Avec 99 % des votes comptés, le bloc de droite est à 58 sièges
Alors que le décompte des doubles enveloppes se poursuit, le Likud grimpe à 36 sièges et Kakhol lavan à 33, au détriment de la Liste arabe unie et du Shas
Alors que le décompte des votes contenus dans ce qu’on appelle les doubles enveloppes se poursuit dans le cadre des élections à la Knesset, la commission centrale électorale a réactualisé les résultats dans la matinée de mercredi, offrant au parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu comme à la formation rivale, Kakhol lavan, dirigée par Benny Gantz, un fauteuil supplémentaire – laissant le bloc de droite du Premier ministre avec 58 sièges au total.
Après le décompte de 99 % des votes, le Likud est à 36 au total, tandis que Kakhol lavan passe de 32 à 33 fauteuils.
La Liste arabe unie passe de 16 à 15 sièges et la formation ultra-orthodoxe Shas de 10 à 9.
Le reste des résultats ne change pas : Sept sièges pour YaHadout HaTorah, sept pour Yisrael Beytenu, sept pour le parti Travailliste-Gesher-Meretz et six pour Yamina.
Sur la base de ces résultats, le Likud et ses alliés, à eux tous, obtiennent un total de 58 fauteuils. Le bloc religieux de droite qui soutient Netanyahu – et qui est constitué du Likud, du Shas, de YaHadout HaTorah et de Yamina – n’obtient pas la majorité nécessaire de 61 sièges pour pouvoir former un gouvernement.
Le décompte des « doubles enveloppes » – qui regroupe les votes des soldats, des employés de la police, des handicapés, des patients hospitalisés et du personnel hospitalier ainsi que des prisonniers a commencé dans la nuit et devrait s’achever dans la journée.
Les résultats finaux – mais officieux – devraient être publiés mercredi soir. Les chiffres officiels ne seront rendus publics que le 10 mars.
La commission centrale électorale a annoncé, mardi soir, que presque tous les votes du scrutin avaient été comptabilisés, avec des bulletins émanant des 10 552 bureaux de vote dans le pays qui ont d’ores et déjà été comptés – soit 99 % des bureaux de vote qui avaient été ouverts pendant les élections, ce qui représente environ 93 % des votes au total.
Mardi dernier, des responsables revêtus d’équipements de protection ont également descellé et compté les bulletins jetés dans l’urne par les Israéliens susceptibles d’être atteints par le coronavirus.
Environ 4 076 Israéliens en quarantaine ont pu accomplir leur devoir civique, lundi, dans des bureaux spécifiques installés dans des tentes d’isolement, gérés par du personnel médical en habit de protection qui ont officié en tant que responsables électoraux.
Avant le début du décompte, le parti Kakhol lavan avait clamé que Netanyahu avait donné l’ordre aux observateurs de son parti du Likud, à la commission électorale, d’intervenir dans le dépouillement. Gantz avait ordonné aux représentants de sa propre formation d’intensifier leurs efforts en conséquence, selon le parti.
« Le député Avi Nissenkorn, président de faction, a été dorénavant appelé à superviser de près le travail mené par la commission centrale électorale pour garantir que le décompte soit mené de façon appropriée et sans perturbation intentionnelle », avait indiqué Kakhol lavan dans un communiqué.
Kakhol lavan n’avait donné aucune preuve permettant de soutenir son accusation contre Netanyahu.
Les élections de lundi ont été largement envisagées comme un référendum contre Netanyahu – dont le procès s’ouvrira le 17 mars pour fraude, pots-de-vin et abus de confiance. Selon des informations, le haut-responsable pourrait chercher des soutiens à un mécanisme législatif qui lui accorderait l’immunité.
Malgré les proclamations et les revendications de victoire des partisans et des dirigeants du Likud, les sondages de sortie des urnes et les résultats – qui ne sont pas encore définitifs – montrent que le bloc de droite pourrait ne pas atteindre la majorité de 61 sièges au Parlement.
Gantz a admis devant ses soutiens, mardi matin, que les résultats de sa formation étaient décevants mais a refusé de reconnaître une défaite. Il a paru plus tard exclure de rejoindre un gouvernement d’unité qui serait dirigé par Netanyahu, diminuant les options mises à la disposition du Premier ministre pour former une coalition.
A LIRE : Netanyahu et Gantz envisagent toutes les options, – mais il y en a (très) peu
Netanyahu pourrait tenter de rallier à lui la formation laïque Yisrael Beytenu qui paraît, encore une fois, tenir un rôle d’arbitre. Il sera aidé en cela par la perspective de la continuation de l’impasse politique dans laquelle se trouve Israël et par celle d’un quatrième scrutin, considérée comme un scénario catastrophique mais qui semble de plus en plus réaliste.
Le chef du parti, Avigdor Liberman, a pour sa part juré lundi de ne pas rejoindre un gouvernement du Likud qui comprendrait les formations ultra-orthodoxes mais il a également refusé d’intégrer une coalition avec la Liste arabe unie.
« Nous ne bougerons pas d’un millimètre des promesses que nous avons faites aux électeurs », a-t-il promis.
Les députés du Likud et le porte-parole de Netanyahu ont déclaré, mardi, qu’ils chercheraient à rallier des « déserteurs » d’autres formations pour combler le manque de législateurs au sein d’une éventuelle coalition.
Le porte-parole du Likud, Yonatan Urich, a expliqué à la Treizième chaîne être en contact avec « quatre à six » députés » appartenant « à l’autre bord », prédisant que Netanyahu serait en mesure de former une coalition majoritaire avec le soutien de quelques-uns « dans les prochains jours ».
Le législateur, fidèle de Netanyahu, Miki Zohar a admis que si le Likud devait se trouver dans l’obligation de faire venir plus de deux députés issus d’autres formations, cela serait bien plus difficile pour Netanyahu de mettre en place une majorité. Il a toutefois déclaré être confiant dans l’établissement d’un gouvernement, même si un tel scénario devait se présenter et indiqué qu’il croyait fermement qu’il n’y aurait pas de quatrième scrutin.
Les députés Kakhol lavan Zvi Hauser et Yoaz Hendel, d’anciens conseillers de Netanyahu et membres de la faction Telem au sein du parti, ont rejeté les rumeurs selon lesquelles ils songeraient à rejoindre le Likud comme certaines chaînes d’information l’avaient affirmé.
Hendel a toutefois fait savoir à la Douzième chaîne qu’il pensait que le pays avait besoin d’un gouvernement d’unité pour aller de l’avant. Mais lorsqu’il lui a été demandé si un tel gouvernement était envisageable sous l’autorité d’un Premier ministre en procès, il a répondu « Non ».
Omer Yankelevich, de Kakhol lavan, a également affirmé qu’il était exclu qu’elle rejoigne le bloc de droite après des informations disant que le Likud menaçait de rendre publics des enregistrements embarrassants pour elle si elle ne le faisait pas.
La législatrice Orly Levy-Abekasis, à la tête de la faction Gesher dans l’alliance conclue entre le parti Travailliste, son mouvement Gesher et le Meretz, est également considérée comme une recrue possible pour le bloc de droite en échange d’un portefeuille ministériel.
L’AFP a contribué à cet article.