contre cette vague antisémite en s’appuyant sur la loi. En novembre dernier, la gouverneure Kathy Hochul avait pris une loi qui criminalise le fait de retirer les effets vestimentaires de nature religieuse d’une autre personne, kippas et hijabs compris.
Les députés de l’État de New-York souhaitent par ailleurs faire adopter des projets de loi de nature à rendre passibles de poursuites au titre des crimes de haine davantage de crimes et interdire le port du masque lors de manifestations sur la voie publique.
L’État a, en outre, alloué des subventions records aux organisations exposées à des crimes de haine.