50 000 personnes participent au défilé annuel d’Israël à New York, axé sur les otages

NEW YORK – L’émotion était palpable dimanche à New York, où nombre de spectateurs n’ont pu retenir leurs larmes en voyant défiler d’anciens otages retenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas, tandis que d’autres leur serraient la main ou scandaient « Bring them home » (« Ramenez-les à la maison »), en solidarité avec ceux toujours retenus à Gaza.

Les ex-otages et les familles des disparus formaient le cœur symbolique du grand défilé pro-Israël annuel de la ville, la Journée d’Israël, qui se tient sur la Cinquième Avenue, un événement majeur pour la communauté juive, placé cette année encore sous le signe du sort des otages.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé sur la Cinquième Avenue de Manhattan, avec à leur tête les dirigeants politiques de l’État et de la ville. Parmi les groupes qui se sont joints au cortège figuraient des associations juives à but non lucratif, des alliés non juifs, des troupes de danse, des collectifs identitaires, tels que les Juifs russophones, mais aussi des milliers d’élèves d’écoles juives de la ville. Les organisateurs estiment que 50 000 personnes ont participé au défilé de dimanche.

L’ancien gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, menait le cortège aux côtés de dirigeants de la communauté juive. Candidat favori à la mairie de New York, Cuomo a fait de la lutte contre l’antisémitisme et du soutien à Israël un axe central de sa campagne.

Les dirigeants politiques de New York ont maintenu un soutien sans faille à Israël malgré les tensions liées à la guerre. La gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, a défilé aux côtés de Ruby Chen, le père d’Itay Chen, New Yorkais à la double nationalité américaine et israélienne, assassiné le 7 octobre et dont la dépouille est toujours aux mains du groupe terroriste palestinien du Hamas.

De nombreux élus de la ville et de l’État étaient également présents, parmi lesquels le maire Eric Adams, la procureure générale de l’État Letitia James, les représentants américains Dan Goldman, Jerry Nadler, Tom Lawler, Gregory Meeks et Grace Meng, ainsi que le sénateur Chuck Schumer.

Les discours prononcés en début de défilé ont à plusieurs reprises évoqué les otages.

« Nous ne nous reposerons pas tant que ces trois mots ne seront pas devenus réalité : Ramenez-les à la maison », a affirmé Hochul.

La branche new-yorkaise du Forum des familles d’otages et de disparus ouvrait un cortège de plusieurs centaines de personnes arborant des drapeaux israéliens et une banderole proclamant : « Bring them all home now » (« Ramenez-les tous à la maison maintenant »). Les participants brandissaient des pancartes avec le chiffre 58 – le nombre d’otages encore retenus à Gaza – et portaient des autocollants marqués du chiffre 590, représentant le nombre de jours passés en captivité.

Ils ont aussi scandé : « We will never stop, you are not alone » (« Nous ne nous arrêterons jamais, vous n’êtes pas seuls ») et « Seal the deal » (« Signez l’accord »).

L’ex-otage Ilana Gritzewsky et les membres des familles d’autres otages, dont Hagai Angrest, père de l’otage Matan Angrest, et Yehuda et Yotam Cohen, père et frère de l’otage Nimrod Cohen, faisaient partie de la délégation. Cohen et Angrest sont deux des derniers soldats retenus en otage à Gaza.

Les ex-otages du Hamas Andrey Kozlov, Keith Siegel et Aviva Siegel, lors de la Journée d’Israël sur la Cinquième Avenue à New York, le 18 mai 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Gritzewsky, qui a récemment reçu la confirmation que son compagnon de captivité Matan Zangauker était toujours en vie, se trouvait en tête du bloc du Forum des familles d’otages.

À ses côtés, Yehuda Cohen a déclaré que la libération, la semaine dernière, de l’otage à la double nationalité américaine et israélienne, Edan Alexander obtenue par l’entremise des seuls États-Unis, prouvait, selon lui, que le gouvernement israélien ne se souciait pas des otages et ne s’intéressait qu’à la poursuite de l’occupation de la bande de Gaza.

« Nous espérions que la visite de Trump au Qatar cette semaine permettrait une avancée concrète, la fin de la guerre et le retour des otages », a-t-il déclaré.

« Il est plus important d’être ici qu’en Israël », a ajouté Yotam Cohen. « Ici, on nous écoute davantage qu’à Jérusalem. »

La délégation d’otages au défilé était menée par un char transportant Keith et Aviva Siegel, anciens otages libérés, ainsi qu’Andrey Kozlov, captif secouru lors d’une opération militaire, accompagnés de proches d’autres otages. Scott Stringer, candidat juif à la mairie et ancien contrôleur municipal, défilait également avec le groupe.

Journée d’Israël sur la Cinquième Avenue à New York, le 18 mai 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Un deuxième char du Forum des familles d’otages, placé à l’arrière du cortège, diffusait la chanson Am Yisrael Chai ainsi que l’hymne israélien de l’Eurovision 2024, Hurricane, tandis que les spectateurs, massés sur plusieurs rangs, reprenaient en chœur l’appel à ramener les otages à la maison.

Keith Siegel, libéré en février 2025, a déclaré qu’il n’insisterait jamais assez sur les conditions de captivité « horribles » à Gaza. Il a indiqué connaître personnellement quatre personnes encore détenues, citant notamment les frères Ziv et Gali Berman, du kibboutz Kfar Aza.

« Aviva et moi sommes en mission. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les ramener chez eux », a-t-il affirmé. « Merci pour votre soutien. C’est urgent. »

Aviva Siegel, libérée lors de la trêve de novembre 2023, a remercié la foule à plusieurs reprises.

« Keith est rentré à la maison », a-t-elle déclaré. « Je suis la plus chanceuse. Je sais ce que l’on ressent quand on est retenu en otage à Gaza, quand on frôle la mort et que l’on est traité avec une telle brutalité. »

Journée d’Israël sur la Cinquième Avenue à New York, le 18 mai 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Les organisateurs du défilé ont également présenté Dani Miran, dont le fils Omri est toujours retenu en otage à Gaza. Des délégations des kibboutzim Beeri et Kfar Aza, deux des communautés les plus durement touchées par le pogrom du 7 octobre, figuraient en bonne place dans le cortège.

Malgré la gravité du message, le défilé a gardé son caractère festif, avec des groupes d’écoliers exécutant des chorégraphies et des artistes costumés jouant de la musique.

L’événement s’est déroulé sous haute sécurité. La police de New York a déployé drones, hélicoptères, unités cynophiles, équipes antiterroristes, ainsi que des analystes du renseignement chargés de surveiller les images de vidéosurveillance et les réseaux sociaux à la recherche de menaces potentielles.

Le défilé constitue une manifestation majeure de soutien à Israël dans la ville, ainsi qu’un moment de solidarité pour la communauté juive new-yorkaise, alors que ses membres continuent de faire face aux retombées des massacres du 7 octobre 2023 perpetres par le Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre en cours.

Spectateurs au défilé de la Journée d’Israël sur la Cinquième Avenue à New York, le 18 mai 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Le thème de cette année était Hatikvah, ce qui signifie « l’espoir », et c’est également le titre de l’hymne national israélien.

Alors que des manifestations anti-Israël ont lieu presque quotidiennement dans les rues de New York et sur les campus universitaires, le défilé se veut un contrepoids, une démonstration de force et de résilience en soutien à l’État juif.

Aucun manifestant anti-Israël n’a été aperçu le long du parcours du défilé. L’année dernière, un petit groupe de manifestants s’était rassemblé en marge du défilé. Cette année, une poignée de manifestants ont été tenus à l’écart par la police et se sont éloignés en lançant des slogans tels que « Honte à vous » à l’intention des forces de l’ordre.

Des manifestants anti-Israël affrontent la police lors de la Journée d’Israël sur la Cinquième Avenue à New York, le 18 mai 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Au-delà des manifestations, les Juifs de New York restent la cible principale de crimes de haine dans la ville, tous groupes confondus. La rhétorique anti-Israël s’exprime également à travers des graffitis dans l’espace public et prolifère sur les réseaux sociaux.

L’événement est organisé chaque année par le Jewish Community Relations Council (JCRC) de New York, avec le soutien de l’UJA-Federation of New York. Les organisateurs s’efforcent de conserver à la marche un ton non partisan.

Le défilé annuel a vu le jour en 1965, à l’initiative spontanée de milliers de jeunes sionistes venus marcher en faveur d’Israël. Le JCRC-NY coordonne officiellement l’événement depuis 2011.