Trump : Israël a envoyé des agents à Fordo qui ont constaté un « anéantissement total »

Le président américain Donald Trump a laissé entendre mercredi qu’Israël aurait envoyé des agents sur le site nucléaire iranien de Fordo après les frappes américaines menées plus tôt dans la semaine, affirmant que l’attaque avait été un succès et avertissant qu’il était prêt à frapper à nouveau si l’Iran tentait de relancer son programme d’enrichissement.

« Vous savez, ils ont envoyé des gars là-bas après la frappe, et ils ont dit que c’était un anéantissement total », a déclaré Trump aux journalistes lors du sommet de l’OTAN à La Haye, à propos du bombardement de Fordo.

« Israël prépare un rapport là-dessus en ce moment, à ce que je comprends. On m’a dit qu’ils avaient parlé de destruction. Moi, je crois que c’était un anéantissement total, et je crois qu’ils n’ont pas eu le temps de faire sortir quoi que ce soit, parce qu’on a agi vite. »

Un rapport des services de renseignement américains ayant fuité cette semaine suggère pourtant que les frappes contre les installations nucléaires iraniennes n’auraient pas détruit les infrastructures souterraines, et qu’une grande partie du stock d’uranium enrichi de l’Iran aurait probablement déjà été déplacée avant les bombardements.

La Maison Blanche a contesté les conclusions de ce rapport tout en dénonçant la fuite.

Des responsables israéliens ont déclaré mercredi à la chaîne publique Kan, en réponse aux propos de Trump, qu’ils n’avaient pas connaissance d’une opération israélienne sur le site de Fordo après la frappe.

Trump a par ailleurs affirmé qu’il ordonnerait de nouvelles frappes si l’Iran tentait de relancer son programme d’enrichissement nucléaire, tout en se disant certain que cela ne serait pas nécessaire.

Interrogé sur la possibilité de nouvelles attaques si Téhéran reconstruisait ses installations, Trump a répondu : « Évidemment. Mais je ne vais pas avoir à m’en préoccuper. L’affaire est réglée pour les années à venir. »

Quand on lui a demandé combien de temps, selon lui, le programme nucléaire iranien avait été repoussé, Trump a répondu : « Je pense qu’on parle de dizaines d’années, car je ne crois pas qu’ils recommenceront un jour. Parce que je ne crois pas qu’ils recommenceront un jour. Je pense qu’ils en ont eu assez. Ils viennent de traverser l’enfer. Ils en ont assez. »

« La dernière chose qu’ils ont envie de faire maintenant, c’est d’enrichir quoi que ce soit », a ajouté Trump. « Ils veulent se relever. »

« Ils n’auront pas la bombe, et ils n’enrichiront pas », a-t-il martelé.

Trump a comparé les frappes américaines sur les trois sites nucléaires iraniens aux bombes atomiques larguées par les États-Unis sur le Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

« Cette frappe a mis fin à la guerre. Cette frappe a mis fin à la guerre. Je ne veux pas utiliser l’exemple d’Hiroshima, je ne veux pas utiliser l’exemple de Nagasaki, mais c’est essentiellement la même chose : ça a mis fin à la guerre. Cette frappe a mis fin à tout ça, cette frappe a mis fin à cette guerre. Si on ne les avait pas éliminés, ils seraient encore en train de se battre aujourd’hui. »

« Je pense qu’on finira par avoir une sorte de relation avec l’Iran », a-t-il ajouté.

Trump salue le cessez-le-feu et félicite Israël pour sa résilience

Trump a également salué le cessez-le-feu qui a, jusqu’à présent, mis fin aux combats, et a indiqué qu’un autre pourrait être en cours à Gaza.

Il a qualifié « d’accord très équitable » le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran. « Les deux parties ont dit : ‘Ça suffit.’ »

« On a remporté une énorme victoire, un énorme succès », a-t-il ajouté.
« Notre victoire a été extraordinaire, un vrai coup de maître ! Israël a été très durement touché, surtout ces deux derniers jours. Israël a vraiment été très durement frappé. Les missiles balistiques ont détruit de nombreux bâtiments. »

« Et ils ont été formidables », a-t-il poursuivi. « Bibi Netanyahu devrait être très fier de lui. »

Après avoir réprimandé Israël mardi pour avoir lancé des frappes sur l’Iran en représailles aux tirs de missiles balistiques après l’annonce du cessez-le-feu, Trump a finalement salué la décision d’Israël de limiter l’attaque qu’il avait initialement prévue.

« J’ai été très fier d’eux », a-t-il déclaré. « C’était une décision importante. »

Trump a reconnu que « techniquement, ils avaient raison », en référence aux accusations d’Israël selon lesquelles l’Iran avait violé le cessez-le-feu en tirant des missiles après le début de la trêve à 7 heures du matin. « C’était une violation », a-t-il reconnu.

La scène où un missile balistique tiré depuis l’Iran a frappé et causé des dégâts, à Bat Yam, le 23 juin 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Israël et l’Iran sont entrés en conflit ouvert le 13 juin, lorsque Israël a lancé des frappes aériennes visant les plus hauts responsables militaires iraniens, des scientifiques nucléaires, des sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques de l’Iran. Israël a déclaré que cette campagne était nécessaire pour empêcher la République islamique de mettre à exécution son projet annoncé de destruction de l’État juif. Le 22 juin, les États-Unis ont frappé des installations nucléaires iraniennes clés à Natanz, Fordo et Ispahan.

L’Iran a riposté aux attaques israéliennes en lançant plus de 550 missiles balistiques et environ 1 000 drones contre Israël. Selon les autorités sanitaires et les hôpitaux, les attaques de missiles ont fait 28 morts et des milliers de blessés en Israël. Des missiles ont touché des immeubles résidentiels, deux universités et un hôpital, causant d’importants dégâts. L’Iran a également tiré sur une base américaine au Qatar après les frappes américaines.

Trump fait état de « grands progrès » vers un cessez-le-feu à Gaza

Trump a également déclaré mercredi que « de grands progrès » avaient été réalisés en vue d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

« Je pense que grâce à l’attaque que nous avons menée [en Iran]. Je pense que nous allons avoir de très bonnes nouvelles… Gaza est très proche », a-t-il affirmé.

Israël est en guerre contre le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle des milliers de terroristes ont envahi le sud d’Israël depuis Gaza, assassinant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes pour les emmener en otage dans la bande de Gaza. Cinquante d’entre eux sont encore aux mains des groupes terroristes de Gaza, et au moins vingt seraient encore en vie.

Depuis l’annonce du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, des voix en Israël et à l’étranger appellent à recentrer les efforts sur Gaza, avec pour objectif de parvenir à un accord permettant la libération des otages et la fin de la guerre.

Des affiches d’otages toujours détenus à Gaza sont visibles lors des funérailles de l’otage assassiné Yonatan Samerano à Tel Aviv, le 24 juin 2025. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Le Premier ministre du Qatar, dont le pays, l’un des principaux soutiens du Hamas, joue un rôle clé dans la médiation des négociations sur les otages, a déclaré qu’il espérait que des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas auraient lieu dans les prochains jours, dans le cadre d’une nouvelle tentative de parvenir à un accord de cessez-le-feu.

« En ce qui concerne les pourparlers sur Gaza, des discussions sont en cours avec la partie israélienne et le Hamas afin de parvenir à un accord basé sur la proposition américaine », a indiqué le Premier ministre Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, sans donner de détails sur le contenu de cette proposition.

Israël insiste sur un accord basé sur le « modèle Witkoff », du nom de l’envoyé de Trump au Proche-Orient. Ce modèle prévoit un accord partiel dans lequel environ la moitié des otages vivants et environ la moitié des corps des otages assassinés seraient restitués en échange d’un cessez-le-feu temporaire et de la libération de nombreux prisonniers palestiniens incarcérés pour des raisons de sécurité.

Le Hamas a exigé qu’un accord inclue une fin définitive de la guerre, mais le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a refusé tout arrangement qui laisserait le groupe terroriste au pouvoir en tant qu’autorité de facto dans la bande de Gaza, sans toutefois proposer de régime alternatif.

Selon les sondages, une majorité d’Israéliens serait favorable à un accord permettant le retour de tous les otages, même si cela devait signifier la fin de la guerre.

Nurit Yohanan a contribué à cet article.