4e missile houthi nocturne sur le centre d’Israël en une semaine ; Tsahal l’a intercepté

Un missile balistique tiré par les Houthis du Yémen a été intercepté par les défenses aériennes israéliennes tôt dans la journée de mercredi, a annoncé l’armée.

C’est la deuxième nuit d’affilée – la quatrième en moins d’une semaine – que le groupe terroriste soutenu par l’Iran tirait des projectiles sur le centre du pays en ce qui se donne les allures d’une routine de nuit.

Ce missile a déclenché les sirènes d’alerte dans une grande partie du centre d’Israël et provoqué la ruée de millions de personnes vers les abris anti-aériens. Les sirènes ont été activées par mesure de précaution en raison des risques de chute de fragments de missile suite à l’interception.

L’alerte a été donnée dans un secteur plus important qu’à l’accoutumée en application de nouvelles mesures du Commandement du front intérieur, décidées à l’issue de précédentes attaques ayant donné lieu à des alertes tardives.

Selon le service de secours du Magen David Adom, neuf personnes se sont blessées en se rendant aux abris et deux ont été prises en charge pour une forte anxiété, comme lors d’attaques passées.

Hezam al-Asad, haut responsable houthi, a publié en hébreu sur X (anciennement Twitter) : « Combien de temps quatre millions de personnes peuvent-elles rester dans des abris ? »

Al-Asad, qui publie souvent des messages moqueurs envers Israël, a ajouté : « Vous pouvez courir aux abris, cela fait plusieurs fois que nous vous disons d’arrêter de tuer les enfants de Gaza. »

C’est la quatrième fois en moins d’une semaine que les Houthis tirent un missile sur Israël ; les derniers tirs avaient eu lieu jeudi, samedi et mardi derniers.

Ces 10 derniers jours, les Houthis ont lancé cinq missiles balistiques et pas moins de quatre drones sur Israël : le groupe terroriste dit agir par solidarité avec Gaza en proie à la guerre menée contre le groupe terroriste du Hamas.

יירוט הטיל מתימן | תיעוד@hadasgrinberg
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— כאן חדשות (@kann_news) December 25, 2024

A Beer Yaakov, dans le centre d’Israël, un gros fragment de missile intercepteur israélien a fini sa course, tôt dans la journée de mercredi, non loin d’une habitation, dont il a légèrement endommagé le jardin sans toutefois faire de blessés, a précisé la municipalité.

Selon la police israélienne, d’autres fragments ont été signalés du côté de Shfela et Modiin, là encore sans faire de dégât ou de blessé.

Mor Steinberg-Golan, une habitante de Beer Yaakov, a raconté que lorsque les sirènes se sont déclenchées, elle s’est réfugiée durant quelques minutes, avec ses proches, dans leur pièce sécurisée, suivant en cela les recommandations de Tsahal en cas de chute de débris.

« Nous n’étions pas sûrs que l’interception ait eu lieu près de chez nous », explique-t-elle au site d’information Walla.

A l’issue de l’alerte, poursuit-elle, « nous avons vu des morceaux de missile dus à l’interception, aussi grands que moi, dans le jardin. C’était effrayant parce que nous ne savions pas vraiment ce qui s’était passé. »

Elle ajoute que les fragments ont atterri près d’une fenêtre et arraché une unité de climatisation de son support mural.

« Si nous n’étions pas allés dans notre pièce sécurisée, cela aurait pu se terminer en désastre », estime-t-elle. « D’où l’importance de trouver refuge dans un espace protégé, surtout la nuit lorsque tout le monde n’a qu’une idée, dormir. »

Elle explique avoir appelé la police, qui a retiré le fragment en question.

Sa cousine, Meital Merhav, arrivée du New Jersey il y a de cela cinq jours pour passer du temps auprès de ses proches, a déjà à son actif trois attaques de missiles.

« C’est un véritable choc. Je n’étais en rien préparée à ces histoires de missiles », ajoute-t-elle.

בהמשך לאזעקה בבאר יעקב, שברי יירוט נפלו בחצר בית במרכז העיר, ללא נזק משמעותי. צוות השיטור העירוני מטפל במקרה.

צילום: ניסים גוזלן#באר יעקב אזעקה #שברי_יירוט pic.twitter.com/Sm18vbGDxX

— hodaya ran (@hodaya_ran) December 25, 2024

Réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir en urgence lundi pour évoquer les attaques des Houthis contre Israël.

« Il semble que les Houthis n’aient toujours pas compris ce qui arrive à ceux qui tentent de nuire à Israël », a déclaré l’ambassadeur israélien près de l’ONU, Danny Danon, par voie de communiqué. « J’espère que le Conseil de sécurité de l’ONU apportera son soutien à Israël et condamnera les attaques menées contre nous. »

Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a demandé au Conseil de tenir une réunion pour condamner les attaques en question.

Quelques heures avant cela, les Houthis avaient tiré un autre missile, tôt le matin, sur Israël, qui avait lui aussi été intercepté.

En revanche, samedi dernier, un missile houthi ayant déjoué les défenses israéliennes s’est écrasé dans un parc de Jaffa, dans le sud de Tel Aviv, en faisant 16 blessés légers à l’intérieur des bâtiments environnants.

Un cratère près d’une aire de jeux pour enfants dans un parc du quartier résidentiel de Jaffa, au sud de Tel Aviv, causé par la chute d’ un missile tiré depuis le Yémen tôt dans la journée du 21 décembre 2024. (Jack GUEZ / AFP)

Jeudi dernier dans la matinée, un missile houthi a été intercepté mais son ogive est tombée à Ramat Gan, ce qui a causé l’effondrement d’un établissement scolaire de plusieurs étages sans toutefois faire de blessé, l’établissement étant fermé à cette heure-là.

Une autre attaque de missiles a pris pour cible le centre d’Israël dans l’après-midi du 16 décembre : elle a été interceptée.

Les Houthis ont également revendiqué une attaque de drone lundi. L’armée israélienne a déclaré avoir abattu la cible avant son arrivée en territoire israélien.

Des retards dans le déclenchement des alertes

Selon les conclusions d’une enquête du Commandement du front intérieur de Tsahal à propos de la frappe de missiles houthis de samedi dernier à Jaffa, l’activation des sirènes d’alerte a été tardive.

« L’enquête a révélé que l’alerte a été donnée tardivement pour des raisons qui ne peuvent être communiquées », a expliqué l’armée, en ajoutant que les conclusions et leçons qui s’imposaient avaient été tirées de cet incident.

Tsahal a par ailleurs fait savoir que suite à cette enquête, qui s’est également penchée sur d’autres incidents liés à des impacts de fragments de missiles et d’intercepteurs, il avait été décidé de « revoir les zones d’alerte ».

« Dorénavant, lors d’événements similaires, l’alerte sera donnée pour des zones plus larges », a indiqué l’armée.

Des membres des services d’urgence fouillent les décombres d’un bâtiment scolaire détruit à Ramat Gan, près de Tel Aviv, le 19 décembre 2024, après une attaque de missiles tirés depuis le Yémen. (Photo de Jack GUEZ / AFP)

Israël et les États-Unis ont mené des frappes contre des cibles houthies au Yémen ces derniers jours, qui ne semblent pas avoir dissuadé le groupe rebelle.

Les Houthis se sont engagés à attaquer Israël jusqu’à la fin de la guerre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 7 octobre 2023, lorsque le groupe terroriste palestinien du Hamas a pénétré en territoire israélien pour y mener une attaque brutale qui a fait 1 200 victimes, essentiellement des civils et 251 otages séquestrés à Gaza.

Israël entend bien détruire le Hamas à Gaza et libérer les 100 otages qui s’y trouvent encore.

Ces douze derniers mois, les Houthis ont tiré plus de 200 missiles et 170 drones sur Israël. Selon Tsahal, la majorité n’a pas atteint Israël ou a été interceptée par l’armée ou les alliés d’Israël dans la région.

Israël a mené des frappes aériennes contre des cibles houthies à trois reprises en riposte à ces attaques, la dernière en date, jeudi dernier.

Mardi, le ministre de la Défense, Israel Katz, a laissé entendre que les forces de l’ordre s’en prendraient aux dirigeants houthis.

Le groupe soutenu par l’Iran a également mené plusieurs attaques de missiles et de drones contre une centaine de navires marchands en mer Rouge, ce qui a conduit nombre de compagnies de transport maritime à se dérouter afin d’éviter cette voie navigable de grande importance et paralysé le transport maritime mondial.

Les Houthis ont, un temps, assuré s’en prendre uniquement aux navires liés à Israël, mais il est apparu qu’un très petit nombre de cibles étaient effectivement liées à Israël.