Un docu-fiction sur le groupe de rap pro-Hezbollah Kneecap sort en France

Un docu-fiction à succès, consacré au groupe de rap nord-irlandais Kneecap, sort en France mercredi, jour où l’un de ses membres doit comparaître à Londres pour avoir brandi un drapeau du Hezbollah sur scène.

Primé au festival du film de Sundance début 2024, puis aux British Academy of Film and Television Arts (BAFTA), « Kneecap » n’arrive qu’un an et demi après en France. Il a depuis connu un certain succès dans les pays anglo-saxons et contribué à faire exploser la notoriété de cette formation hip-hop, qui défend la réunification de l’Irlande, la cause palestinienne et a été aux centre de vives controverses au Royaume-Uni.

Le film, dont le ton survolté rappelle « La Haine » ou « Trainspotting », raconte l’ascension du groupe fondé en 2017 et composé de Mo Chara, Móglaí Bap, et DJ Próvaí. L’un de leurs premiers titres a été interdit sur la radio publique irlandaise, accusé de promouvoir la drogue.

Leur premier album « 3CAG », sorti l’année suivante, mêle anglais et irlandais, langue dans laquelle ont été élevés les trois membres du groupe, qui la voient comme un cri « anticolonialiste » face à la puissance britannique. Leur célébrité internationale explose en 2024, avec leur deuxième album « Fine Art » et le film qui sort mercredi.

« Beaucoup de gens s’identifient aux luttes anticoloniales », a déclaré le réalisateur Rich Peppiatt, dans un entretien à l’AFP.

« Dans le monde dans lequel nous vivons, où tout est très formaté », les membres du groupe, « eux ne le sont pas ». « Ils n’ont pas peur des controverses, ni de dire ce qu’ils pensent », poursuit-il.

Mo Chara doit comparaître mercredi après avoir été accusé en mai d' »infraction terroriste », pour avoir brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres. Le groupe avait ensuite démenti tout soutien au mouvement islamiste libanais pro-iranien, considéré comme terroriste au Royaume-Uni, et promis de se défendre « avec véhémence ».

Le trio avait déjà été sous le feu des critiques après avoir accusé Israël de « génocide contre le peuple palestinien » à Gaza, sur la scène du festival californien de Coachella en avril.

Le groupe irlandais Kneecap affichant des messages anti-Israël lors de son concert, au festival de musique Coachella, en Californie, le 19 avril 2025. (Crédit : Capture d’écran/X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Ces derniers mois, le groupe a été écarté d’un festival en Cornouailles (sud de l’Angleterre) et a vu plusieurs de ses concerts prévus en Allemagne en septembre annulés. Il doit se produire cet été dans des festivals français, dont Rock en Seine près de Paris, les Eurockéennes de Belfort ou le Cabaret Vert à Charleville-Mézières.